Polisse nous plonge dans le quotidien sordide des policiers de la Brigade de Protection des Mineurs, où les membres de l’unité côtoient pédophiles, adolescents brisés ou encore enfants maltraités… Au milieu de tout ça, ces hommes et ces femmes qui composent cette unité, font face à leurs démons intérieurs et cherchent l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité implacable à laquelle ils sont confrontés…
Polisse de Maïwenn aura indéniablement fait couler beaucoup d’encre depuis son prix du jury au dernier festival de Cannes. Troisième film de Maïwenn après Le Bal des actrices, Polisse a été magnifié par des critiques dithyrambiques! Alors, buzz mérité ou non?
Maïwenn a réussi à tirer le meilleur de chacun!
La qualité première de Polisse est sans nulle doute son casting. Karin Viard, Marina Foïs, Naïdra Ayadi, Nicolas Duvauchelle, Emmanuelle Bercot, Frédéric Pierrot, Jérémie Elkaïm et Joey Starr qui composent l’équipe de la BPM campent tous merveilleusement bien leurs rôles respectifs et le résultat est au rendez-vous. Comme le soulignait Joey Starr : « C’est un film choral. Sincèrement je ne pense pas du tout que ça aurait eu la même texture, la même force si on n’avait pas été un groupe! » L’osmose qui se dégage de ce groupe d’acteurs est l’attout majeur de Polisse. Et ça Maïwenn l’a bien compris, elle réussi à tirer le meilleur de chacun sans que les acteurs plus chevronnés « n’étouffent » les autres à l’écran.
Un rôle taillé sur mesure pour Joey Starr…
Si la prestation de Joey Starr a souvent été mise en avant par la presse, comme ce dernier l’a indiqué lors d’une interview : « J’me suis trouvé assez facile dans le personnage. On m’attribue plein de trucs alors que j’ai une équipe autour de moi… » Effectivement, Joey Starr ne joue pas Fred mais il est Fred. Le rôle a été taillé sur mesure pour lui et on sent bien qu’il n’a aucune difficulté à incarné ce flic écorché vif qui cache en vérité un grand cœur. Alors on attendra de le voir dans un rôle à contre-emploi avant de crier au génie bien que sa partition soit sans fautes.
Le seul vrai bémol du film est « l’histoire d’amour téléphonée »
Au-delà de la force de son casting, Maïwenn a su trouver l’équilibre parfait entre le drame et la comédie même si le ton du film penche plus vers le premier adjectif. Des séquences pleines d’émotions mettant en scène des seconds rôles poignants côtoient d’autres scènes plus légères ponctuées de dialogues percutants, tout en préservant le caractère authentique du film et sans pour autant déstabilisé le fil du récit.
Le seul vrai bémol du film est « l’histoire d’amour téléphonée » entre les personnages incarnés par Maïwenn et Joey Starr un remake raté de La Belle et La Bête, « un cliché effroyable » dont on aurait bien pu se passer.
Œuvre Brutale et incroyablement réaliste, Polisse restera l’un des films les plus marquants de cette fin d’année 2011…
Note Booska-p: 9/10
