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Tous les secrets du clip « Basique » d’Orelsan ! [DOSSIER]

Tous les secrets du clip « Basique » d’Orelsan ! [DOSSIER]

Focus sur les dessous du clip « Basique » d’Orelsan avec les commentaires des réalisateurs.

Le retour d’Orelsan en solo après 6 ans d’absence s’effectue en grande pompe. Le 20 septembre dernier, Aurélien Cotentin faisait d’une pierre deux coups en annonçant la sortie de son album à travers son nouveau clip « Basique ». Depuis, le titre engrange plus d’un million de vues par jour sur la plateforme YouTube. Porté par un message « simple et basique », le morceau doit notamment son succès au visuel qui l’accompagne. On vous donnait il y a quelques jours notre classement des 5 meilleurs clips du rappeur caennais, on a aujourd’hui décidé de se pencher sur le dernier en date, pas aussi basique qu’il n’y paraît.

Contexte du clip

Si David Tomaszewski avait été l’un des principaux architectes de l’identité visuelle du projet « Le Chant des Sirènes », le deuxième opus d’Orelsan, le duo Greg & Lio semble avoir pris le relais, notamment depuis l’album « Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters ». Pour nous éclairer sur les dessous du clip « Basique », réalisé par le duo, nous avons posé quelques questions à Gregory, moitié du binôme derrière la caméra. Comme le titre semble l’indiquer, le mot d’ordre était la simplicité, mais pas que :« On a fait quelques réunions avec Orel, on se disait qu’il fallait vraiment un clip minimaliste, à l’image de ce que peux dégager le titre de prime abord, mais qui, comme la chanson, serait en fait plus complexe qu’il n’y paraît ». Le voile est depuis tombé, c’est la technique du plan-séquence qui a été utilisée, mais nous reviendrons dessus plus tard. Au début du titre, Orelsan prend ses auditeurs à partie en les malmenant quelque peu « J’vais faire une vidéo simple où j’vais dire des trucs simples parce que vous êtes trop cons ». Cette remontrance aura un écho particulier chez les deux réalisateurs : « Cette façon de parler directement au public en n’ayant pas peur de le malmener nous faisait penser à Full Metal Jacket (film de Stanley Kubrick, ndlr) : d’où l’idée que l’on a eue d’aligner les gens comme à l’armée ».

Tout est « vrai » dans le clip

C’est donc à Kiev, en Ukraine, qu’Orelsan et les deux réalisateurs décident de poser leurs valises, précisément sur un pont en construction, quelque part au-dessus du Dniepr. Le voyage a certes son coût, mais le budget est loin d’être faramineux : « Il n’y a pas eu de post prod, juste de l’étalonnage et un peu de stabilisation. On voulait que des robots géants détruisent le pont et la ville entière, mais on n’a pas pu se le payer. Orel ne voulait pas casser son P.E.L ». Un brin sarcastiques, les réalisateurs auront eu le mérite de démontrer que même sans un budget astronomique, les images et le rendu peuvent être de qualité. Si la totalité des figurants sont affublés d’un costume deux pièces, Orelsan, lui, en a profité pour mettre en avant sa marque : Avnier, fondée en 2014 avec Sébastian Strappazzon, et dont une collaboration avec Umbro devrait rapidement voir le jour si l’on en croit la veste qu’il porte dans le clip et le compte instagram de la marque.

Préparation et figurants

Les figurants justement, affublés de leur costume deux pièces et disposés en haie d’honneur, sont au centre du propos et interagissent, pour certains, avec Orelsan au cours du clip. Au total, plus de 300 figurants seront présents durant le tournage à Kiev : « On a fait une première journée de répétitions avec le drone et seulement 20 figurants pour tout mettre en place, puis une journée de tournage avec les 300 extras ». Dès lors, l’une des principales difficultés du clip, outre les centaines de personnes à gérer, réside dans la barrière de la langue en Ukraine. La coordination nécessaire pour gérer à la fois les figurants, l’équipe technique, les déplacements de caméra et la synchronisation du son sur tout le parcours relève de la minutie… Aujourd’hui, on peut dire que le duo a réussi son pari.

Il y a de nombreuses choses à régler sur un plan-séquence comme celui-ci pour atteindre le résultat escompté dans le temps imparti

On vous le disait plus tôt, le clip de « Basique » servait autant de premier extrait que de support pour dévoiler la date de sortie du troisième album d’Orelsan. Plus de 300 figurants auront été nécessaires pour former à la fin du clip une fresque humaine en forme de date : 20.10.17. La question que tout le monde s’est posée à ce moment-là était : comment ont-ils organisé la coordination des figurants pour que les chiffres se forment correctement en si peu de temps ? Gregory nous dévoile son secret : « Nous avons désigné des chefs de file pour chaque chiffre et chaque figurant devait se positionner en fonction de la personne juste à côté de lui. Par effet domino, si le premier est bien placé, ils sont tous bien placés ! » Élémentaire, certes, mais ingénieux, surtout lorsque l’on sait que le tournage du clip (répétition et tournage) leur aura pris seulement deux journées.

Le plan-séquence

Nous sommes maintenant au coeur du sujet, le fameux plan-séquence, qui a valu plusieurs Oscars en 2015 à Birdman, le film d’Alejandro González Iñárritu et non pas le CEO de Cash Money Records, est la technique retenue pour mettre en images ce nouveau visuel d’Orelsan. Pour ceux qui ne le savent pas encore, le plan-séquence est vulgairement un plan long et unique qui inclut l’intégralité d’une scène, il n’y a donc pas de coupure à l’image. Logiquement, on en conclut qu’il demande une préparation importante en amont avant d’être correctement réalisé : « On a une quinzaine de prises dont au moins 4 vraiment bonnes. C’est plus que le nombre de bonnes prises que l’on avait réussit à rentrer sur « Inachevés » (clip des Casseurs Flowters, ndlr) qui était aussi un plan-séquence complexe ». Comme dit précédemment, à part de l’étalonnage et de la stabilisation, les réalisateurs n’ont pas eu besoin d’utiliser la post production, tout est donc « vrai » dans ces images. Même la présence de Skread et Ablaye, les deux producteurs d’Orelsan, à la fin du clip.

Le principal enjeu de ce plan-séquence était la réunion des figurants pour former la date

La difficulté de gérer autant de figurants, en faire interagir certains, les faire se placer correctement en un temps record, le tout en un seul et unique plan, nous a poussé à placer le clip de « Basique » à la première place du classement des meilleurs clips d’Orelsan. Greg & Lio ont de nouveau fait parler leur génie. Une fois de plus, leur collaboration avec le rappeur de Caen débouche sur une belle réussite. Ils ont d’ailleurs été récompensés un peu plus tôt cette année aux Victoires de la musique par le prix du meilleur clip en 2017 pour le visuel de « Makeba » de l’artiste Jain. Prix largement mérité lorsque voit la qualité du rendu. On espère que ce n’est que le début pour cette association entre Orelsan et le duo de réalisateurs, rendez-vous au prochain clip !

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