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Lynda, après la chrysalide [INTERVIEW]

Lynda, après la chrysalide [INTERVIEW]

Rencontre avec l’artiste à l’occasion de la sortie de son album « Papillon ».

Crédits Photos : Antoine Ott.

Lynda, c’est un CV comme aucun autre. En effet, voilà plus de neuf ans que la chanteuse fait entendre sa voix dans le game. Repérée après des covers envoyées sur la toile, elle a signé chez Wati-B à peine majeure pour un quotidien entre cours et tournées. Des années après ces débuts forts en émotion, elle donne aujourd’hui une nouvelle tournure à sa carrière avec la sortie de Papillon, son premier album. Le projet donne à entendre une artiste bien dans son époque et toujours vraie. Une Lynda que Booska-P a pris le temps de rencontrer.

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Quasiment dix ans dans le game, des débuts très jeunes chez Wati-B et enfin, un album qui voit le jour. Comment tu te sens à l’heure de la sortie de « Papillon » ?

J’étais excité par la sortie du projet, par le travail fait dessus. J’ai eu des moments chelou, car au fond je n’ai pas stressé. Enfin, je me voilais peut-être la face car j’ai eu quelques petits instants de stress, mais c’était plus de l’excitation qu’autre chose. Cela fait tellement longtemps que je suis là, que j’avais presque l’impression de n’avoir sorti qu’un son et pas un projet… Il m’a fallu un peu de temps pour réaliser que oui, mon album est sorti (rires). Donc oui, je suis très cool par rapport à tout ça.

Est-ce que t’as l’impression de t’être trouvée avec cet opus ?

Oui, on peut dire que c’est vraiment moi, que j’ai réussi à trouver le ton juste. Au bout de neuf ans, il fallait quelque chose qui me représente à 100 %. Avant l’album, dans mes chansons, cela a toujours été moi. Mais là, ça l’est encore plus vu que j’ai grandi, mûri, j’ai appris à être plus autonome et à faire plein d’autres choses. J’ai pris le temps de me construire, car j’ai commencé la musique à peine majeure.

j’ai toujours eu cette autonomie musicale, cette volonté d’apprendre

Tu as toujours chanté, tu as effectué des débuts en autodidacte sur la toile. Est-ce que cela t’a servi pour cet album ?

Totalement, j’ai toujours eu cette autonomie musicale, cette volonté d’apprendre. Au début par exemple, le piano je n’y connaissais rien et maintenant je me débrouille bien. Je n’ai jamais fait de cours au départ, cela est venu plus tard, pour approfondir. Mon premier synthé, c’est simplement mon voisin qui me l’a offert (rires).

Au niveau familial, il y a un petit historique musical aussi.

Dans ma famille ça chante, il y a ma petite soeur, ma grande soeur aussi… Elles chantent sous leur douche, mais voilà ça crée une ambiance. Moi, on va dire que je suis la voix de la famille. Du côté de mon papa, j’ai un oncle qui est responsable d’un conservatoire en Algérie. Du côté de ma mère, il n’y a pas de musiciens, mais il y a une certaine fibre.

Une famille que tu remercies dans l’intro de ton projet.

L’intro, c’était une façon pour moi de revenir sur mon parcours et aussi remercier mes proches. Cela a touché beaucoup de monde, c’était très émouvant. En plus de ça j’ai fait une vidéo à l’Olympia dans laquelle je reprends l’intro, mais sans instru. A Capella, au milieu de l’Olympia, le symbole était fort…

Apporter de la bienveillance à l’heure de l’egotrip, c’est une de tes volonté ?

L’egotrip, c’est important, il faut avoir confiance en soi et le montrer. Après je sais faire plein de choses différentes, mais je sais surtout ce que j’ai envie de véhiculer. Faut savoir doser les choses et comprendre ce que le public préfère chez toi.

J’écoute de tout, cela va du r’n’b au rock

Tu cites des références comme Mariah Carey, Whitney Houston… Des noms qui reviennent de moins en moins en interview !

C’est vrai (rires). Pour moi c’est important de les citer, mais j’écoute de tout, cela va du r’n’b au rock. Je pense que c’est ça qui peut te faire progresser et t’amener un jour à être un artiste complet. Il ne faut pas s’arrêter à ce que tu connais déjà, il faut s’ouvrir à tout. Moi par exemple, ça peut aller de Mariah Carey à Céline Dion en passant par Enrico Macias et des choses beaucoup plus gang.

En parlant de choses plus gang. T’as beaucoup de rappeurs sur ton projet : Fianso, Soolking…

Les cinq featurings de ce projet sont vraiment des choix du coeur. Je travaille vraiment à l’humain. Dans ce milieu-là, beaucoup de choses peuvent être pensées de manière stratégique. Mais moi, avant de penser à ça, je vais me pencher sur l’humain. Chaque chose peut apporter, notamment un nouveau public…. Je ne critique pas, mais ce n’est pas mon truc. Eva, je l’ai rencontrée lors du Planète Rap d’Imen Es et ça a matché. Fianso et Soolking, on a des amis en commun et cela été top. Enfin, Black M et Dadju, c’est la famille donc c’était une obligation, ça s’est super bien déroulé.

La question des sentiments est très présente dans « Papillon », comment ça te vient ?

Je peux écrire au studio, comme je peux écrire dès que ça me vient. J’ai des moments où c’est comme ça, ça me vient comme une envie. J’ai une mélo, un texte, donc il faut que j’enregistre. C’est vrai que les sentiments ou les relations, ça revient souvent dans Papillon, mais cela touche plein d’univers, ça va de l’amitié à la famille en passant par le couple. Je ne parle pas forcément de mes expériences, mais l’amour est un sujet qui me touche. Pour mes chansons, c’est comme une potion magique, je pioche dans mon imagination, mais aussi dans ce que je peux entendre tous les jours.

mes chansons, c’est comme une potion magique, je pioche dans mon imagination et dans ce que j’entends tous les jours

On fait aujourd’hui face à la crise du coronavirus. Comment tu as pu bosser ton album pendant cette période ?

Cela a été plus compliqué, forcement. On n’est pas exactement dans le même fil artistique qu’habituellement, car il n’y a absolument rien qui se passe. Tu ne peux aller nulle part pour faire ta promotion, c’est compliqué pour la scène, les clips… Au niveau des dates, tout a été remis en cause. Après, personnellement, je pensais que j’allais mal vivre le confinement, mais finalement j’ai bien vécu cette période. Après, côté travail, cela a été compliqué pour tous les artistes.

Sortir un album, c’est une bouffée d’air frais ?

Oui, mais on est à l’abri de rien. Pour la release party de l’album, on a galéré jusqu’au dernier moment avait de finalement la faire. C’était trop bien, même si c’était compliqué niveau organistation… Mais on n’a pas à se plaindre.

En parlant d’organisation, tu as connu à tes débuts les journées en cours et les soirs sur scène. Aujourd’hui tu as le sentiment du devoir accompli ?

Je ne me suis jamais dit que j’allais devenir chanteuse. Je n’étais pas dans l’obligation de devenir chanteuse, je chantais pour moi, tout le temps, c’était ma passion. Tout s’est enchaîné assez rapidement, j’étais en train de préparer mon bac et j’ai signé chez Wati-B. Un jour j’étais en tournée et le lendemain en cours de maths. C’était compliqué, mais à l’école je n’étais pas vraiment studieuse, j’étais plutôt du genre à choisir mes matières. J’étais plutôt un bon élément, mais assez rêveuse. Tout s’est passé tellement vite, je n’ai jamais rien calculé jusqu’à aujourd’hui. Je suis une fille qui pense beaucoup, même quand je dors (rires)… Mais pour ce qui est du destin, je préfère ne pas me poser mille questions.

Un jour j’étais en tournée et le lendemain en cours de maths

Clips, projets… A quoi penses-tu pour la suite ?

Si on m’écoute je peux clipper tous le projets (rires). Les clips, j’y pense, mais je réfléchis surtout à une réédition. Si je n’ai pas d’idée précise pour l’instant, ce n’est pas grave, je vais rester moi-même et faire les choses au feeling. Ce que j’espère par-dessus tout, c’est de faire une tournée. C’est le rêve de tout artiste qui aime la scène. Pour moi, il n’y a pas mieux… Mais malheureusement, difficile d’y voir clair en ce moment.

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