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Stromae, c’est du rap ou pas ?

Stromae, c’est du rap ou pas ?

En 1996, alors présenté comme un rappeur, Doc Gynéco demandait à être « classé dans le variét ». 17 ans plus tard, Stromae ne veut plus « s’appeler rappeur »…

Sorti le 16 août dernier, le deuxième album de Stromae se trouve toujours au sommet des charts actuellement. En vendant 54 400 copies de « Racine carrée » lors de la dernière huitaine, l’artiste belge a franchi la barre des 300 000 exemplaires (321 500 précisément). Derrière, Rohff se trouve nettement distancé avec ses 37 277 ventes pour « P.D.R.G. » (lire article : https://www.booska-p.com/re/4aj931j163). Récemment, Maitre Gims n’avait pas hésité à désigner Stromae comme « le seul vrai concurrent de l’année ». Le leader de la Sexion d’Assaut ne s’était pas trompé. Aujourd’hui, même si « Subliminal » est un succès retentissant (268 283 ventes), il se trouve déjà largement éloigné de « Racine carrée », alors qu’il est paru trois mois plus tôt.

Variétisation ?

Evidemment, les registres musicaux de Stromae, Rohff et Maitre Gims sont tous différents. Si l’ancien membre de la Mafia k’1 Fry est toujours considéré comme un rappeur en tant que tel à l’heure actuelle, cela n’est pas toujours le cas pour les deux autres. Nombreux sont les auditeurs qui écoutaient Sexion d’Assaut à ses débuts à reprocher à Gims sa tendance à la « variétisation ». « C’est la règle du genre : une musique qui sort du ghetto et parle au grand public le fait sous une forme plus populaire. Pour moi, popularité n’est pas nécessairement synonyme de médiocrité », expliquait justement Olivier Cachin à ce sujet, en février dernier, lors d’un chat sur le site de 20 Minutes.

Booba et Nubi comme influences…

Contrairement à Gims, Stromae n’a jamais réellement souffert de telles critiques. Et pourtant, lui aussi a débuté sa carrière dans le monde du rap. Avec son acolyte J.E.D.I., il formait le groupe Suspicion au début des années 2000. A cette époque, Paul Van Haver (son véritable nom) était très influencé par des artistes comme Booba, Sinik ou Nubi (Futuristiq). Après avoir sorti un maxi quatre titres intitulés « Juste un cerveau, un flow, un fond et un mic… », il s’est tourné vers le beatmaking et est devenu compositeur pour Kilomaître. Ce qui lui donnera l’occasion de placer une prod sur l’album « A l’ombre du show business » de Kery James.

Les cases sont éternelles !

C’est en tentant de rapper sur de l’électro que Stromae va réellement pouvoir faire décoller sa carrière. Néanmoins, que ce soit aux yeux du grand public ou des puristes, il n’a jamais été catalogué comme un rappeur. « Il faut arrêter de s’appeler rappeur. C’est vrai qu’il y a toujours eu des cases, mais quand tu vois le jazz, le blues, ce sont des vieilles musiques et pourtant il y en a dans ma musique. Je ne me sens pas plus rappeur que producteur de dance électronique, que chanteur de world music », explique le natif de Bruxelles lors d’un entretien donné au magazine R.A.P. R&B. Quoi qu’il en soit, ses influences rap sont très perceptibles sur « Racine Carrée ». En témoigne « Formidable », premier tube de l’album, qu’il qualifie de « morceau hyper hip hop ».

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