Chaque semaine, je vous propose d’aborder un thème d’actualité sous un autre angle, sans obligation formelle ni aucun tabou. Aujourd’hui, le sujet développé est Nabil Fékir et ses débuts en équipe de France…
Beaucoup de ses compères y auraient probablement laissé une trace de pneu dans leur short, notamment l’un de ses coéquipiers à l’Olympique Lyonnais, devenu expert en dérapage du calcif depuis 2010. Véritable révélation de la saison (13 buts et 7 passes toutes compétitions confondues), Nabil Fekir est passé du statut de parfait inconnu à celui d’international en seulement quelques mois. Comme nombre de joueurs avant lui, le milieu de terrain fait parti de ceux que Laurent Blanc et la fédération souhaitent éradiquer en raison de leur bi-nationalité. Franco-Algérien, le jeune lyonnais de 21 ans a récemment été au coeur d’une polémique concernant son avenir en équipe nationale. Quelques petites semaines après avoir publquement choisi la France, Nabil Fekir était donc convoqué par Didier Deschamps afin de faire parti du groupe amené à affronter le Brésil (1-3 ) et le Danemark en amical (2-0).
Un joli comité d’accueil
Rentré en fin de match face à la Seleçao au Stade de France, Nabil Fekir a alors compris dans quel société nous vivons aujourd’hui. Abondament sifflé et hué lors de son entrée et à chacune de ses prises de balles, le lyonnais a payé le fait d’avoir choisi de porter les couleurs de la France (qui est au passage son pays de naissance où il a toujours vécu) plutôt que celles de l’équipe nationale algérienne. Auteur d’une prestation convaincante où l’on a pu voir être confirmée toutes les bonnes dispositions entrevues en club, le joueur a démontré qu’il possédait une gestuelle, un coup d’oeil et un caractère qui pourraient faire de lui tout le contraire de Bacary Sagna…un grand joueur en somme. Interrogé sur ce traitement de faveur, il a boté en touche à l’image de ce qu’à fait Morgan Schneiderlin durant toute la rencontre face aux auriverdes : « Les sifflets, ce n’est rien, c’est le foot, c’est comme ça. Ils ne m’ont pas dérangé, je les attendais… »
Un Harki du ballon rond ?
Si mes souvenirs sont bons, c’est la première fois que ce genre de choses arrivent…De mémoire, ni Zinedine Zidane, ni Karim Benzema n’ont connu pareil traitement après avoir choisi d’évoluer chez les bleus. Insulté de harki pour avoir tourné le dos à son pays d’origine, Nabil Fekir s’est vite rappelé que comme lui, beaucoup d’Algériens d’origine vivent en France mais contrairement à lui, refusent d’en défendre les couleurs. Si le passé commun entre les deux pays est particulièrement difficile, il s’agirait de ne pas tout mélanger. Footballistiquement, à niveau égal, être international français donne une côte nettement supérieure à celle d’un international algérien. C’est anormal mais c’est un fait et visiblement, il n’y a pas que là que l’injustice et la bêtise se sont installées.
