Identifié sur TikTok grâce à Bep bep bep et Rebenga, BHK220 débarque sur la scène rap avec une énergie folle. Avec des morceaux très festifs et le sourire aux lèvres, le rappeur du 77 s’arme de ces multiples influences et s’imposer dans la nouvelle scène rap. BHK partage son histoire et parle de sa musique. Portrait.
Tout commence par un clash au collège
Enfant d’un des fondateurs du coupé décalé, Lino Versace, le rappeur assume et développe ses influences musicales à travers son entourage. Il s’inspire de tout ce qui se trouve à sa portée et n’hésite pas à se nourrir de tout ce qu’il écoute. En premier lieu, ce sont les rappeurs américains qui vont capter son attention : « moi c’était beaucoup de Rick James, Naughty by Nature, des artistes vraiment d’avant qui ne sont pas de ma génération. Des Biggy, des Tupac, toutes ces personnes-là. Génération 80-90, moi j’aime beaucoup ».
C’est durant ses années collèges que BHK fait vraiment ses débuts dans le rap « j’ai commencé au collège, c’était en 3ème. Parce que de base c’était un clash. Y a un pote à nous qui est venu au collège, il nous a clashés. Le lendemain je suis venu j’ai fait la même chose et ils ont kiffé le texte et je me suis lancé direct ».
Son arrivée au lycée va le mener naturellement à s’intéresser au rap français. « L’école des points vitaux de la Sexion d’Assaut c’est le premier album de rap français que j’ai écouté et ça a suivi. Et quand je me suis vraiment lancé c’est Gradur, j’écoutais Shegeuy 8 carrément. C’est ça qui a fait que je me suis dit « ah put*n, je me lance » ».
« Quand je me suis lancé c’est là que j’ai écouté ce qui se faisait autour. Pour voir un peu, m’améliorer et chercher mes propres inspirations ». Il écrit des textes par-ci par-là, et c’est grâce au soutien de son entourage que BHK décide de se lancer pour de bon : « dès qu’il y a un grand de chez moi qui est venu et qui a décidé de me payer mon premier clip c’est là que j’ai vraiment décidé d’écrire ».
Des influences globales
Que ce soit du rap américain, de l’afrobeat ou même des morceaux maghrébins, BHK prend tout ce qu’il a connu pour fonder son propre style n’oubliant jamais ce qui l’a inspiré depuis son plus jeune âge : « C’est super important pour moi comme mon père c’est un chanteur ivoirien, Lino Versace, un des fondateurs du coupé-décalé. Il a arrêté aujourd’hui mais c’est comme si j’étais la succession en gros donc c’est super important. En vrai je suis la succession donc il faut que j’honore mon père, que j’honore tous ceux qui sont autour de moi ».
Des influences qui transpirent dans ses morceaux et qu’il souhaite ardemment conserver afin de préserver son identité artistique. Pour lui, il est important de mettre en valeur la culture ivoirienne voire de l’Afrique entière. Une volonté de porter cette culture du mieux qu’il peut et la diffuser partout dans le monde.
Le succès inattendu de TikTok
Travailleur acharné, le rappeur va connaître son premier succès avec la sortie des morceaux Bep bep bep et Rebenga qui font un véritable carton sur TikTok et vont faire connaître BHK auprès du grand public. Le succès de ces deux singles a grandement surpris le rappeur « Quand Bep bep bep, c’est sorti, j’avais arrêté la musique. C’était ma dernière séance de studio. J’avais sorti pas mal de choses avant qui n’avaient pas trop marché. Et le lendemain du jour où j’ai décidé d’arrêter, j’ai voulu juste me faire un petit kiffe avec ce titre. En fait, tout s’est passé très vite…».
« Je suis quelqu’un du turn up, il faut que les gens ils dansent »
Après son succès sur TikTok, BHK220 a charbonné pour donner des morceaux de qualité à son public. Au mois de juin, le rappeur sort sur les plateformes, son tout premier featuring avec Junior Bvndo, Drogbacité. « La connexion avec Junior Bvndo s’est faite grâce à mon manager. Il s’avère qu’il est bien branché avec Junior et il voyait le feat parce que c’est cohérent. C’est la même génération, c’est un ivoirien aussi donc c’était obligé que ça match ».
Une connexion qui a vu naître un clip mêlant à la fois la culture ivoirienne mais également la vie parisienne telle qu’ils la connaissent. « Si on regarde bien dans les clips tout ce qu’on montre c’est que le haut, on montre que le haut. Les beaux magasins, les beaux quartiers, les beaux endroits. Mais on ne montre jamais l’underground, ce qui se passe vraiment, ce que les gens vivent tous les jours. Parce que ce n’est pas tout le monde qui va chez Gucci tous les jours, qui a des sapes tous les jours. Donc c’était important de monter ça ».
Une suite prometteuse et des valeurs à défendre
Cet été il ne compte pas rester dans son coin, il dévoile son nouveau titre Boomtchakala. Un morceau très solaire qui va en faire danser plus d’un : « c’est l’un des morceaux que j’ai écrits le plus rapidement. On m’a envoyé la prod, c’est une prod de Rayni. Elle a tapé dans mon cerveau. C’est très été, très Jamaïque, c’est dans ce son-là aussi il y a des sonorités arabes qui ressortent donc je pense que ça va bien donner ».
Dans une ambiance festive et toujours avec une énergie rafraîchissante, le rappeur veut certes faire danser ses fans mais plusieurs sujets l’animent comme l’amitié, les trahisons qu’il a connues ou encore le travail effectué en amont « je ne veux pas que les gens ils s’arrêtent au fait que j’ai eu deux trends sur TikTok et ma carrière elle a commencé ici, il y a eu beaucoup de boulot avant et ça, je veux le souligner aussi ».
« Certification, remplir le compte en banque histoire de voilà se mettre à l’abri (rires) et faire kiffer les gens »
Si la musique prend une grande place dans sa vie c’est aussi parce que le rappeur nourrit de belles ambitions pour la suite de sa carrière. « M’exporter à donf, je veux vraiment tout prendre, c’est-à-dire proposer des projets de qualité déjà, pas proposer des projets pour proposer des projets, ça sert à rien. Certification, c’est ce qu’on demande aussi. Certification, remplir le compte en banque histoire de voilà se mettre à l’abri (rires) et faire kiffer les gens franchement. Un max de scène, c’est ça que je veux le plus en vrai. C’est mon rêve ». Et parmi ces rêves, des collaborations avec des artistes ont été évoquées tel que Gazo ou encore Tiakola. Son plus grand rêve serait de collaborer avec des rappeurs américains tels que Drake ou Young Thung.
« Restez branchés ! », un bon conseil de la part du rappeur qui travaille tranquillement sur son premier projet : « là je suis sur un EP en préparation, suivi d’un album. Je prépare tout ça gentiment, à mon rythme. On va faire en sorte de sortir l’EP assez rapidement. Mais ça serait en cours d’année ». Une bonne nouvelle qui tease bien l’arrivée en puissance de BHK220 sur la scène rap.
Photos réalisées par Tom Menetrey
Portrait signé par Fatou Yade