Pour ce 8ème Booska-Classic, qui coïncide avec l’anniversaire de la mort de Michael Jackson , cette nouvelle chronique s’intéressera à l’album de tous les records du King of Pop, Thriller…
L’homme le plus célèbre au monde.
Un soir sur la première chaîne de télévision française, une émission montrait des indigènes d’Amazonie qui regardaient la télé pour la première fois de leur vie. Les journalistes leur ont diffusé un tas d’images sur les modes de vie en occident, sur le 11 septembre et d’autres faits d’actualités. Les indigènes qui visionnaient les images n’étaient jamais sortis de leur village et étaient plutôt surpris des images qu’ils voyaient… Lorsque les journalistes leur ont montré l’image de Michael Jackson et leur ont demandé s’ils le connaissaient, la quasi-totalité des indigènes ont répondu « Michael Jackson !!! » comme s’ils le voyaient tous les matins…
Incroyable, même au fin fond de la forêt équatoriale les populations connaissent Michael Jackson. Cet exemple plus qu’éloquent confirme à lui seul que Michael Joseph Jackson aka « The King of Pop » est l’homme le plus célèbre au monde…
M.J, l’artiste du millénaire
Michael Jackson était un artiste hors pair, un véritable phénomène extra-terrestre, chanteur, danseur, chorégraphe, auteur, compositeur, interprète, réalisateur, acteur, MJ touchait à tout et à chaque fois avec un succès sans précédent.
En 2000, Michael Jackson a été élu artiste du millénaire aux World Music Awards. Avec une carrière presque aussi longue que son existence le Roi de la Pop a battu tous les records. Précurseur dans différents domaines, si l’on soustrait à sa carrière ses démêlés avec la justice et la mauvaise image que lui ont collé les tabloïdes en tant qu’artiste, Michael Jackson aurait eu ce qu’on pourrait appeler « THE carrière ».
A six ans il débute auprès de ses frères au sein du mythique groupe de la Motown : Les Jackson 5. A 13 ans il sort son premier album solo intitulé « Got to be there » (Motown Records). En 1979, Michael a 21 ans et sort son premier album solo sous le label Sony/Epic intitulé « Off the wall ». Avec 20 millions d’exemplaires vendus, cet album sonne le glas de la monstrueuse carrière solo de Michael Jackson
Toujours en quête de perfection, le Roi de la Pop est une véritable icône reconnu mondialement pour son avidité d’innover. Il sortira le clip de « Bad » réalisé par Martin Scorsese. Pour les besoins du clip, il fera reconstituer une station de métro New Yorkais entière. Dans « Black or white », il utilisera pour la première fois au monde le procédé du morphing. Il fera de son clip « Scream », le clip le plus cher de tous les temps, estimé à 7 millions de dollars. Il obtiendra 230 récompenses, ce qui fera de lui, l’homme le plus récompensé de l’histoire de l’humanité.
Les ventes d’albums de Michael Jackson s’élève au total à plus de 800 millions d’exemplaires. Il fait donc parti des 3 plus gros vendeurs d’albums de tous les temps avec Elvis Presley et les Beatles. Mais peut-on parler de Michael Jackson sans faire de zoom sur l’album de tous les records ?
Thriller, l’album de tous les records.
Le 1er décembre 1982, Michael Jackson va sortir « Thriller », le monde va découvrir l’album qui révolutionnera la musique tout entière, que ce soit au niveau des sonorités, des prestations scéniques ou des vidéos clips.
« Thriller », se vendra à un million d’exemplaire dès le premier mois de sa sortie. Pendant 37 semaines l’album restera numéro 1 au classement Billboard. On estime aujourd’hui que 118 millions copies de « Thriller » ont été écoulées à travers la planète, ce qui fait de cet opus l’album le plus vendu de tous les temps, croyez-en le « Guiness Book des records ».
25 ans après la sortie de Thriller, la réédition anniversaire a été vendue à plus de 4 millions d’exemplaires. L’album est tellement culte que même 25 ans après sa première édition, les gens l’ont racheté comme s’il s’agissait de titres inédits.
Sur les 9 morceaux qui composent l’album, sept singles seront classés dans le Top 10 Billboard. Au-delà des fabuleux titres de l’album et des ventes qu’il a totalisé, « Thriller » est le projet qui va propulser Michael Jackson au sommet de son art et notamment grâce à la dimension visuelle associé à sa musique. (vidéos clips, prestations scéniques).
Moonwalk, zombies et Pop culture.
C’est l’histoire d’un noir américain qui mate un film d’horreur au cinéma avec sa meuf. Effrayée, celle-ci décide de quitter le cinéma. Sur le chemin du retour traversant un cimetière tard dans la nuit, le mec commence à taquiner sa copine lui racontant une histoire d’épouvante. Pendant ce temps des zombies sortent de leurs sépultures et entourent le couple en plein milieu d’un endroit désert.
Là…la meuf se croyant protégé se rend compte que comme dans le film qu’ils regardaient au cinéma, son petit ami aussi est un zombie. Ne trouvant pas d’autres solutions que prendre la fuite, elle se réfugie dans une vieille maison abandonnée. Malheureusement pour cette pauvre jeune femme, victime d’un scénario digne d’un film de Stephen King, en quête de chair fraîche, les zombies la rejoignent. Surgissant du sol, explosant portes et fenêtres, la horde de mort vivants arrivent à sa rencontre jusqu’à ce que poussant un hurlement de désespoir elle se rende compte que ce n’était qu’un rêve…
Quelqu’un qui lit le scénario du clip « Thriller » en 2011 peut rapidement se mettre à rire ou à trouver ce script simplet. Mais à l’époque nous sommes en décembre 1983 et Michael Jackson est bien décidé à mettre les moyens pour faire de ce scénario un clip qui va révolutionner le monde de l’audiovisuel.
1 million de dollars ont été investis pour le clip réalisé par John Landis, qui durera près de 14 minutes dans sa version longue et qui parviendra malgré le léger scénario à nous faire flipper. Et cela grâce au suspense, à l’atmosphère glauque qui règne sur le clip, aux maquillages des acteurs, à la mise en scène et aux décors. Bien plus qu’un clip ordinaire Michael Jackson va faire d’une chanson de 5 minutes un véritable mini film qui sera même diffusé sur MTV. Et encore une fois, le Roi de la pop fait sensation puisque grâce à ce mini film il sera le premier afro-américain à être diffusé à grande échelle sur la chaîne musicale MTV. Dites vous donc que c’est surement grâce à ce chef d’œuvre que d’autres artistes « black » ont pu rentrer en playlist de la chaîne. On intègre ici la dimension politique et raciale d’un pays où des gens se sont battus pendant des décennies entières pour obtenir les droits civiques des noirs.
On reconnait l’impact et la puissance d’un titre lorsqu’il traverse les époques sans prendre une seule et unique ride, «Thriller» en est un exemple.
Pour le commun des mortels et notamment les occidentaux, Michael Jackson c’est l’artiste avec qui on a tous grandi, celui que nos parents ont écouté, celui que l’on a écouté et que l’on écoutera, c’est celui qui inspire la majorité des artistes internationaux en activité et qui inspirera surement les artistes que nos enfants aduleront. Qui peut dire qu’il n’a jamais tenté un « moonwalk », poussé un cri en se tenant au niveau des parties intimes ou tout simplement vu un clip de Michael Jackson?
Cela coule tellement de source aujourd’hui, qu’on ne se rend même pas compte que le clip de Thriller est truffé de code qui subsiste encore à l’heure actuelle.
Tout d’abord la tenue que porte Michael dans le clip est un symbole incontournable de la Pop Culture. Pantalon remonté et chaussettes blanches, qu’importe la personne, si vous marchez dans la rue et que vous voyez quelqu’un vêtu ainsi vous ferez directement référence à MJ. Je ne vous parle même pas de cette veste rouge en cuir à la forme aérodynamique que même les personnages de Star Wars trouveraient trop avant-gardiste, au point que tout le monde en voudrait une mais très peu seraient prêt à la porter. Dans un passage du « Flic de Beverly Hills » un homme passe devant Eddy Murphy (Axel Foley) avec cette veste en plein Beverly Hills ce qui montre encore une fois la force du code qui repose sur cette veste.
Le pouvoir du clip « Thriller » est énorme, au point de mobiliser des milliers de personnes à travers des flashes mob organisé à travers les 4 coins du globe. La chorégraphie de « Thriller » a même été reprise par des prisonniers philippins. Vous imaginez ? Le chef du pénitencier les autorise à faire un spectacle pour leurs femmes et leurs enfants. La personne qui organise le spectacle leur propose de reprendre la choré de Michael Jackson et tout le monde se prête au jeu…
Cet album a réellement touché tous les styles musicaux, de la guitare rock de « beat it » aux ambiances funk et afro de « Wanna be startin somethin’ » en passant par la balade de « Girl is mine ». Michael Jackson a su mixer toutes les sonorités, on retrouve toutes les cultures dans sa musique et ses clips et c’est ça qui a fait sa force, savoir toucher tous les cœurs et toutes les générations.
Gone too soon…
Quand un artiste intemporel comme MJ s’éteint on a l’impression qu’il est parti trop tôt. Michael Jackson est mort le 25 juin 2009 à 50 ans. Comme le personnage de Peter Pan, le roi de la pop aspirait à une jeunesse éternelle.
Malheureusement, il nous a quittés quelques jours avant « This is it » la tournée qui devait marquer la fin de sa carrière. On retiendra de lui ses 12 albums dont « Michael » sorti à titre posthume, sa popularisation du Moonwalk qu’il a tenté pour la première fois pour l’anniversaire des 25 ans de la Motown, « le lean » de « Smooth Criminal », ses fabuleuses chorégraphies, ses clips, ses films, ses performances scéniques et les concerts phénoménaux dans lesquels le mot hystérie a pris tout son sens. On n’oublie pas ses gestes et les millions qu’il a dépensé pour des œuvres caritatives, ses aléas avec la justice aussi qui ont entachée sa magnifique carrière.
Bien plus que l’artiste du millénaire, Michael Jackson est « L’artiste », LA référence et ce n’est pas demain la veille que quelqu’un pourra détrôner le King of Pop.
R.I.P MJ (1958-2009)
