Dossiers

Mais de quoi parle Eminem sur le Marshall Mathers LP ?

Mais de quoi parle Eminem sur le Marshall Mathers LP ?

« T’as la ref’ ? » c’est la série qui revient sur les références disséminées au sein des plus grands albums de rap. Des plus évidentes au plus surprenantes, des plus saugrenues aux plus pointues. Bref, si vous n’avez pas la ref’, vous allez l’avoir…

.

The Marshall Mathers LP, ou l’album qui a fait passer Eminem de rappeur à phénomène culturel.

Sorti le 23 mai 2000, il est celui qui a fait que toute une génération s’est mise « à s’habiller comme lui », « à marcher comme lui » et « à parler comme lui » pour paraphraser les paroles de The Real Slim Shady.

Au sommet de son art, Eminem a su capturer comme personne la colère de l’Amérique des classes moyennes et des trailer parks en rappant à cœur ouvert les déboires de sa biographie, le tout sur fond de clins d’œil à la pop culture du moment.

Un cocktail détonnant donc, et quantité de références sur lesquelles il n’est pas inintéressant de se pencher.

La maison de son adolescence

La ref’ ? : La pochette

À la base, la cover du Marshall Mathers LP montre Eminem en position fœtale sur un trottoir, grimé en SDF, des cachetons et une bouteille d’alcool à portée de main. Jugée un peu trop provocante, elle n’est utilisée que pour la version explicite de l’album.

Pour la version mainstream, Shady prend ainsi la pose sous le porche de la maison où sa mère et lui ont emménagé après avoir longtemps vécu dans une caravane.

« J’étais assez partagé quand je suis revenu sur place. J’avais beaucoup de bons souvenirs dans cette maison, mais aussi beaucoup de mauvais. Mais bon, revenir en disant ‘Je l’ai fait, j’ai réussi’, il n’y pas de meilleure sensation au monde. »

L’idée inspirera treize ans plus tard le Marshall Mathers LP 2, avec une photo prise à l’identique, à ceci près qu’Eminem est absent du décor.

Notez qu’il est aujourd’hui particulièrement difficile de trouver un CD avec la pochette « censurée », quand bien même sur la plupart des services de streaming c’est cette dernière qui est utilisée.

Jeff Bass

La ref’ ? : La voix qui ouvre l’album sur Public Service Announcement 2000

Là où le storytelling officiel intronise un peu trop rapidement Dr. Dre découvreur en chef d’Eminem, la réalité diffère légèrement.

D’une part, parce que l’existence d’Eminem lui a été révélée par Jimmy Iovine, le big boss d’Interscope, dont l’un des stagiaires lui avait filé la démo du Slim Shady EP. Et de l’autre, parce qu’avant Dre, il y a eu les frères Jeff et Mark Bass – respectivement à droite et à gauche sur la photo ci-dessus.

Duo de producteurs originaires de Detroit, ils repèrent celui qui se fait alors surnommer M&M à l’occasion d’un freestyle posé tard le soir sur une radio locale. Ni une, ni deux, ils le signent sur leur label Web Entertainment et lui font enregistrer en 1996 son premier solo, Infinite.

Si de son propre aveu Em’ n’en a vendu que « 70 exemplaires », leur collaboration se poursuit de plus belle tout au long de la première partie de sa carrière, les frangins Bass pouvant même se vanter d’avoir produit plus de morceaux pour Shady que Dr. Dre sur ce laps de temps (dont sept rien que sur TMMLP).

Sa mère Debbie

La ref’ ? : L’intro de Kill You où il la traite de « folingue » et l’accuse de lui avoir menti sur son père, Amityville où il s’imagine lui « trancher la gorge »

Figure centrale du Shady universe, Debbie Mathers est dépeinte textes après textes comme une camée sous alloc’ mentalement instable.

À en croire le père d’Eminem, Marshall Bruce Mathers Jr., qui en 2001 a rédigé une lettre ouverte dans la presse, c’est d’ailleurs elle qui aurait quitté le domicile familial sans crier gare, puis aurait tout fait pour garder son fils éloigné de lui.

Si le rappeur semble ici accréditer cette version des faits, il n’a cependant jamais répondu à cette lettre, ni cherché à revoir son géniteur.

En 2010, il s’est justifié en arguant « qu’à sa place, il aurait tout fait pour retrouver ses enfants, peu importe les difficultés ».

Le Vicodin

La ref’ ? : « Vain Vicodin *vrin vrin vrin!* » sur Kill You

Ou lorsqu’Eminem cite sans le savoir cet antidouleur cousin de la codéine qui l’enverra en 2007 en cure de désintoxication.

Pourquoi ? Comment ? On vous raconte toute l’histoire en détail dans notre épisode dédié de la série Ce jour où.

Son oncle Ronnie

La ref’ ? : « J’ai appris pour ton oncle Ronnie, je suis désolé/Un pote à moi s’est aussi suicidé pour une bitch qui ne voulait pas de lui » sur Stan

Bien qu’il soit né la même année qu’Eminem, en 1972, Ronald ‘Ronnie’ Polkingharn est son oncle – il est le petit frère de sa mère Debbie.

Eminem lui a souvent fait grâce de l’avoir initié au rap, notamment en lui faisant écouter la bande originale de Breakin’ et Reckless d’Ice-T. Plus tard, les deux larrons s’essayeront même à gratter quelques rimes ensemble.

Quand il s’est suicidé en 1991, à 19 ans, suite à une dispute avec sa petite amie, Em’ a tellement été traumatisé qu’il « n’a pas pu parler pendant des jours, ni se rendre à ses funérailles ».

Il s’est depuis fait tatouer ‘RIP Ronnie’ sur l’épaule gauche et le référence à de multiples reprises dans sa musique (Shit Can Happen en 2001, Cleaning Out My Closet et My Dad’s Gone Crazy en 2002, How Come en 2004, Groundhog Day en 2013, Psychopath Killer en 2014…).

Paul Rosenberg

La ref’ ? : L’interlude Paul

Son fidèle agent depuis le Slim Shady EP en 1997.

Les deux hommes se sont rencontrés deux ans plus tôt dans une soirée. Étudiant à la fac de droit, Rosenberg aspirait dans un coin des tête à faire carrière dans le rap sous le pseudo Paul Bunyan.

S’il a depuis délaissé le micro, il n’en intervient pas moins sur tous les albums d’Eminem The Slim Shady LP en 1999 à Relapse en 2009 (plus sur Kamikaze en 2018) via un interlude intitulé Paul dans lequel il essaye tant bien que mal de modérer ses excès.

Cofondateur de Shady Records en 1999 (D12, Obie Trice, 50 Cent, Griselda Records…), producteur exécutif sur 8 Mile en 2003, Paul Rosenberg a également officié comme président de Def Jam de 2018 à 2020.

Les N’SYNC

La ref’? : Le clip de The Real Slim Shady, les paroles de The Way I Am, I’m Back et Marshall Mathers

Avant que Justin Timberlake ne soit Justin Timberlake (avant Timbaland, les Neptunes et Janet Jackson), il poussait la chansonnette au sein de l’un des boys band les plus populaires du début du siècle, les N’SYNC.

Sorti un mois avant le Marshall Mathers LP, leur troisième album No Strings Attached s’est écoulé à un million d’exemplaires lors de sa première journée d’exploitation (!), puis à 2,42 millions d’exemplaires au terme de sa première semaine. Un record absolu.

Assez pour qu’Eminem prenne la mouche, lui qui pourtant ne déméritera pas avec 1,7 million de copies en première semaine (soit à l’instant T le plus gros score ever pour un artiste solo).

Bien qu’il ne les mentionne pas directement dans le The Real Slim Shady (« Vous me gonflez avec vos groupes de fifilles et de petits garçons/Vous ne faites que me prendre la tête/Je suis là pour vous détruire »), dans le clip, il s’attaque déguisé en super héros à cinq types aux look étrangement similaires – attention, la scène peut choquer.

La suite de l’album lève ensuite définitivement le doute avec The Way I Am et I’m Back où il moque directement leurs bonnes manières (« I’m not Mr. *NSYNC, I’m not what your friends think ») et leur capacité à chanter («Why do they sing? »), mais aussi et surtout, avec Marshall Mathers où il les assimile aux Backstreet Boys et Ricky Martin (tout sauf un compliment dans sa bouche), avant de fantasmer leurs morts (« An anti-Backstreet and Ricky Martin whose instinct’s to kill *NSYNC »).

Si le groupe n’a officiellement jamais répondu à ces provocations, Chris Kirkpatrick (l’un des quatre boys qui n’est pas Justin Timberlake) a eu le malheur au détour d’une interview de comparer Em’ à « un chasseur de crocodiles ». L’affront lui vaudra un an plus tard de se faire menacer de se faire botter le cul sur Wihtout Me (« Chris Kirkpatrick, you can get your ass kicked »).

Beau joueur, Kirkpatrick est revenu sur la séquence il y a deux ans.

« Sur le coup, j’étais un peu paniqué… Évidemment, avec le recul, je trouve ça incroyable. C’est l’une de mes chansons préférées et il y a mon nom dedans. »

Dido

La ref’ ? : Le refrain de Stan qui reprend les premières lignes de sa chanson Thank You

Sorti une première fois en 1998 sur la bande originale de la comédie romantique Pile et Face avec Gwyneth Paltrow, Thank You passe complètement inaperçu. Pas découragée pour autant, un an plus tard, Dido souhaite lui donner une seconde chance en l’incluant sur son premier album, No Angel.

Si le succès n’est toujours pas au rendez-vous, Thank You attire par on ne sait quel miracle l’attention d’Eminem. Touché par douce mélancolie que dégage la Britannique, plutôt que de se contenter de la sampler en ajoutant de la pluie qui tombe en fond, il la crédite comme guest et l’invite à participer au clip (elle joue la copine enceinte dudit Stan).

À partir de là, tout change pour Dido qui devient l’une des plus grosses vendeuses du début de siècle : la réédition de No Angel s’écoulent à plus de 10 millions de copies à l’internationale, tout comme son successeur Life for Rent en 2003.

Plus discrète par la suite (elle ne sort plus qu’un album tous les cinq ans), Dido accouche en 2011 d’un petit garçon qu’elle appelle… Stan !

[Un choix qui n’aurait apparemment rien à voir avec Eminem, Stanley était déjà au collège son prénom préféré.]

Chanson par franchement joyeuse (Dido y évoque sa dépression et l’expulsion de son logement), Thank You connaît depuis quelques années une nouvelle jeunesse (une de plus) grâce à la communauté des doomers (ces adolescents en ligne accablés par le fardeau de la vie qui jouent aux poètes maudits) qui en ont fait leur hymne officieux.

Marilyn Manson

La ref’ ? : « Quand un mec se fait harceler et se venge en tirant sur son école, il accuse Marilyn et l’héroïne/ Mais où sont les parents ? » sur The Way I Am

Columbine, 20 avril 1999. Deux lycéens armés jusqu’aux dents font irruption dans leur établissement. Ils tuent 13 personnes, font 24 blessés et se suicident dans la foulée. C’est à l’époque la fusillade en milieu scolaire la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis.

Lorsque sont passées au crible les personnalités des deux tireurs, l’enquête révèle que leurs goûts en matière de pop culture ont possiblement influencé leur comportement. Ils jouaient à Doom, regardaient en boucle Tueurs Nés d’Oliver Stone et écoutaient Marilyn Manson, le roi de la rumeur zarbi.

Em’ se fait ici l’avocat du rockeur (qui apparaît dans le clip de The Way I am et a interprété live le morceau avec lui) en arguant que si influence de l’art il y a sur les comportements des plus jeunes, ce n’est absolument pas un facteur déterminant.

Assez paradoxalement, Marilyn Manson assume lui volontiers exercer une influence sur son public, contrairement à Eminem, qui ne serait en réalité qu’un provocateur.

« On a voulu, pour des raisons commerciales, le faire passer pour plus dangereux qu’il ne l’est vraiment. Lisez ses textes et vous verrez qu’il n’y est jamais question de politique ou de religion. Voilà pourquoi je pense être plus dangereux qu’Eminem pour le système américain. Pour preuve, j’ai été censuré bien plus souvent que lui. »

Pamela Anderson & Tommy Lee

La ref’ ? : « Jaws all on the floor like Pam like Tommy just burst in the door » sur The Real Slim Shady

L’un des couples terrible des années 90 (Axl Rose et Stephanie Seymour, Kate Moss et Johnny Depp, Helena Christensen et Michael Hutchins des INXS…).

En 1995, le batteur de Mötley Crüe, 32 ans, et la sauveteuse de Malibu, 27 ans, tombent raides dingues l’un de l’autre. Mariés quatre jours après leur premier rencard (en maillot de bains sur une plage de Cancún, s’il vous plaît), ils divorcent quatre ans après leur mariage.

Entretemps, il y a eu les tatouages en commun, la drogue, l’alcool, deux enfants (Brandon Thomas et Dylan Jagger), une plainte pour violence conjugale que réfère ici Eminem (jugé coupable, Lee passera six mois en prison), et, bien évidemment, la fameuse sextape qui a fait rêver toute une génération d’adolescents (même si bon, ce n’était pas vraiment une sextape).

Pour plus de détails, Hulu a sorti l’année dernière la mini-série Pam & Tommy avec Lily James et Sebastian Stan dans les rôles titres. Mélange de nostalgie nineties et de voyeurisme, elle a récolté des critiques plutôt élogieuses.

Britney Spears & Christina Aguilera

La ref’ ? : « So you can sit me here next to Britney Spears?/Shit, Christina Aguilera better switch me chairs » sur The Real Slim Shady

Dans un genre différent, autre duo qui a défrayé la chronique.

Lolita stars des années 90, après avoir fait leurs gammes ensemble au Mickey Mouse Club, elles percent chacune dans la chanson à un an d’intervalle avec …Baby One More Time en 1998 pour Brit’ et Genie In A Bottle en 1999 pour Xtina.

De là, naît une rivalité un peu montée en épingle par les médias, un peu mise en scène par les intéressées à base d’agressivité passive, de sublis et de fausses réconciliations.

Ce n’est pas super-super intéressant à suivre (surtout comparé à Pamela Anderson et Tommy Lee), mais sachez que cela fait deux décennies que ça dure : il y a quelques mois encore, Britney Bitch déclarait par exemple que « si elle avait eu les danseurs de Christina Aguilera, elle aurait eu l’air, elle aussi, extrêmement mince ».

Le format MP3

La ref’ ? : « Je devrais télécharger l’audio de Christina Aguilera en MP3 » sur The Real Slim Shady

Christina Aguilera toujours, si Eminem s’est travesti en Britney Spears dans le clip de The Real Slim Shady, le texte s’en prend lui à sa consœur à qui il reproche d’avoir révélé au grand public son mariage avec Kim.

Non content, de la shamer en relayant de (fausses) rumeurs de fellation avec Fred Durst des Limps Bizkit et l’animateur de télévision Carson Daily, il agite en sus le spectre de diffuser leurs supposés (et très imaginaires) ébats sexuels sur MP3.

Sur MP-quoi ?

Inventé en 1987 par une société allemande, le MPEG-1/2 Audio Layer III, plus connu sous le nom de MP3, est un format de compression capable de réduire drastiquement la quantité de données nécessaire pour restituer de l’audio.

En gros, il s’agit d’un moyen de dématérialiser la musique sous la forme de fichiers.

Arrimées au CD (et à ses énormes profits), les maisons de disque snobent pendant longtemps cette évolution technologique.

Le développement d’internet couplé à l’apparition de logiciels de partage de fichiers (Napster, KaZaa…) circa 2000 bouleverse cependant la donne : d’un coup d’un seul, la musique devient accessible pour tous.

Débute alors une longue période de disette pour l’industrie, où, au mépris des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle, le piratage fait la loi.

Il faut ensuite attendre le milieu des années 10 pour que le streaming lui redonne des couleurs, tandis qu’en parallèle le MP3 se voit remplacé par des formats plus fidèles aux enregistrements studio.

Car oui, si le MP3 a permis quinze ans durant une démocratisation de la musique à grande échelle, ce fut au prix d’une chute drastique de la qualité d’écoute.

Sa fille Hailie

La ref’ ? : « Babysittin’ for Hailie while Hailie’s out gettin’ smashed » sur Drug Ballad

Envie de vous sentir vieux ? Sachez qu’Hailie Jade Mathers s’apprête à fêter cette année ses 28 ans.

Diplômée en psychologie à l’université de Michigan State, elle poursuit actuellement une carrière d’influenceuse du haut de ses trois millions d’abonnés sur son compte Instagram.

Damn, le temps est passé vite.

Mark Wahlberg

La ref’? : « Quand Mark Wahlberg se faisait appeler Marky Mark (foutue tap*tte) » sur Drug Ballad

Avant d’être acteur (Boogie Nights, The Yards, Les Infiltrés…), Mark Wahlberg a été rappeur.

Tout d’abord au sein du boys band New Kids on the Block au côté de son grand frère Ronnie (l’expérience n’a duré que quelques mois), puis sous le nom de Marky Mark au sein du groupe Marky Mark and the Funky Bunch.

Si le succès a rapidement été au rendez-vous (leur single Good Vibrations s’est classé numéro 1 des charts en 1991), l’aventure a tourné court dès le second album.

Désireux de se reconvertir sur les plateaux de cinéma, Wahlberg souhaite alors se débarrasser de son ancienne image, et demande à ce titre ne plus être appelé Marky Mark en interview.

Eminem n’en a cure et lorsqu’en 1999 il est amené à partager l’antenne avec lui sur MTV, il l’invite à se tenir debout près de lui comme une « one big fun bunch ». Pas franchement ravi de cette allusion, Wahlberg grommelle « trou d’uc » dans sa barbe.

D’où cette insulte pas si gratuite de Shady un an plus tard, qui plus est prononcée sur le même ton.

Wahlberg et Eminem finiront toutefois par faire la paix en 2015, quand Eminem accepte d’apparaître dans la série Entourage produite par Wahlberg.

En 2017, Mark Wahlberg est revenu sur leur inimitié en admettant volontiers avoir longtemps été « un hater ».

« Le mec est cool, talentueux. Pendant longtemps, je ne lui en ai pas fait crédit parce qu’il rappait mieux que moi. C’est la première fois que j’admets ça en public, même si bon, cela me semble évident. »

Vanilla Ice

La ref’? : « Vanilla Ice ne m’aime pas/Il a raconté de merde sur moi dans Vibe/Puis s’est coupé et teint les cheveux comme moi » sur Marshall Mathers

Rivalité entre rappeurs blancs toujours, entre Eminem et l’auteur de Ice, Ice, Baby, l’ambiance n’a jamais été au beau fixe.

Quand le premier a confié que le jour où il a découvert ses sons, il les a trouvés « tellement mauvais qu’il a failli abandonner le rap », le second a déclaré en 1999 dans le magazine Vibe qu’Eminem « rappe comme une fille ».

Il n’empêche qu’Eminem a beau jeu de relever ici que c’est le rappeur vanille qui a copié son look, et pas l’inverse.

Sa femme Kim

La ref’ ? : Kim

Après avoir jeté un an plus tôt sa dulcinée au fond d’un lac dans ’97 Bonnie & Clyde, Em’ conte comment il lui a auparavant tranché la gorge sous l’œil d’Hailie.

Présent uniquement sur la version « explicit » de l’album, le morceau est particulièrement dérangeant (le troisième couplet se termine par exemple par « Now bleed, bitch, bleed! Bleed, bitch, bleed! Bleed! »), d’autant plus lorsque l’on sait le calvaire que l’intéressée a subi (dont une tentative de suicide quelques mois plus tard).

Clairement inécoutable en 2023, Kim vaut-il pour autant à Eminem les affres de se faire cancel ?

Ben déjà non, parce qu’effacer le passé demeure l’apanage des totalitarismes. Et puis aussi non, parce qu’écouter Kim, c’est comprendre (et non pas justifier) ce qui peut se passer dans la tête d’un mec passablement dérangé sous le coup de « la frustration » (dixit Eminem dans son livre Angry Blonde) pour en venir à commettre l’irréparable.

À écouter avec précaution donc.

.

À LIRE AUSSI : CE QUE LA CRITIQUE ÉCRIVAIT À LA SORTIE DES CLASSIQUES DE RAP US

Dossiers

VOIR TOUT

À lire aussi

VOIR TOUT