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On était au premier concert de Moha La Squale ! [Live Report]

On était au premier concert de Moha La Squale ! [Live Report]

Rendez-vous avec Moha La Squale sur la scène de la Maroquinerie pour son tout premier concert… Le jour de son anniversaire !

Ce n’est pas un samedi soir comme un autre à la Maroquinerie. Au 23 de la rue Boyer, dans le XXe arrondissement de Paris, une joyeuse troupe se presse pour assister au tout premier concert d’un certain Moha La Squale. Pur produit du quartier de la Banane, il se ramène aujourd’hui sur scène pour du « saaaale », évidemment, mais également fêter son anniversaire.

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La Banane prend d’assaut la Maroquinerie

A plus d’un titre, l’événement est inédit. Il s’agit là d’une nouvelle marche franchie pour un rookie prêt à en faire toujours plus. Véritable phénomène, il aura claqué un joli sold out en seulement deux petites minutes. L’attente est donc au rendez-vous, le public déjà chauffé à blanc. Les gimmicks du rappeurs sont repris pendant que la Maroquinerie se remplie, tranquillement. Les Nike TN et autres cheveux longs sont de sortie, la foule est dense et cosmopolite, avec pas mal de représentantes de la gent féminine.

Le concert est ouvert par un Tino impeccable, faisant résonner le 1.9 Réseaux avec la manière. A peine le temps d’aller se chercher un rafraîchissement que Jo Le Phéno enchaîne. La Banane flambe et Jo balance à la fosse : « Il fait chaud ici… Vous me donnez chaud ». Jamais un warm-up n’aura aussi bien porté son nom !

Merci, c’est carré, saaaaale. Vous êtes des vrais !

C’est ensuite au tour de Jacques Brel de se faire entendre. La salle est plongée dans le noir et capte tout de suite ce qui est en train de se tramer. Moha La Squale débarque en furie sur la scène d’une Maroquinerie qui est sienne. Plein de hargne, électrique, il entamme son show avec un Booska Squale bien senti histoire de poser les bases de la soirée. Il enchaîne avec son dernier tube, Bandolero, qu’il ne termine d’ailleurs pas pour remercier ses supporters : « Merci, c’est carré, saaaaale. Vous êtes des vrais » !

Entre Snapchat et classiques

Ni une, ni deux, son public décide de lui retourner le compliment. Les rôles s’inversent et, comme lors d’un repas en famille avec des bougies sur la table, la foule lui chante un chaleureux joyeux anniversaire. L’émotion est là, sans tomber dans le cliché, ni verser dans les larmes. Le live peut reprendre de plus belle, grâce notamment à un incontournable, un drapeau de l’Algérie offert à l’artiste. Sans se faire prier, il attrape son cadeau et le place autour de son cou. Solide dans sa prestation, il voit son titre J’aimerais bien repris par tout le public.

La récente signature de la maison Warner en profite pour dédicacer sa madre, présente non loin de la scène, avant une pause bienvenue. Derrière les platines, c’est DJ First Mike qui assure, proposant un mix certifié old school. Face à la nouvelle génération, il révise ses classiques en envoyant le meilleur de Kery James, Lunatic ou encore IAM. Des bases qui trouvent un écho chez les fans d’un Moha qui peut assumer une certaine filiation. Aucun vocoder ne vient brouiller le moment et notre requin revient mordre le micro avec une exclusivité.

Ne t’inquiètes pas, on va la faire la photo

Une consigne est donnée : « Pas trop de snaps s’il vous plaît ». Une instruction pas franchement suivie par des spectateurs rebelles à souhait. Les smartphones sont dégaînés ; si Snapchat n’est plus l’application la plus prisée, Instagram prend le relais… Plus que jamais proche de son public, Moha La Squale ne tient pas rigueur de cette incartade et s’arme de plusieurs mobiles pour enchaîner les dédicaces. Une dizaine d’heureux élus finissent avec le rappeur dans leur carte mémoire. Cela donne lieu à quelques moments cocasses, comme quand il galère à prendre une photo au milieu du morceaux Pas Comme Eux : « Ne t’inquiètes pas, on va la faire la photo… Désolé, on se fait ça après, je n’ai pas réussi ».

Un anniversaire en bonne et due forme

Fier de son parcours, arguant que « Fleury c’est fini », le rappeur invite sa mère à enfin monter sur l’estrade, tout en soulignant qu’elle est « plus forte que papa ». La scène est belle, First Mike lance une question rhétorique : « Alors, on n’est pas en famille ici » ? Le disc jockey est impossible à contredire, tant l’osmose fonctionne. L’ambiance est là, comme pour célèbrer l’ascencion d’un des notres. D’ailleurs, La Squale peut compter sur son fidèle kop à droite de la salle. Une bande d’ultras, sûrement les membres du public les plus bouillants.

Moha revient alors à ses bases avec le premier morceau qu’il a écrit, le fameux Midi Minuit. Sévère, il kicke ça comme il se doit, ne laissant rien au hasard. Après 60 minutes d’une performance sans fausse note, on se dit que le grand bonhomme de la Banane a réussi son pari. Alors qu’il n’a encore sorti aucun projet, il fait l’unanimité, garant d’une rage intacte. Normal donc, qu’il s’autorise une nouvelle fois un Bandolero pour le rappel : « Vous allez me tuer, mais ce n’est pas fini. Vous croyez que La Squale s’arrête comme ça » ? Le clip du titre est rejoué, flingue à la main. La mise en scène fonctionne, le public, lui, ne s’embarasse pas et prend fait et cause pour son chouchou.

Vous allez me tuer, mais ce n’est pas fini. Vous croyez que La Squale s’arrête comme ça ?

Pour terminer la soirée en beauté, le rappeur souffle enfin ses bougies. S’il peut rapper « 2018 c’est pour La Squale » sans froncer les sourcils, difficile de dire s’il imaginait recevoir le gateau de son 23ème anniversaire face à une foule conquise. Il fête encore le moment en s’offrant un saut en mode rockstar, agrippé par ses fans. En remerciement, il donne dans le « saaaale » 7 fois d’affilée. Comme il le dit dans ses tracks, Moha La Squale pue le vécu, à n’en pas douter. L’heure est donc venue pour lui de savourer, pour mieux enfoncer le clou.

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