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Les 8 saisons de Game of Thrones classées de la pire à la meilleure

Les 8 saisons de Game of Thrones classées de la pire à la meilleure

« Thrones morghulis ! » La plus grande franchise de toute la décennie n’est plus, mais sa légende continue…

Game of Thrones c’est terminé. Diffusée pour la première fois en 17 avril 2011 sur HBO, la saga inspirée par les romans de George R.R. Martin a tiré sa révérence le 19 mai dernier, laissant là des millions de fans orphelins de par le monde.

Bien plus qu’une série télé à succès, GoT s’est en effet imposé neuf ans durant comme un phénomène culturel d’une ampleur inédite.

Mais tout ça c’est fini.

Fini ces moments communion dans la nuit du dimanche à lundi, fini ce sentiment d’attente aussi insupportable qu’exaltant entre chacun des 73 épisodes, fini tous ces personnages cultes chez qui l’on s’identifiait toujours un peu, fini ces débriefes enflammés sur les réseaux sociaux, au boulot ou autour d’un verre, fini de vivre dans cette angoisse du spoiler sitôt son ordinateur allumé, fini les théories de fans toutes plus alambiquées les unes que les autres, fini les déluges de mèmesGame of Thrones n’est plus, et ce ne sont pas toutes les rediffusions, rétrospectives et spin-off de la terre qui viendront y changer quoi que ce soit.

Tandis que la conclusion n’a pas fini de diviser les avis, prenons le temps de revisiter ce bloc de pop culture de A à Z via un classement des saisons tout ce qu’il y a de plus passionné.

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8. La saison 7

Ce qui s’est passé : couronné Roi du Nord, Jon rencontre Daenerys à Dragonstone, ils deviennent intimes ; Cersei fait miroiter à Euron un possible mariage ; Drogon prend un coup de Scorpion ; Littlefinger se prend les pieds dans le tapis à trop vouloir embrouiller Sansa et Arya ; parmi les plus fines lames de Westeros s’en vont capturer un zombie ; Cersei fait semblant d’accepter une trêve, Jaime la quitte ; le Roi de la Nuit prend le contrôle du dragon Viserion et ouvre une brèche dans le mur…

Sous prétexte que principal reproche adressé jusque-là à Game of Thrones était que la saga tirait trop en longueur (trop de personnages, trop de stratagèmes, trop de noms à retenir), fallait-il pour autant réduire le nombre d’épisodes de dix à sept ?

Clairement non à en juger par le résultat proposé.

À trop sacrifier les logiques de narration sur l’autel du spectacle, cette saison relève un peu trop du blockbuster tape-à-l’œil dans lequel les scénaristes souhaitent coûte que coûte emmener l’action d’un point A à un point B sans pour autant se soucier plus que ça de la manière dont ils vont y arriver.

Typiquement, cela donne cette séquence invraisemblable où Jon, Tormund, Clegane & Co s’en vont capturer un spectre aux confins du nord pour ensuite le ramener à des milliers de kilomètres au sud, tout ça pour le montrer à Cersei. Un plan complètement débile donc (et qui plus est imaginé par Tyrion…) dont on comprend vite qu’il sert de prétexte pour donner au Roi de la Nuit un moyen de franchir le Mur.

Et tout est à l’avenant, les choses s’emboîtant désormais avec trop d’aisance pour ne pas soulever quantités d’interrogations sitôt que le spectateur prend une pause (cette course folle de Gendry, la flotte sortie de nulle part d’Euron…).

Pire, là où des personnages comme Mélisande, Varis ou Brienne voient leur temps de jeu outrageusement spolié (sans parler de Ghost carrément absent), cela n’empêche pas d’assister à des sous intrigues lourdingues comme cette romance dépourvue d’alchimie entre Jon et Dany (Ygritte revient !) ou cette montée en épingle de la rivalité entre les enfants Stark qui se conclut par la très anecdotique et très malhonnête mort « surprise » du moustachu Petyr Baelish (mais quel gâchis !).

À oublier.

7. La saison 5

Ce qui s’est passé : Cersei livre Port-Réal à la secte du Grand Moineau ; Littlefinger abandonne Sansa à Ramsey Bolton ; Jamie et Bronn reviennent de Dorne ; Stannis sacrifie sa fille unique Shireen et se prend une pile à Winterfell par les Bolton ; Daenerys s’empêtre une guerre civile à Mereen, puis se retrouve prisonnière d’une tribu de Dothraki au nom imprononçable ; Cersei fait sa marche de la honte ; le Roi de la Nuit rentre dans la danse ; Tyrion et Varys s’en vont rejoindre la Mère des Dragons ; Lord Commandant de la Garde de Nuit, Jon Snow est laissé pour mort…

En rupture de plus en plus nette avec l’œuvre de Martin, c’est à partir de cette saison marque que l’on est en droit de se dire que « Game of Thrones c’était mieux avant ».

L’action y est moins rythmée (le ventre mou des épisodes est vraiment mou, ce qui peut expliquer les choix à venir), les rajouts pas forcément du meilleur effet (l’arc de Dorne, les digressions à rallonge sur le Dieu Multiface, le fan service trop grossier…), et, ô tristesse, les dialogues sont moins ciselés.

Plus généralement, les événements se superposent sans jamais soulever de sincère enthousiasme, ce qui peut se comprendre lorsqu’ils impliquent des personnages très secondaires (et très dispensables) comme les Fils de la Harpie ou les Aspics des Sables, mais ce qui se comprend quand même beaucoup moins lorsqu’il s’agit de Jon Snow ou de Daenerys.

« Shame » donc pour cette saison de transition, même si entre deux bâillements le programme comporte tout de même quelques très beaux moments : des dernières minutes du chef des sauvageons Mance Rayder, à cette scène le Roi de la Nuit ressuscite les morts, en passant par le retour du Jedi de Theon, sans oublier bien sûr les adieux de Myrcella dans les bras d’un Jaime plus perdant magnifique que jamais.

6. La saison 8

Ce qui s’est passé : Jon découvre qu’il est Aegon Targaryen ; Brienne est adoubée chevalier par Jaime ; Arya tue le Roi de la Nuit sur le buzzer ; Jorah, Rhaegal et Missandei passent l’arme à gauche ; Daenerys fait cramer tout le monde ; le Cleganebowl ! ; Jaime meurt dans les bras de Cersei (et inversement) ; Jon tue sa tata ; Bran-le-Brisé est « élu » roi des Six Royaumes ; Jon s’exile au-delà du mur avec Ghost et Tormund…

Espéré grandiose depuis deux longues années, c’est peu dire que cet ultime acte a provoqué colère et stupéfaction chez les fans (sauf chez Stephen King), ces derniers se montrant même de plus en plus sévères au fil des épisodes.

Loin d’excuser les showrunners pour ce festival de raccourcis, d’incohérences et de dénouements passés sous le tapis, et qui plus est artificiellement découpé en deux parties (le mystique dans les trois premiers épisodes, la politique dans les trois derniers), on peut toutefois objecter que Game of Thrones a peut-être ici en partie victime de son succès en tant qu’expérience collective.

Scruté à la loupe au microscope sitôt le générique de fin qui défile, chaque épisode a déchaîné les commentaires, analyses et interprétations comme jamais dans l’histoire de la télévision.

Si à l’impossible nul n’est tenu (coucou Lost, coucou Les Soprano), comment en sus satisfaire ces blogueurs qui appellent à la trahison dès lors que l’un des personnages agit différemment de l’idée qu’ils se sont faits de lui, ces hordes de twittos et youtubeurs dopés aux théories de fans ou ces joueurs de MMORPG qui s’intronisent experts en stratégie militaire ?

En vrai, des boulettes et des plots holes il y en a des brouettes depuis le début, mais ils n’étaient pas systématiquement mis sous le feu des projecteurs avec autant d’intensité (qui a vraiment vu le gobelet Starbucks ?), laissant le tout s’apprécier avec plus de fluidité.

Et puis bon, pour peu que l’on daigne regarder le verre à moitié plein, on a tout de même eu droit à une maîtrise technique et visuelle sans précédent, à deux épisodes qui pris indépendamment des autres figurent parmi les plus réussis la série (le très intime Un Chevalier des Sept Couronnes, et oui, le magistral Les Cloches), à un jeu d’acteur toujours plus brillants, à des costumes de toute beauté, plus cette conclusion somme toute pas si mal amenée sur la laideur intrinsèque du pouvoir.

Est-ce pour autant suffisant pour sauver des gémonies cette exécution des plus maladroites ? Pour paraphraser Tyrion, rendez-vous « dans dix ans » pour en parler avec plus de recul.

5. La saison 2

Ce qui s’est passé : l’armée de Robb Stark progresse inexorablement vers le Sud ; Tyrion est nommé Main du Roi ; Renly Baratheon est assassiné par une ombre ; Theon Greyjoy trahi les Stark au profit de sa propre famille ; Bran prend la fuite ; Brienne de Tarth et Jaime font un bout de chemin ensemble ; Jon Snow rejoint les sauvageons de l’autre côté du Mur ; Arya rencontre Jaqen H’ghar ; Stannis bat en retraite à Port-Réal ; Daenerys arrive à Qarth en guenilles et repart en mettant la ville à sac…

Un peu comme la saison 5 (lire plus haut) qui a connu les plus grandes difficultés à embrayer avec une saison 4 de haute volée (lire plus bas), la saison 2 pâtit à maintenir la note d’excitation sur laquelle nous avait laissé la saison 1.

Faute de personnages à qui l’on peut vraiment s’attacher à un instant T (pas de lead character ; Jaime, Jon, Brienne, Theon & Co. encore en construction), ce prologue étendu du Westeros universe ne sait pas encore tout à fait sur quel pied danser.

Parfois chaotique, il entremêle avec un peu trop de raideur les intrigues sans ligne directrice claire, quand bien même ces dernières se suivent agréablement (la rivalité entre les frères Stannis et Renly Baratheon, la monté en puissance de Robb Stark…).

Exception de taille à tous ces griefs : Tyrion, dont les pérégrinations dans les arcanes du pouvoir procurent un plaisir sans nom – de sa gifle donnée à Joffrey à ses conversations avec Bronn.

Notez enfin qu’à la revoyure, l’épisode 9, Blackwater, qui a longtemps été considéré comme l’un des meilleurs de la série demeure évidemment un excellent épisode, mais fait tout de même très « télé » comparé aux batailles suivantes.

4. La saison 1

Ce qui s’est passé : le roi Bobby B. vient débaucher Ned Stark pour en faire sa Main ; Jaime Lannister pousse Bran Starck du haut d’une tour après avoir été surpris en train de coucher avec sa sœur Cersei ; du côté d’Essos Daenerys marie Khal Drogo, le chef des Dothraki ; Robert Baratheon décède au cours d’une partie de chasse ; Ned Stark est décapité ; Catelyn Stark kidnappent Tyrion et Jaime Lannister ; Bronn et Tyrion deviennent potes ; Khal Drogo succombe à sa blessure ; Daenerys se découvre mère de trois dragons ; Arya débute sa quête…

Dieu que cette première saison paraît aujourd’hui lointaine. Cette saison qui nous racontait l’histoire de l’homme le plus honorable du royaume qui, par sens du devoir, s’en va accomplir un job pas des plus honorables dans la capitale, et qui faute de savoir jouer ce jeu-là… finit par se faire couper la tête !

Rondement mené jusqu’à cette scène de l’épisode 9, Game of Thrones n’est cependant devenu Game of Thrones qu’à ce moment précis, lorsque il est apparu clair pour tout le monde que les gentils ne gagneraient pas à la fin, que les méchants ne seraient pas punis, et qu’absolument personne n’était à l’abri de payer très cher les conséquences de ses actes.

Encore loin des grandes effusions de feu et de sang à venir, si avec le recul la S1 apparaît comme l’une des plus faciles à suivre, à l’époque beaucoup lui reprochait sa trop grande densité et sa lenteur.

Si la critique n’est pas injustifiée, toujours avec du recul, force est de constater que c’est grâce à tout ce temps pris pour poser l’action que naîtront bien des années plus tard les rebondissements les plus sensationnels.

3. La saison 6

Ce qui s’est passé : Jon revient d’entre les morts et quitte la Garde de Nuit ; Hodor accomplit son destin ; le Limier fait son comeback ; Arya dit adieux à Jaqen H’ghar et à Braavos ; Rickon Stark (qui ?) prend une flèche dans le buffet ; Sansa passe un accord avec LittleFinger et les chevaliers du Val ; Ramsay Bolton est défait ; les Dothraki s’allient Daenerys ; Cersei fait exploser le Grand Septuaire de Baelor (bye Margaery) ; Tommen saute par la fenêtre ; Daenerys vogue conquérante vers Westeros…

La dernière très bonne saison. La dernière en tout cas animée par une réelle vision créatrice et des scénarios sûrs d’eux.

Assumant pleinement le spectaculaire qui a fait le succès du show, la production désormais en pleine possession de ses moyens (savoir-faire huilé + ressources financières) monte les niveaux encore d’un cran à l’image des épisodes 9 et 10 qui dans des genres différents rivalisent d’intensité.

Alors que le soufflé aurait pu retomber mille fois après cette Bataille des Bâtards qui a envoyé valdinguer tout complexe d’infériorité par rapport au septième art, Lena Headey et le compositeur Ramin Djawadi se sont ensuite pliés en quatre pour nous offrir neuf minutes de folie destructrice absolument somptueuses.

Des morts (beaucoup de morts) et de la baston donc, mais aussi l’un des pics d’émotion les plus mémorables de la série avec la disparition de Hodor (comme quoi ça sert de prendre le temps de prendre le temps de poser un personnage et une intrigue).

Rayon regrets : dommage qu’Arya s’enlise dans des situations pas des plus crédibles, elle qui aurait mérité des péripéties à la hauteur de son capital sympathie ; dommage aussi que l’accent ne soit pas plus porté sur les conséquences psychologiques du retour de Jon, le personnage étant affecté depuis par une somnolence pas toujours compréhensible.

2. La saison 3

Ce qui s’est passé : Tyrion est marié à Sansa ; Margaery Tyrell est promise à Joffrey Lannister ; Robb prend la décision de se marier avec Talisa plutôt que d’honorer sa parole ; Bran découvre qu’il a des pouvoirs chelous ; Jaime se fait couper la main droite ; Arya et Sandor Clegane forment un duo improbable ; les Marcheurs Blancs gagnent du terrain ; Jon Snow a le cœur qui bat pour Ygritte ; Thehon devient « Schlingue » ; Samwell s’enfuit avec Vère ; Walder Frey fait massacrer tous les seigneurs du Nord et leurs soldats…

Les Noces Pourpres ont beau être l’évènement le plus iconique de GoT le plus iconique de toute la décennie télé, la richesse de cette saison 3 est telle que même sans cela elle peut prétendre sans problème à une place sur le podium.

Gloire doit être rendue aux développements des personnages. Plus encore que tels effets spéciaux ou tels rebondissements, ce sont eux qui donnent à l’intrigue une épaisseur nouvelle.

Que ce soit la tournure que prend la relation entre Brienne et Jaime, le rapprochement entre Jon et Ygritte ou le road movie improvisé de Clegane et Arya, la série exploite patiemment leur potentiel, le tout sans le moindre manichéisme et sans trop en faire – les non-dits restent des non-dits, les conflits internes sont plus suggérés qu’explicites…

[Un triomphe romain sur ce point pour les acteurs et les dialoguistes.]

Sinon, au milieu de tout ça, la légende Daenerys naît lorsqu’elle murmure son premier vrai « Dracarys » dans une scène qui n’en finit plus de donner des frissons, et Tywin Lannister/Charles Dance congédie le roi dans sa chambre sans dîner.

1. La saison 4 !

Ce qui s’est passé : Oberyn Martell arrive en ville ; Joffrey avale de travers ; Sansa retrouve sa liberté grâce à Littlefinger qui la prend sous son aile ; Cersei accuse Tyrion du meurtre de son lardon ; Stannis Baratheon revient dans la game et capture Mance Rayder ; Brienne colle une branlée à Clegane ; Arya rejoint les Sans-Visage à Braavos ; la team Daenerys poursuit sa reconquête des cités esclavagiste forte d’une armée de plus en plus puissante…

À ce stade du classement, inutile de préciser que pour monter sur la première marche, il faut cracher du feu à tous les étages.

Zénith du jeu de trônes, cette saison démarre sur les chapeaux de roues avec l’empoisonnement de Joffrey… en guise d’échauffement.

Bien que jouissive en diable, cette disparition ne constitue néanmoins que le tout premier domino d’un tunnel narratif qui mélange avec maestria grande et petite politique, le tout sur fond de drames familiaux et de crimes passionnels.

Tandis que Peter Dinklage marche sur l’eau question acting, Oberyn, Tywin et Shae font eux leurs adieux dans la fureur et les larmes.

Et quand le scénario fait mine de reprendre son souffle en allant explorer d’autres contrées, c’est là encore pour nous offrir le meilleur des livres de George R.R. Martin et des talents d’adaptateurs de Weiss & Benioff : Deanerys qui s’essaye à gouverner à Essos, le Limier et Arya qui poursuivent leur bonhomme de chemin (le peuple réclame leurs scènes coupées au montage !), Littlefinger qui se dévoile conspirateur en chef…

Même Bran, dont les péripéties tendaient à plomber le rythme, parvient à maintenir la cadence.

Au nord du Mur enfin, Ygritte et Jon écorchent encore un peu plus nos cœurs pourtant déjà bien abîmés.

Du grand art.

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