Le rappeur activiste iranien Toomaj Salehi a été condamné, le 24 avril dernier, pour sa participation aux mouvements citoyens de contestation pour le droit des femmes en Iran.
Une nouvelle révoltante pour le monde de la culture
Tout commence en 2022, lorsque Mahsa Amini, une femme kurde de 22 ans, est arrêtée à Téhéran en Iran pour opposition au port obligatoire du hijab. Suite à cet événement, elle a été placée en garde à vue. Trois jours plus tard, le monde entier a apprit son décès soudain à l’hôpital. La raison ? La « police des mœurs » l’a soumise à des actes de torture fatals dans le fourgon de police.
L’annonce de la mort de Mahsa Amini a provoqué un soulèvement de taille, avec des protestations à travers tout l’Iran. Le rappeur Toomaj Salehi s’est alors érigé en une figure du mouvement féministe iranien « Femme, vie, liberté » lors de cette vague citoyenne. Des faits qui l’emmèneront devant le tribunal quelques mois plus tard.
En effet, le tribunal d’Isphan a condamné à mort Toomaj Salehi pour « corruption sur Terre ». Il s’agit d’une peine excessive pour un artiste pacifiste, repoussant toujours plus loin les limites de la répression.
Cette condamnation n’est que la finalité d’une relation conflictuelle entre Toomaj Salehi et le régime iranien. En septembre 2021, l’artiste avait été emprisonné pour des prises de positions politiques dans ses lyrics, avant d’être relâché sous caution. Deux ans plus tard, il fut de nouveau mis derrière les barreaux après avoir soutenu le mouvement contestataire Mahsa. Au total, il est resté plus d’un an et demi derrière les barreaux.
Plusieurs pays dont, la France, le Royaume-Uni et les USA se sont opposés à la condamnation de Toomaj Salehi. Des manifestations ont même eu lieu dans plusieurs grandes villes occidentales, dont Berlin et Paris. Sur ces réseaux sociaux, le rappeur a révélé faire appel de la décision à son encontre. Il existe donc encore une possibilité de transformer la sentence en une longue peine de prison.
Depuis le début de sa carrière en 2016, Toomaj Salehi n’esquive aucune thématique. Il dénonce constamment l’injustice, les inégalités sociales, les restrictions infligées aux femmes iraniennes, les atteintes aux droits de l’homme et surtout les mécaniques d’oppression du régime en Iran.
