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Youssoupha : « J’pense pas être un rappeur commercial ou conscient…»

Youssoupha : « J’pense pas être un rappeur commercial ou conscient…»

Dans la dernière ligne droite précédent la sortie de son album NGRTD (le 18 mai), Youssoupha a accordé un entretien à l’équipe de Booska-P…

Près de 3 ans après le succès rencontré par Noir Desir (disque de platine avec plus de 100 000 copies écoulées en indépendant), Youssoupha s’apprête à sortir un quatrième album nommé NGRTD (Négritude) le 18 mai prochain et déjà disponible en précommande. Un projet particulièrement attendu d’un artiste à part dans le paysage du rap hexagonal. De par son parcours de vie et sa carrière musicale, celui que l’on surnomme Prim’s a su se faire une place de choix parmis les grands. Pour Booska-P, Youssoupha balaye les sujets qui font l’actualité générale ou la sienne, avec comme toujours, la franchise et la décontraction qui le caractérisent.

Ma négritude est une valeur ajoutée

A l’origine, le nom Négritude devait appartenir au premier album de Youssoupha sorti en 2007 (finalement nommé A chaque frère) :  » Négritude est une marque déposée. A l’époque, on a reçu une lettre juridique, on a même été convoqué au tribunal. On nous a demandé un arrangement financier ce qu’on a refusé parce que pour moi ce mot n’appartient pas vraiment à quelqu’un si ce n’est à Aimé Cézaire. A cette époque, on m’a déconseillé de choisir ce nom alors que j’étais en train de construire ma carrière…Maintenant que je suis bien exposé, je me suis dit que je pouvais désormais l’appeler comme ça même si j’ai reçu les mêmes arguments qu’à l’époque ! Mais je crois que ma négritude est ma valeur ajoutée » explique-t-il.

La ségrégation est présente en France

Parmis les spécificités qui font la singularité de l’artiste, il y a le côté sociologique et social de certains de ses textes qui traitent souvent des différents aspects et les différents problèmes qui touchent la société : « Dans l’état français on aime bien le concept d’assimilation. On nous demande de s’intégrer de faire des efforts mais dans les faits devant un juge, un propriétaire d’appartement, pour un taf…la ségrégation est présente, on est pas totalement français, y’a deux traitements. On ne donne pas de sentiments d’appartenance… Quand on place des gens dans les banlieues isolées et qu’après on leur demande de chanter la Marseillaise…Moi ça ne m’a jamais choqué de me sentir en terme de communautés. Le fait de revendiquer ma négritude me rend-il moins français ? » dénonce-t-il.

Ca casse les c****** de devoir être ou ne pas être ‘Charlie’

Au sujet des attentats du début d’année, Youssoupha regrette la segmentation qui découle du fait « d’être Charlie » ou ne pas « Etre Charlie » : « J’ai le sentiment d’être ou ne pas être Charlie. Ca casse les c***** de devoir choisir un camp. D’un côté si l’on est pas Charlie on est accusé d’être un terroriste, anti-républicain, contre la liberté d’expression et si l’on est Charlie, on est des vendus du système, islamophobes…Il faut se calmer. En interview, parce que je suis rappeur, on me demande de me prononcer sur les propos de Booba mais allez lui demander à lui ! » ajoute-t-il

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