Chaque semaine, je vous propose d’aborder un thème d’actualité sous un autre angle, sans obligation formelle ni aucun tabou. Aujourd’hui, le sujet développé est la sortie de l’album Règlement de comptes d’Alonzo le 26 janvier 2015…
L’album Règlement de Compte de Alonzo est sorti depuis une semaine… Bénéficiant d’un buzz savamment orchestré par le Capo dei Capi depuis maintenant plusieurs mois, Règlement de comptes va assurément réussir la performance paradoxale de faire se délier beaucoup de langues tout en fermant quelques bouches en parallèle…Tout dépend de quel côté du Prado on se situe.
Un virage à 180° maitrisé
« On en a marre, on ne se reconnait plus dans vos textes, soit il faut sortir les pare-balles soit il faut sortir les kleenex » rappait Alonzo dans Braquage Vocal qui reste à mes yeux son plus grand titre… Cinq ans plus tard, le virage artistique entrepris par Alonzo approche les 180° en mode dérapage contrôlé en Burgman avec pneu qui crisse, odeur de caoutchouc brûlé et arrêt cardiaque de la vieille dame assise à l’arrêt de bus. Les plus candides se contenteront de la critique classique et facile consistant à dire que le membre des Psy 4 de la Ryme a délaissé la noble cause du rap contestataire pour céder aux sirènes de la tendance trap du moment, c’est à mon sens un petit peu plus complexe que ça. « On dit qu’avant je faisais du rap engagé, laisse moi faire ma grasse mat’ on est dimanche » répond Alonzo dans Y’a rien à faire. Ceux qui connaissent l’histoire du bonhomme auront compris que l’artiste rappe comme il mène sa vie…Responsabilisé de manière précoce, Alonzo a connu une maturité prématurée qui s’est retranscrit dans sa musique…Bénéficiant aujourd’hui de plus de liberté, ce projet ressemble donc à un terrain de jeu où Kassim évacue avec talent.
Alonzo a pondu le nouvel hymne de sa ville
Ce contrepied n’est en aucun cas une hérésie puisqu’avec déjà à son actif deux albums solos dont la qualité est incontestable malgré des ventes mitigées, la volonté d’évolution du marseillais pour ce troisième opus apparaît légitime. La question de faire de la trap ou non n’est pas un problème, faut-il seulement le faire correctement et à ce petit jeu Alonzo ressort indéniablement vainqueur par K.O en devenant en l’espace quelques mois une référence. Que les fanatiques des Chiffres et des lettres ne paniquent pas, Règlement de comptes est comme la carte d’un grand restaurant, il y en a pour tous les goûts. Si les bangers dominent les débâts comme Vladimir Poutine en Ukraine, les morceaux En bombe, Il le fallait et RDC sauront satisfaire les plus nostalgiques et hermétiques et que dire alors du morceau Marseille né pour devenir un hymne dans la cité phocéenne. Mettre à l’aise ses soldats de la première heure tout en élargissant sa fan base, c’est le défi périlleux qui se profil pour Alonzo…L’album n’est même pas sorti qu’il en déjà convaincu un.
