Dans le rap français, Kaaris ne possède pas un parcours ordinaire.
S’il a débuté par le traditionnel circuit des mixtapes et compilations (Cut Killer, DJ Poska…) à la fin des années 90, le MC originaire de Sevran (93) a ensuite quitté la France pour la Côte d’Ivoire. Très peu de temps avant que la guerre n’éclate dans l’État africain. « Je ne m’attendais pas à ça. Quand tu es un jeune banlieusard et que tu vis la vie de rue, la vie de cité, et que tu te retrouves dans un vrai conflit, tu ne comprends pas. C’était la première fois que j’y allais et je suis tombé sur le conflit direct », confie-t-il lors d’un entretien donné au site Vice. Ce séjour inspirera le titre de son street album, 43eme Bima, sorti en octobre 2007, qui n’est autre que « le camp des militaires français ».
« Si on ne résiste pas, les générations suivantes n’écouteront que la radio »
En novembre 2011, Kaaris va connaître un accélérateur de carrière fantastique, grâce à sa présence sur le quatrième volet d’Autopsie. Satisfait de son travail, Booba le convie à nouveau sur son album Futur (pour le titre Kalash), qui sortira lundi. Entre ces deux projets, l’ancien membre du collectif Niroshima a sorti la mixtape Z.E.R.O. « Le rap c’est quelque chose qu’il faut faire à fond. C’est pas facile, faut y aller durement. Il y a des groupes, on dirait qu’ils rappent en 1999 ; nous si on ne résiste pas, si on ne vient pas avec de la frappe, les générations qui vont arriver ne vont écouter que les trucs qui passent en radio », déplore-t-il. Aujourd’hui âgé de 30 ans et signé chez Therapy Music, Kaaris fera paraître son premier solo courant 2013.
