Series/Cinéma

« Star Wars 7 » : 9 questions qui se posent après avoir vu le film

« Star Wars 7 » : 9 questions qui se posent après avoir vu le film

Ouf ! Ce septième épisode n’a pas failli. Mieux, le film de JJ Abrams parvient à insuffler une nouvelle vigueur à la saga la plus culte du septième art. Reste qu’en attendant la suite, beaucoup de points font débat…

« This will begin to make things right ». Les tous premiers mots du film annoncent la couleur : une décennie après le naufrage artistique de la prélogie, il s’agit tout simplement de relancer la machinerie Star Wars tant auprès des anciennes que des nouvelles générations.

Avec un sens pointu de l’équilibre, ce Réveil de la Force renoue plus qu’efficacement avec ce mélange d’émerveillement, d’humour et de frissons qu’avait su initier Georges Lucas il y a déjà plus de 38 ans.

Ce succès critique se double d’un succès commercial sans précédent : aux records de fréquentation en salles s’ajoutent les revenus du merchandising qui devraient rapporter selon les premières estimations entre 6 et 12 milliards de dollars rien que pour la période de Noël !

Bien évidemment Star Wars ne serait pas Star Wars sans ses sempiternelles digressions. Et force est de constater que ce nouveau long-métrage remplit allègrement son quota.

[Pour ceux qui n’ont pas vu Le Réveil de la Force, courrez le voir avant de poursuivre la lecture de cet article garanti 100% spoilers.]

1. Qu’a-t-il pu bien se passer depuis le dernier épisode ?

Alors qu’à la fin du Retour du Jedi, l’ambiance était au yolo (rebelles triomphant + Sith éradiqués), trente ans plus tard, ce bel enthousiasme a pris du plomb dans l’aile.

Sans que l’on en sache très bien pourquoi, le Premier Ordre règne désormais d’une main de fer avec l’appui des stormtroopers (toujours prompts à retourner leurs plastrons ceux-là), tandis que la République a été réduite à peau de chagrin.

[République dont l’armée du général Leïa Organa continue de s’appeler la Résistance…]

Et ne comptons pas sur le traditionnel prologue en lettres jaunes pour en savoir plus, l’affaire est expédiée en quelques lignes. Tout juste apprend on que le Premier Ordre est né des cendres de l’Empire.

Si l’on se réfère à l’Univers Étendu (et notamment le roman Lost Stars), l’Empire rendit définitivement l’âme lors de la grande bataille de Jakku. Un élément qui semble avoir été repris dans le scénario, si l’on en juge par le nombre de carcasses qui parsème cette planète. Sauf que dans le livre le Premier Ordre tenait plus du groupe terroriste en sédition face à la Nouvelle République que d’une dictature impitoyable…

On peut reprocher beaucoup (beaucoup) de choses à la prélogie de Georges Lucas, mais elle avait au moins le mérite de mettre en place un contexte politique cohérent.

2. Ce Réveil de la Force n’est-il pas un reboot du premier film ?

Difficile de ne pas penser au scénario du Nouvel Espoir devant un tel amas de ressemblances.

À commencer par le personnage de Rey qui comme Luke grandit sur une planète désertique (à deux soleils près Jakku est une copie conforme de Tatooine) sans connaitre vraiment sa famille.

Pilote hors pair, elle rencontre elle aussi un droïde porteur d’informations capitales pour la suite de l’intrigue, avant de reformer un trio de héros (Princess Leïa/Han Solo, Poe Dameron/Finn).

[On se souvient d’ailleurs qu’à l’origine Lucas avait un temps envisagé de faire du jeune Skywalker une femme…]

Côté grand méchants loups, la relation qui unit le général Hux et Kylo Ren rappelle étrangement celle entre Grand Moff Tarkin et Darth Vader, tandis que l’analogie avec le régime nazi se fait de moins en moins subtile.

On retrouve aussi la célèbre cantina, un Yoda de substitution et toute une série de clins d’œil qui brouillent sérieusement la frontière entre hommages et copiage.

Enfin film se conclut par une bataille aérienne où une poignée de rebelles détruisent une arme absolue (Étoile de la Mort/Starkiller) encore une fois insuffisamment sécurisée en surface…

3. Les Skywalker ont-ils failli de part en part ?

La Force a beau être puissante dans la famille CielMarcheur, l’usage qu’ils en font a de quoi laisser songeur.

Alors qu’on aurait pu s’attendre à voir Leïa manier avec prestance le sabre laser, elle est encore et toujours à la tête d’une faction de guérilleros toujours aussi peu nombreux et mal peignés.

Quant à Luke, non content de ressembler à guru new age tout juste sorti de réhab’, il a apparemment planté dans les grandes largeurs sa reconversion en grand dignitaire du renouveau de la confrérie des Jedis.

Certes il a lui-même reçu une formation presque 10 ans trop tard, mais en sus d’être responsable des sautes d’humeur de Kylo Ren, le Jedi le plus puissant de la galaxie (car de facto le seul) n’aura donc amené à maturation aucun nouvel apprenti durant tout ce temps. S’en est à se demander pourquoi le Premier Ordre s’obstine à le traquer de la sorte…

4. Qui empêchera Daisy Ridley de devenir une superstar ?

Alors que Georges Lucas donnait pour seules directives à ses acteurs de se positionner correctement sur un fond vert, ce Réveil de la Force exploite pleinement le potentiel de son casting.

Si chacun dans leur registre John Boyega (Finn) et Adam Driver (Kylo Ren) tirent leur épingle du jeu, la palme du charisme revient sans conteste à celle qui interprète la bien nommée Rey (« rayon de lumière »).

À mi-chemin entre le personnage d’Hilary Swank dans Million Dollar Baby et Nathalie Portman, l’actrice britannique prête ses traits délicats à un personnage aussi touchant que captivant.

Elle justifie à elle seule de revoir le film une seconde fois.

5. Mais qui est Snoke le leader Suprême ?

Grosse déception du film, le tant attendu boss de fin de niveau peine à inspirer crainte et admiration – la faute à sa tête de Gollum boursouflée en images de synthèse ?

Toujours est-il que les furtives apparitions du Leader Suprême annonce un rôle prédominant pour la suite, ce qui a le don d’alimenter cette théorie qui voudrait qu’il soit le mythique Seigneur Sith Dark Plagueis.

Maître de Darth Sidious (l’Empereur Palpatine), ce dernier l’aurait tué dans son sommeil selon ses dires dans l’épisode III. Sauf que selon la légende sa maîtrise de la Force était telle qu’il aurait « vaincu la mort ». Il serait donc toujours en bonne santé et œuvrerait dans l’ombre depuis toujours (ce qui pourrait répondre en grande partie à la question numéro 1).

De plus, le visage de Snoke rappelle étrangement celui de Plagueis imaginé dans les romans et les jeux vidéo, avec notamment cette absence de mâchoire inférieure correspondant à une blessure infligée par son apprenti lors de sa formation.

Les plus attentifs auront également noté la similitude entre le thème musical de Snoke et la musique jouée lorsque Palpatine raconte l’histoire de Dark Plagueis.

6. Pourquoi tant de personnages ont-ils été si peu exploités ?

Le film s’ouvre avec ce vieil homme mystérieux qui donne à Poe Dameron une carte permettant de localiser Luke Skywalker. À la lecture du générique, on découvre qu’il se nomme Lor San Tekka, soit rien de moins que l’homme qui a fondé l’Église des Jedi. Alors qu’il semble bien connaitre Kylo Ren, ce dernier l’éxécute après 10 petites minutes de film.

Alors que l’on attendait beaucoup du personnage du Captain Phasma interprété par Gwendoline Christie (Game of Throne), elle n’apparait que très peu et qui plus est dans un rôle subalterne. Confirmée au casting de l’Épisode 8, saisira-t-elle cette fois sa chance de devenir un nouveau Boba Fett ?

Dans le même genre que Lor San Tekka (« je sais tout mais je ne dirais rien »), on se demande comment Maz Kanata a récupéré le premier sabre laser de Luke Skywalker, celui qu’il avait perdu lorsque Darth Vader lui a tranché la main sur Bespin ? Comme elle le dit elle-même : « c’est une autre histoire ».

Ce moment inconfortable où l’on se met à craindre des spin-off attrape cash en pagaille…

7. Kylo Ren est-il en passe de détrôner Darth Vader ?

Avant de voir le film le simple fait de se poser la question relevait du blasphème – on parle tout de même du plus grand méchant de l’histoire du cinéma. Après avoir vu le film, permis est le doute.

Abrams réussit cette synthèse improbable entre les deux précédentes trilogies en iconisant son personnage tout en dépeignant cette fois-ci avec brio (désolé Anakin) sa mutation vers le mal absolu. Le parti-pris d’en faire un être torturé par le Côté Lumineux est tout bonnement génial.

Résultat, Kylo Ren dont on aurait pu penser qu’il serait un nouveau Darth Maul (un demi film et puis s’en va) s’arrime solidement à la mythologie Star Wars.

Mieux la curiosité à son égard a décuplé : a-t-il tué tous les jeunes Jedi comme son grand-père avant lui ? Qui sont les Knights of Ren ? S’agit-il des anciens élèves de Luke passés du Côté Obscur ? Où se cachent-ils désormais ? Kylo est-il leur chef ? Comment a-t-il récupéré le casque de Vader ?

8. Ne reverra-t-on jamais Han Solo ?

Alors que les années n’ont en rien entamé son charisme (#GeorgesClooneyDeLEspace), le contrebandier le plus cool de l’univers a été victime du twist de l’année.

[À ceux qui ont spoilé sans prévenir : une place en Enfer vous est réservée d’office.]

Ce décès très obiwankenobisien n’augure-t-il cependant pas un destin à la Jon Snow ? D’autant qu’après L’Empire contre-attaque que ce ne serait pas la première fois qu’Han nous fait le coup.

Il ne serait également pas le premier à s’en sortir après être tombé d’un puits sans fond (certes gravement amoché, mais moins que Darth Maul) après une scène de retrouvaille familiale chargée en émotion – cf. « Luke je suis ton père ».

Et puis pour être tout à fait honnête, si de notoriété publique Harrison Ford n’est pas vraiment fan de son personnage, il a tout de même touché 3 500 fois son salaire de l’époque. Largement de quoi se montrer partant pour un nouveau tour de piste…

En tout cas si telle devait être sa dernière apparition (le coup de la fausse mort manquerait singulièrement de panache), ce « Ben ! » vibrant lancé à son fils perdu Kylo Ren est peut-être le moment le plus poignant de toute la saga.

9. Mais pourquoi JJ Abrams ne réalise-t-il pas les suites ?

Au vue des réactions enthousiastes de tous bords, la question est légitime. Fanatique au dernier degré, cinéaste talentueux, il a réussi là où Georges Lucas s’est effroyablement planté dix ans plus tôt. Alors pourquoi se priver de ses talents ?

On peut supposer que Disney souhaite éviter que la franchise soit associée à une personne en particulier. Cette nouvelle trilogie n’est en effet que la partie émergée de l’iceberg, la firme aux grandes oreilles prévoyant une avalanche de projets parallèles (spin off, séries, animés…).

Certes les prochains épisodes ont été confiés à de très honnêtes exécutants, mais ni Rian Johnson (Looper), ni Colin Trevorrow (Jurassic World) ne possèdent l’énergie créatrice du scénariste de Lost.

On croise donc les doigts très forts pour que la qualité des films à venir ne se dilue pas dans une certaine aseptisation commerciale.

L’enjeu est en effet de taille : il s’agit de réaliser la meilleure trilogie Star Wars de la galaxie !

Top articles

Dossiers

VOIR TOUT

À lire aussi

VOIR TOUT