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Mauvais Œil de Lunatic : les Hauts-de-Seine, Ken le Survivant et les rastas blancs

Mauvais Œil de Lunatic : les Hauts-de-Seine, Ken le Survivant et les rastas blancs

« T’as la ref’ ? » c’est la série qui revient sur les références disséminées au sein des plus grands albums de rap. Des plus évidentes au plus surprenantes, des plus saugrenues aux plus pointues. Bref, si vous n’avez pas la ref’, vous allez l’avoir…

Si pour vous Mauvais Œil est le meilleur album de tous les temps du rap français, difficile de vous donner tort.

Parmi des traditionnels arguments qui vont dans ce sens (son intemporalité, son intransigeance, sa cohésion sonore…), il en est un qui dans ce cas précis nous intéresse particulièrement : la complémentarité dont font preuve Ali et Booba.

Pour quelque temps encore deux faces d’une même pièce, le premier fait tremper ses textes dans un bain de sacré, tandis que le second embrasse le profane de l’existence.

De cet équilibre précaire résulte une pluie de références qui font la jonction entre la terre et les cieux.

Les voici décryptées.

Les Hauts-de-Seine

La Ref’ ? : « On est venu cracher notre haine/Mon frère, ça vient des Hauts-de-Seine » sur l’intro

Là où tout a commencé pour « Ahéli-bédeuzobéha ». Le premier est originaire d’Issy-les-Moulineaux, le second de Boulogne-Billancourt.

Bien que le département était déjà dignement représenté par les thugs locaux Charles Pasqua et Patrick Balkany, niveau rap c’était le calme plat : à l’exception du Beat 2 Boul, c’était le Auteuil, Neuilly, Passy des Inconnus qui était dans toutes les têtes.

La donne a cependant radicalement changé quand les deux Lunatic se sont mis à parler « le langage international des armes » et à scander leurs codes postaux.

Le Wu-Tang Clan

La Ref’ ? : « J’avale une bouteille, et j’m’endors avec du Wu-Tang » sur Pas l’temps pour les regrets

Dans le rap français des années des 90, deux écoles se regardaient en chien de faïence : les partisans du rap sombre et grinçant de la côte est (le Wu-Tang, Mobb Deep, Tragedy Khadafi…), et ceux du rap festif et décomplexé de la côte ouest (Death Row, la Bay Area…).

Tandis que le style newyorkais a largement été adopté par les emcees hexagonaux (parce que plus facile à reproduire ?), la vibe californienne était regardée de haut, et ce d’autant plus que la crédibilité de rue de ses copistes était particulièrement sujette à caution (Alliance Etnik, Reciprok…).

La vague d’attentats de 1995

La Ref’ ? : « Après ces fils de putes s’étonnent quand y a des clous dans les bouteilles d’gaz » sur Groupe sanguin

25 juillet 1995, 17h30. Une bonbonne remplie de ferraille explose dans le RER B de la station Saint-Michel. Huit personnes sont tuées, 117 sont blessées.

L’attentat est commandité par le GIA (le Groupe Islamique armé, une organisation terroriste islamiste) pour punir la France de son soutien à Alger dans la guerre civile en cours opposant le gouvernement à divers groupes religieux.

[Quatre ans plus tôt, le gouvernement algérien avait annulé le second tour des élections législatives afin d’empêcher le Front islamique du salut (FIS) de prendre le pouvoir et d’instaurer une théocratie. La France n’avait alors condamné cette décision que du bout des lèvres.]

Il s’agit là du premier attentat d’une série perpétrée sur le sol français aux cours des trois prochains mois (plus de 70 blessés au total), tous suivant plus ou moins le même mode opératoire.

Le 17 août, une bombe cachée dans une poubelle fait 16 blessés à Paris, près de la place Charles de Gaulle. Le 26 août, une bombe est découverte dans un TGV près de Lyon. Le 3 septembre, une cocotte-minute bourrée d’écrous explose sur le marché du boulevard Richard-Lenoir, près de la Bastille à Paris. Le lendemain 4 septembre, une bouteille de gaz réglée pour sauter la veille est désamorcée dans des toilettes publiques près d’une école à Paris. Le 7 septembre, une voiture piégée explose à quinze mètres d’une école juive de Villeurbanne, dix minutes avant la sortie des 700 enfants présents.

Notez que Booba qualifie ici de « fils de p*tes », non pas les auteurs de ces attentats meurtriers, mais celles et ceux « qui veulent qu’il dégage »

Les rastas blancs

La Ref’ ? : « On vend du shit aux blancs imitant les noirs en jouant du djembé dans les squares » dans L’effort de paix

Décidément, pour nos amis caucasiens apôtres de Jah et Haïlé Sélassié, la vie n’est pas facile.

Vus au mieux comme d’inoffensifs militants des drogues douces à l’hygiène douteuse, ils se coltinent depuis toujours le mépris des Noirs (qui les carottent sans vergogne sur leurs consos donc), les moqueries des Blancs (des plus perplexes devant tant d’engouement à dénoncer Babylone avec un accent franco-jamaïcain), et plus globalement, l’incompréhension de tout ce que la société compte d’adultes responsables (leurs parents, leurs profs, les recruteurs, les meufs qui prennent des douches…).

Las, comme si ce n’était pas assez, quand ils ne sont pas confondus avec de vulgaire zadistes ou des fans de Keen’V, ils sont désormais accusés d’appropriation culturelle pour peu qu’ils aient l’outrecuidance d’exhiber leurs dreadlocks.

Courage les gars.

Fabe

La Ref’ ? : « Je suis tombé si bas, que pour en parler faudrait que je me fasse mal au dos/Putain quelle rime de bâtard ! » dans La Lettre

Bien avant les J’temmerde et autre Wesh Zoulette, il y a eu en 1997 le brulot Des durs, des boss… des dombis ! du chef de file de la Skred Connexion.

Tout en sub’, il invectivait les Nick Ta Mère pour jouer aux mondains (« Des mythomanes, qui jouent les pyromanes aux Bains-Douches »), Stomy Bugsy pour la pochette de son album Le Calibre qu’il te faut (« Lève la tête : t’es beau en stard-co, dommage que tu t’la pètes ») et Booba pour se donner des airs de grand voyou alors qu’il n’avait pas un sou en poche (« Devant moi c’est l’effusion de rimes bidons/ Concours des plus cons des MCs/qui s’font la guerre sur des maxis/Parlent d’avoir du cash, n’ont pas assez pour prendre un taxi »).

Histoire néanmoins que tout le monde comprenne bien qu’il n’avait rien à voir avec ces derniers, il balançait cette punchline de légende : « C’est tellement bas qu’pour en parler, faudrait qu’j’me fasse mal au dos ».

Piqué au vif, Booba la reprend mot pour mot trois ans plus tard, non sans la compléter après un temps d’arrêt d’un « Putain quelle rime de bâtard ! »

Si pendant quinze ans le doute a subsisté sur le sens réel à donner à cet addenda (louait-il la fulgurance de Befa ? Ou au contraire, l’insultait-il ouvertement ?), le débat coupe court en 2015 quand le Duc aborde le sujet en interview.

« C’était une attaque, car il disait qu’avec Lunatic on parlait de flingues pour se la raconter et qu’on se prenait pour des mecs de New York. Il faisait le relou, genre rap conscient. Mais viens, on va te n*quer ta mère, tu vas voir si on rigole ! »

Et de nuancer ensuite en rajoutant : « Évidemment, il y avait du fantasme dans nos textes et on extrapolait beaucoup de choses. C’est un truc que je faisais dès mes premiers textes d’ailleurs. Tout le monde extrapole dans le rap. »

Clint Eastwood

La Ref’ ? : Le dialogue de fin de La Lettre

Extrait du film de 1979 L’Évadé d’Alcatraz, l’histoire vraie de trois prisonniers ayant réussi à s’échapper de la prison la plus célèbre des États-Unis, il fait écho non sans humour à cette « extrapolation » mentionnée en amont par Booba en référençant l’un des titres les plus cultes du duo.

« Y’a pas à dire, le crime ça paie… Oui, et ça occupe ! »

Le Lumpinee Stadium

La Ref’ ? : « Négro, c’est l’drame comme Ibrahim au Lumpinee » sur 92i

L’antre historique du Muay Thai.

Ouvert en 1956 à Bangkok, il tire son nom de la ville natale du premier Bouddha, Lumbini. Dirigé par l’armée royale thaïlandaise qui gère la sécurité et la billetterie (les places sont plus chères pour les étrangers), il peut accueillir jusqu’à 5 000 spectateurs.

Des combats sont proposés trois soirs par semaines. Les boxeurs n’ont pas de vestiaire, ils se changent, se font masser et bander les mains juste à côté des toilettes.

Dans les années 80, le lieu était intimement lié aux mafias : la corruption était monnaie courante et les règlements de compte n’étaient pas rares.

Le stade doit une grande partie de son prestige à la ceinture décernée aux boxeurs les plus valeureux. Extrêmement disputée (les combats sont beaucoup plus violents qu’en Europe), la ceinture du Lumpinee a longtemps été l’apanage des thaïlandais.

Business oblige, depuis le milieu des années 90, elle est toutefois devenue plus accessible aux « farangs » (les étrangers), quand bien même ses détenteurs se comptent sur les doigts de la main. Il arrive également que compétitions soient organisées hors de la Thaïlande.

En 2014, le Lumpinee Stadium a été délocalisé dans un autre quartier de Bangkok.

Les Stan Smith

La Ref’ ? : « Avance de façon obscène du matin jusqu’au soir, 9 zedou Hauts d’Seine/Traîne dans mes Stan Smith blanches » dans HLM 3

Drôle de trajectoire que celle des Stan Smith depuis 1964.

Premières chaussures de tennis en cuir à une époque tous les autres modèles étaient en toile, elles ne s’appelaient au départ pas les Stan Smith, mais les Roger Haillet, du nom de leur designer français.

Il faut ensuite attendre 1973 pour qu’elles soient rebaptisées lorsqu’Adidas devient le sponsor officiel de Stan Smith, le joueur numéro un mondial du moment.

Vingt ans plus tard, elles sont adoptées par les banlieues françaises qui en font l’un de leur moyen de locomotion de prédilection au même titre que les Classic Reebok et les Air Max (elles sont name droppées dans Je danse le MIA, elles sont vues aux pieds de Vinz’ dans La Haine…).

Rééditées en 2011, elles accomplissent dans la foulée un virage un 180 degrés en se faisant la paire prèf’ de tout ce que Paris compte de caricatures branchées, des blogueuses mode aux rouleurs en trottinette.

Anakin Skywalker

La Ref’ ? : « J’ai envie d’ken, j’ai la force comme Anakin, j’opère au laser » dans HLM 3

La toute première La seconde référence d’une longue série de Booba à La Guerre des étoiles.

Confondu à ses débuts avec le Dark Vador du rap français, quand bien même B2O s’intronisera « descendent de la famille de Luke » sur Izi Life, son personnage favori de la saga demeure Maître Yoda.

Le fait qu’en 2000 seul La menace fantôme était sorti au cinéma explique peut-être ce revirement. Encore auréolé de son statut d’Élu et de sa réputation à venir de génie du mal, Anakin n’était pas vu comme cet ado immature et pleurnichard dépeint dans les deux épisodes suivants de la prélogie.

Ken le Survivant

La Ref’ ? : L’instrumentale d’Avertisseurs qui échantillonne un passage du film de 1985 dérivé de l’animé

Sur une Terre ravagée par un holocauste nucléaire, seuls les plus forts sont appelés à survivre. Engagées dans une lutte à mort, deux écoles d’arts martiaux se disputent le pouvoir : l’école du Nanto et l’école du Hokuto.

À la croisée des chemins entre Mad Max et les films de samouraïs, Ken le Survivant s’était dans les années 80 attiré les foudres des ligues de vertu pour sa violence on ne peut plus explicite (gerbes de sang, implosions d’organes vitaux, membres découpés…).

Très probable enfant du Club Dorothée, l’architecte sonore et ponte de 45 Scientific Geraldo peut ici se vanter d’avoir dégotté le sample le plus insolite de Mauvais Œil, alors même que ses comparses Animalsons, Cris Prolific et Fred le Magicien ont sur ce point rivalisé d’inventivité (le flûtiste de jazz Hubert Laws, la chanteuse libanaise Fairuz, Serge Reggiani…).

Galvanisés par ce coup de génie, Ali et Booba se sont en revanche, Dieu merci, abstenus de reproduire dans leurs couplets les tristement célèbres jeux de mots de la version française.

La tour de Babel

La Ref’ ? : « À chacun son langage propre, rares se comprennent/Preuve de la malédiction descendue sur Babel » dans Avertisseurs

À en croire la Bible, peu après le Déluge, les descendants de Noé s’installèrent dans une plaine du pays de Shinar (dans le sud de l’actuel Irak).

C’est alors que leur vint l’idée de bâtir une tour qui atteindrait les cieux.

Choqué par tant de démesure (et craignant accessoirement que s’ils arrivaient à leurs fins, plus rien ne leur serait inaccessible), Dieu punit les hommes en leur faisant parler des langues différentes.

Faute de pouvoir se comprendre, ces derniers abandonnèrent le chantier, puis se dispersèrent sur la Terre, formant là des peuples étrangers les uns des autres.

La ville est ensuite renommée Babel, de l’hébreu « rempli de confusion ».

Réflexion sur la diversité, le collectif, la vanité et la fonction civilisatrice de la ville, le mythe de la tour de Babel s’inspire d’un monument bien réel : un édifice religieux mésopotamien (un « ziggourat ») haut de plusieurs dizaines de mètres construit en plein centre de Babylone du début du 6e siècle au 5e siècle avant J.C.

La preuve de l’existence de Dieu

La Ref’ ? : « Ne voient-ils pas le nom de leur Seigneur calligraphié près de leurs lobes, juste de quoi méditer » dans Avertisseurs

L’oreille gauche de n’importe quel être humain suivrait le tracé du mot Allah en arabe.

On y croit, on n’y croit pas. On y médite, on n’y médite pas. Mais si débat sur l’œuf et la poule il doit y avoir, les plus sceptiques relèverons que la forme des oreilles précédait l’écriture arabe

La Nation des 5%

La Ref’ ? : « Bras, jambe, jambe, bras, tête » dans Avertisseurs

Mi-secte mi-gang, cette organisation est née dans les années 60 d’une scission avec la Nation of Islam d’Elijah Muhammad et Malcom X.

D’inspiration coranique, les 5% n’assimilent pas Allah à une entité abstraite d’origine céleste, mais à une force présente dans chaque être humain.

Ainsi, en accord avec leur Supreme Alphabet qui fait correspondre à chaque lettre de chaque mot un sens bien précis, Allah est l’acronyme de « Arm-Leg-Leg-Arm-Head »« Bras-Jambe-Jambe-Bras-Tête » en français.

Saddam Hussein

La Ref’ ? : « C’est comme la guerre, nos raps de Saddam Hussein » dans Mauvais Œil

Dépeint comme le mal absolu par la propagande américaine lors de la première guerre du Golfe, le dictateur irakien bénéficiait d’un certain prestige pour avoir réussi à se maintenir en place malgré la défaite.

Tout le mérité ne lui revenait cependant pas. La volonté du président Bush père de ne pas froisser son opinion publique avec un confit qui s’éternise, couplée à la crainte de voir l’Iran prendre la mainmise sur le pays, explique qu’il ait pu (pour cette fois) sauver sa tête.

La Coupe du monde 98

La Ref’ ? : « Et je me demande si c’est truqué comme la Coupe du Monde » dans Civilisé

L’équipe de France de football qui remporte la Coupe du monde, c’était mieux avant.

Entendons-nous bien, la Russie en 2018 c’était cool (le second poteau de Pavard, Djadja, le seum des belges…), mais ce n’est pas être un boomer que de dire que 1998 c’était quand même une autre limonade.

Déjà, c’était à la maison. Personne ne voyait les Bleus passer les quarts. Il y avait Zidane et Thierry Henry pas encore sayans. Robert Pirès qui musclait son jeu. Laurent Blanc et Fabien Barthez qui vivaient leur bromance à ciel ouvert. Ça écoutait à fond I Will Survive de Gloria Gaynor. Adriana Karembeu était dans les tribunes.

Et quand on a gagné cette finale de rêve contre le Brésil de Ronaldo le 12 juillet, c’est comme si tout le reste de l’été avait été férié.

Le scénario était d’ailleurs tellement parfait, qu’en rois de l’autodépréciation que nous sommes, très vite a émergé l’idée que tout ceci avait été manigancé.

Étonnamment, la thèse a été reprise en 2016 par Emmanuel Petit.

« Est-ce que ce n’était pas un petit arrangement ? » s’interrogeait l’auteur du troisième but contre le Brésil dans le web documentaire Hors jeu.

« Est-ce qu’en 1998, on a vraiment gagné la Coupe du monde ? Je n’en sais rien, moi… Des fois, ça me fait flipper… Est-ce que je ne suis pas en train de devenir paranoïaque et en train de me dire: ‘Est-ce qu’on n’a pas été des marionnettes ?’ Faites marcher l’économie, le reste ne vous en souciez pas. »

Et l’ancien Gunner d’Arsenal de poursuivre : « Le premier match Brésil-Croatie, excusez-moi mais… hum… C’est un peu chelou quand même. »

Petit a toutefois conclu en assurant que les joueurs eux « se défonçaient vraiment » et que, selon lui, ils ont bien remporté à la régulière le trophée suprême.

Cutty Ranks

La Ref’ ? : « J’ai 6 millions de raisons de perdre la mienne » dans Civilisé

Une punchline directement « empruntée » au morceau A Who Seh Me Dun du toaster jamaïcain (« Six million ways to die, choose one »).

Lâchée en 1992, elle a été popularisée par Snoop qui l’a samplée l’année suivante à l’entame de Serial Killa sur son premier solo Doggystyle.

Mos Def, Method Man, Papoose et Ice Cube l’ont également reprise ou détournée.

Le kémitisme

La Ref’ ? : « Homme Kemite, original donc normal que nombreux imitent » dans Civilisé

Le kémitisme c’est cette mouvance inspirée de l’Égypte des pharaons (« kemet » signifierait « terre noire » en égyptien ancien) qui prône une unicité des peuples d’Afrique subsahariennes au nom d’un socle historique et culturel commun.

De là, deux courants principaux se chevauchent : le panafricanisme de Cheikh Anta Diop pour qui l’Égypte ancienne serait, à la manière de la Grèce antique pour l’Europe, le berceau de toute civilisation africaine, et l’afrocentrisme de Marcus Garvey pour qui il existerait « une civilisation noire » antérieure et supérieure à toutes les autres qui aurait été dépouillée de son savoir par les Européens – une thèse abondamment recyclée par les groupuscules suprématistes/conspirationnistes et à laquelle Booba fait allusion en intro avec son « Y a bien longtemps, on était rois ».

Le kémitsime peut également présenter une dimension religieuse, certains de ses tenants encourageant une rupture franche avec les grands monothéismes et croyances traditionnelles africaines au profit dun retour à une spiritualité centrée sur les divinités égyptiennes.

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