Dossiers

Ces réseaux sociaux qui ont complètement disparu de la circulation

Ces réseaux sociaux qui ont complètement disparu de la circulation

Au même titre que les milliards du streaming ou les milliards de la crise, les milliards des réseaux sociaux ont de quoi donner le tournis : sur une population mondiale qui compte désormais près de 5 milliards d’internautes, 4,48 milliards sont inscrits sur un réseau social !

Bien malin toutefois qui aurait pu prédire il y a une vingtaine d’années que les réseaux sociaux prendraient une telle ampleur (2h24 d’utilisation quotidienne), d’autant plus qu’entretemps bon nombre des stars de leur époque ont périclité.

Mauvaise gestion, mauvaise stratégie, mauvaise technologie… retour sur les ancêtres d’Instagram, TikTok et Twitch.

StumbleUpon (2001-2018)

Au début du siècle, Geoff Smith et Garrett Camp (le futur cofondateur de Uber) mettent au point une plateforme permettant la découverte de nouveaux contenus (des sites, des photos, des vidéos…) via un système de « likes » et de « dislike ».

Instrument de la sérendipité s’il en est, StumbleUpon (« tomber sur », « trouver par hasard » en français) cumule 12 millions d’utilisateurs en 2010 !

En 2012, cette belle progression s’arrête net suite à une refonte de la plateforme particulièrement mal reçue. De là, StumbleUpon ne parvient pas à endiguer la baisse constante du trafic malgré moult plans de licenciements.

Friendster (2002-2018)

Lancé en 2002, Friendster a été pendant un temps très court le plus grand réseau social du monde. Profil, groupes, messagerie directe, votes… le concept cartonne immédiatement, tant et si bien qu’un an plus tard, le réseau, toujours en mode bêta, compte 3 millions d’utilisateurs.

Cette subite popularité sature alors les serveurs (plusieurs dizaines de secondes sont parfois nécessaires pour charger une page).

Qu’à cela ne tienne, Google propose aux fondateurs d’acquérir leur bébé pour 30 millions de dollars… ce qu’ils refusent au motif qu’ils préfèrent rester indépendants – une décision qui à ce jour est encore largement considérée comme l’un des pires de l’histoire de la Silicon Valley.

Plombé par les problèmes techniques, Friendster subit en sus de plein fouet l’avènement de Facebook en 2004, tandis que sa très stricte politique de modération fait fuir les utilisateurs.

L’Asie du sud-est fera un temps office de planche de salut, avant qu’en 2009 une refonte du site finisse de tuer le trafic.

Devenu propriété d’une firme malaisienne, Friendster revend sa technologie à Facebook pour 40 millions de dollars, puis, en 2011, se reconvertit en plateforme de gaming.

L’expérience dure quatre ans. Friendster ferme ses portes en 2015 et dépose le bilan en 2018.

Bebo (2005-2013)

Pas des plus connus dans nos contrées, en 2007, Bebo était le réseau social plus visité en Nouvelle-Zélande, en Australie et au Royaume-Uni.

L’année suivante, fort de 80 millions d’utilisateurs, ce cousin proche de Facebook (création d’un profil, ajout d’amis…) se fait racheter par AOL pour la modique somme de 850 millions de dollars.

Pas de chance, c’est aussi cette année-là que Facebook décolle pour de bon, éclipsant complètement la concurrence.

Revendu en 2010 à Criterion Capital Partners, Bebo est déclaré en faillite en 2013.

Relancé en 2014 sous la forme d’une messagerie, avant d’être acquis en 2019 par Amazon, il se murmure çà et là qu’un reboot serait dans les tuyaux.

Ping (2010-2012)

Non, feu Steve Jobs ne faisait pas mouche à tous les coups.

Création d’Apple, iTunes Ping (c’est son nom complet) affichait comme ambition de rassembler les masses en permettant à un utilisateur de découvrir les musiques écoutées et téléchargées par ses amis, mais aussi par les artistes inscrits sur le réseau.

Malgré le million d’inscrits revendiqués dans les 48 heures suivant sa création, ce « Facebook + Twitter » dixit Jobs, flope dans les grandes largeurs après deux petites années d’activité.

Google + (2011-2019)

Conçu avec comme objectif de détrôner Facebook, on allait voir ce qu’on allait voir.

À sa création, Google + pense en effet avoir trouvé la martingale en proposant une série d’interactions inédites, comme la possibilité de créer des cercles afin de partager des contenus différents à différentes personnes, les échanges des chats vidéos collectifs ou la fonction My Business destinée aux entreprises.

Las, malgré la débauche de moyens (et le fait que chaque titulaire d’un compte Gmail est automatiquement inscrite à Google +), la sauce ne prend jamais vraiment.

En 2018, la révélation d’une faille de sécurité achève de condamner Google +.

Vine (2012-2016)

Le premier réseau social qui a misé à 100% sur la vidéo en proposant de réaliser des mini-clips de six secondes à rejouer en boucle.

Racheté par Twitter pour 30 millions de dollars avant même son lancement officiel, Vine rencontre rapidement une forte popularité… au point que Snapchat et Instagram en viennent à purement et simplement recopier sa fonctionnalité.

Rendu obsolète par ces mastodontes, Vine tente alors de muer en devenant Vine Camera, une application offrant aux utilisateurs de Twitter la possibilité d’utiliser directement l’ancien Vine sur leur profil.

Très mal noté en raison de ses lenteurs, Vine Camera tombe dans la foulée en désuétude.

Periscope (2013-2021)

Frustrés de ne pas pouvoir suivre les manifestations turques de 2013 en live sur Twitter, Kayvon Beykpour et Joe Bernstein lancent leur propre outil. Baptisé dans un premier temps Bounty, il est racheté… par Twitter en 2015 pour un montant estimé entre 50 et 100 millions de dollars.

L’Oiseau Bleu intègre ainsi dès janvier 2016 les contenus vidéo en direct au sein de son fil d’actualité, notamment afin de contrer la concurrence de Facebook Live. Le succès est au rendez-vous et Periscope passe durant l’été 2016 la barre des 200 millions de live enregistrés depuis ses débuts.

Malheureusement, plusieurs scandales viennent entacher l’image du réseau comme le footballeur Serge Aurier qui insulte ses collègues et Laurent Blanc, des détenus qui se filment, la retransmission d’évènements sportifs et séries télés soumis à des droits retransmis, etc.

La baisse subséquente du nombre d’abonnés, couplée à une maintenance devenant trop coûteuse ont ensuite raison de Periscope.

Dossiers

VOIR TOUT

À lire aussi

VOIR TOUT