Dossiers

35 ans de « Scarface » : 35 trucs que vous ne savez toujours pas !

35 ans de « Scarface » : 35 trucs que vous ne savez toujours pas !

Débarquée dans les salles obscures le 9 décembre 1983, la bande à Tony, Manny, Gina, Elvira & Co. n’a pas fini de dévoiler ses petits secrets…

1. Au cours des 170 minutes que dure le film, Tony Montana n’est appelé en tout et pour tout qu’une seule fois « scarface », et encore en espagnol : lors de la scène de la tronçonneuse, le chef du gang colombien le surnomme « cara cicatriz ».

2. Si l’on en croit Al Pacino, la cicatrice qu’arbore Tony au visage est le fruit d’une précédente bagarre au couteau.

3. Al Pacino serait celui qui a initié le projet. Après avoir revu le Scarface de 1932 réalisé par d’Howard Hawkes, l’acteur tenait à tout prix « à reproduire la performance de Paul Muni dans le rôle de Tony Camonte ».

« Son jeu allait au-delà du naturel. S’en était presque abstrait, proche de l’exaltation. »

4. Le très sérieux Sidney Lumet (Douze hommes en colère, Un après-midi de chien, Le Verdict…) était initialement pressenti pour réaliser le film.

C’est d’ailleurs de lui que vient l’idée de déplacer l’action du Chicago des années 30 au Miami des années 80 et de remplacer l’alcool par la cocaïne. Et c’est aussi de lui que vient l’envie d’Oliver Stone de se lancer dans l’écriture du script.

Paradoxalement, « son portrait de gangster du tiers-monde déambulant dans un Miami cigare et sexy » déplaira à un tel point à Lumet qu’il quittera le projet.

5. Oliver Stone a écrit le script de Scarface à Paris histoire de calmer sa dépendance à la cocaïne.

Si à la base Stone s’était installé à Miami pour effecteur un maximum de recherches, il va vite se retrouver à sniffer rails sur rails.

« Non seulement je blessais mes proches, mais j’en étais à un point où ma santé mentale était sur le point de vaciller. Je suis d’abord parti à Los Angeles avec ma femme avant d’emménager en France. Je voulais vivre dans un monde différent. Je voulais aussi voir le monde différemment. »

Bien lui en a pris puisqu’il a pu écrire le scénario « totalement put*in de sobre ».

À LIRE AUSSI 
8 films de gangsters encore et toujours sous-estimés

6. En raison de tensions avec une partie de la communauté cubaine installée à Miami, le tournage a été délocalisé à Los Angeles.

Avant même que la moindre image ne soit mise en boîte, le producteur Martin Bregman s’est retrouvé pris à parti par quelques associations qui craignaient qu’à la manière du Parrain pour les immigrés italiens, Scarface amalgame la figure du réfugié cubain et celle du gangster.

Bregman déclara alors : « Ce n’est pas le genre de films que je veux faire. S’ils ne veulent pas de nous, nous partirons. Croyez-moi, ce film ne donnera pas une mauvaise image de Miami, la ville a déjà une mauvaise image. »

Peu satisfait de la manœuvre, le maire qui voyait lui d’un très bon œil les retombées économiques d’un tel tournage sur la région, a contre-attaqué en faisant voter une résolution assurant que l’équipe du film était la bienvenue sur ses terres.

Le geste n’a néanmoins pas suffi : sur six mois de tournage, l’équipe n’a passé que douze petits jours dans la capitale de la Floride.

7. Désireux de calmer les choses, le studio Universal a organisé une projection test auprès d’un panel de spectateurs cubains afin de déterminer si oui non un disclaimer était nécessaire.

Résultat, non seulement il a été décidé que le film démarre sur l’annonce « qu’une vaste majorité des Cubains/Américains ont fait preuve de dévouement, de vitalité et d’industrie », mais que dès l’intro l’accent soit mis encore un peu plus sur le contexte historique.

8. Parmi les rôles principaux, étonnamment seul un acteur est d’origine cubaine : Steven Bauer (Manny Ribera). Comme son nom de scène ne l’indique pas, Esteban Ernesto Echevarría Samson de son vrai nom est né à La Havane.

9. Alors qu’Al Pacino a énormément travaillé son espagnol pour préparer son rôle (allant jusqu’à demander au directeur de la photographie John A. Alonzo qu’il ne s’adresse à lui qu’exclusivement en espagnol sur le tournage), Tony n’est entendu parler qu’une seule fois en espagnol de tout le film !

[Quand bien même de nombreuses scènes se passent uniquement entre Cubains et/ou membres de sa famille…]

Ses recherches lui ont toutefois permis d’improviser le fameux « Chichi, get the yayo! », « yayo » étant devenu depuis un mot d’argot des plus courants pour parler de cocaïne.

10. La célèbre expression « J’ai les mains faites pour l’or et elles sont dans la merde » a été inventée de toutes pièces par les doubleurs français, ceux-là même qui ont fait disparaître de la VF l’iconique « Say hello to my litlle friend! ».

À LIRE AUSSI 
8 films de gangsters encore et toujours sous-estimés

11. L’arrivée de Tony et Manny sur le sol est inspirée d’une séquence historique tout ce qu’il y a de plus réelle : l’exode du port Mariel.

En 1980, le régime communiste cubain avait décidé de laisser partir tous ceux qui souhaitent le faire, non sans en profiter au passage pour soulager l’île de ce que Fidel Castro avait appelé « la escoria » (« la racaille ») : chômeurs, prostituées, criminels, patients d’hôpitaux psychiatriques…

Du 5 avril au 31 octobre, ce sont ainsi 125 000 réfugies considérés officiellement comme des ennemis de la Révolution communiste qui ont rejoint en bateau les côtes de Floride.

12. L’action de Scarface se déroulerait sur une période estimée à entre trois et quatre ans.

Si l’on en croit l’affiche Tony arrive en effet aux États-Unis au printemps 1980 tandis que divers indices tendent à indiquer que le film se termine à l’hiver 1983.

13. Le personnage d’Alejandro Sosa est inspiré du trafiquant bolivien Roberto Suárez Goméz.

Surnommé le « Roi de la cocaïne », il était considéré dans les années 70 comme le plus gros producteur du monde. Arrêté en 1988, il n’effectuera que sept petites années de prison, ce qui ne l’empêchera pas de déclarer sur la fin de sa vie que « la plus grosse erreur qu’il ait jamais faite fut de tremper dans le trafic de drogue ».

14. Lorsqu’après avoir été invités à déjeuner chez Sosa, Tony et Omar se voient apportés dans des bols de l’eau fraîche et une tranche citron afin qu’ils se lavent les mains. Peu au fait de ce genre de code culturel, Tony s’affiche en mangeant la tranche de citron.

15. Dans la scène où Tony prend un bain dans son salon et se moque de sa femme Elvira en feignant de s’intéresser à un documentaire animalier sur les pélicans, il s’agit en réalité de flamants roses. Avis à Adamo et N.O.S. donc.

À LIRE AUSSI 
8 films de gangsters encore et toujours sous-estimés

16. L’actrice Míriam Colón qui joue la mère de Tony n’était en réalité âgée que de quatre petites années de plus qu’Al Pacino.

17. Si l’on observe en détails la scène du mariage entre Tony et Elvira, on peut noter qu’a contrario de tout son gang (Ernie, Nick the Pig…), sa mère ne fait pas partie des convives.

18. Dans la scène où Manny tente de convertir Tony aux vertus de sa marque de jeans (et ce afin que « son nom apparaisse sur le cul de toutes les filles »), la fille qui passe devant eux en bikini rose est jouée par Mary Elizabeth Mastrantonio, l’actrice qui interprète sa sœur Gina.

19. L’homme de main qui assassine Tony d’une balle dans le dos (celui-là même qui porte des lunettes de soleil en pleine nuit) est crédité au générique en tant que « The Skull », « Le Crâne ».

20. Il existe toujours un doute sur la nature de la poudre blanche utilisé sur le plateau.

Si la version officielle veut qu’il s’agisse de laxatif pour bébé, Brian De Palma et Al Pacino n’ont eux jamais répondu franchement à la question, l’acteur déclarant même préférer laisser planer le doute.

Toujours est-il que Pacino a vu sa cloison nasale se déformer suite à toutes ces scènes passées le nez dedans.

À LIRE AUSSI 
8 films de gangsters encore et toujours sous-estimés

21. Tony Montana est nommé d’après le joueur de football américain de l’équipe des San Francisco 49ers dont Oliver Stone était fan, Joe Montana.

22. Al Pacino s’est adjoint les services du boxeur panaméen Roberto Durán pour travailler son langage corporel et faire ressortir « ce lion que Tony a en lui ».

Champion du monde dans quatre catégories de poids, Durán n’en était pas à sa première expérience cinématographique : en 1979 il avait participé à la préparation de Sylvester Stallone pour Rocky II.

23. Le premier choix de Brian De Palma pour jouer Manny fut John Travolta avec qui il avait travaillé deux ans auparavant sur Blow Out.

24. Glenn Close, Geena Davis, Carrie Fisher, Jamie Lee Curtis, Sharon Stone ou encore Sigourney Weaver ont toutes été envisagées pour le rôle d’Elvira Hancock. D’autres actrices comme Rosanna Arquette, Jennifer Jason Leigh, Melanie Griffith ou Kim Basinger l’ont elles refusé.

Si Close est passée à deux doigts de se faire engager, elle n’a cependant pas été considérée comme assez « sexy » par le studio.

Michelle Pfeiffer a de son côté dû faire face aux réticences de Brian De Palma qui n’était guère emballé par son cv de débutante, elle qui venait tout juste de sortir du cuisant flop de Grease 2.

25. Extrêmement mince à l’écran, Pfeiffer carburait « exclusivement aux soupes de tomates et aux Marlboro ».

Explications : « Je jouais une accroc à la cocaïne, je me devais donc d’avoir ce physique. Le problème c’est que le tournage n’a pas duré entre trois et quatre mois comme initialement prévu, mais six. Au fur et à mesure je devenais de plus en plus fine, de plus en plus émaciée. Ma dernière scène était sans cesse repoussée à la semaine suivante… Je mourrais tellement de faim, qu’inquiets, les membres de l’équipe en étaient à m’apporter des bagels entre les prises. »

À LIRE AUSSI 
8 films de gangsters encore et toujours sous-estimés

26. Bien que la bande originale composée par Gorgio Moroder ne comporte pas la moindre influence rap, on ne compte plus les emcees qui sont allés sampler l’un de ses titres : Lil Wayne qui a repris She’s On Fire d’Amy Holland pour On Fire ; Rick Ross qui a repris Push It To the Limits de Paul Engemann pour Push It ; Mobb Deep et Nas qui ont repris le Tony’s Theme pour It’s Mine

27. Parmi les plus grands fans de Scarface, on retrouve (évidemment) le rappeur Scarface (dont nombreux des titres de ses albums et de ses morceaux font référence aux dialogues), Suge Knight (qui du temps de Death Row avait calqué la déco de son bureau sur celle de celui de Tony)… et Saddam Hussein dont l’une ses sociétés écran s’appelaient Montana Management, du nom de l’une des sociétés écran utilisées par Tony dans le film.

28. D’après Brian De Palma, les trois meilleurs acteurs capables d’imiter Tony Montana sont dans le désordre Bruce Willis, Tom Cruise et Alec Baldwin.

Aucun mot en revanche de sa part sur de qui entre Rohff et Stomy Bugsy est le rappeur français le plus convaincant.

29. Alors qu’il rendait visite sur le tournage à son ami Brian De Palma, Steven Spielberg a réalisé une scène sans être crédité au générique : celle où lors de l’assaut final l’un des hommes de main jette son harpon sur le balcon du bureau de Tony.

30. Au cours des répétitions de l’assaut final, après avoir fait feu à plusieurs reprises, Al Pacino a saisi par mégarde son fusil d’assaut par le canon. La brûlure a été telle qu’il n’a pas pu travailler pendant deux semaines.

À LIRE AUSSI 
8 films de gangsters encore et toujours sous-estimés

31. Scarface est passé à deux doigts d’être classé comme un film pornographique.

Après un premier visionnage de la commission de censure lui ayant attribué une classification X en raison de sa violence, De Palma a remonté le film trois fois sans que pour autant cela ne change quoi que ce soit.

Perdu pour perdu, il décide en dernière instance de représenter sa toute première version. Miracle, elle obtient alors une classification R permettant aux moins de 17 ans de voir le film accompagné d’un adulte.

32. Bien que décriée pour son extrême violence, la scène de la tronçonneuse ne l’est pas tant que ça si l’on considère que jamais ladite tronçonneuse n’est vue en train de trancher de la chair humaine.

Grand copycat devant l’éternel, De Palma s’est ici inspiré de la scène de la douche de Psychose d’Alfred Hitchcock où selon le même principe jamais le couteau de Norman Bates n’est formellement vu en train de toucher le corps de Janet Leigh.

33. « Fuck » est prononcé 207 fois, soit une moyenne de 1,21 fois par minute.

Initialement les dialogues ne prévoyaient qu’une centaine d’occurrences, mais ça c’était avant qu’Al Pacino ne s’emballe face caméra et n’en fasse l’équivalent d’un signe de ponctuation.

[Le groupe pop-punk Blink-182 tire son nom du nombre de fois où Pacino dit « fuck ».]

34. Dans la version télé américaine, le mot « pussy » est remplacé par « chicken » (« poulet ») ou par « pineapple » (« ananas »), « T’as eu ta cicatrice en broutant une gonzesse ? » devenant ainsi « T’as eu ta cicatrice en mangeant un ananas ? ».

35. Ultra violent et transgressif, Scarface n’a pour autant rien à envier à la réalité.

Cocaïne dans toutes les narines (des sportifs pro aux médecins et avocats), pans entiers de l’économie bâtis sur le blanchiment d’argent, corps de repentis retrouvés démembrés à la tronçonneuse, morgues en manque d’espaces réfrigérants pour conserver les cadavres… le Miami du début des années 80 faisait ici au moins jeu égal avec la fiction.

À LIRE AUSSI 
8 films de gangsters encore et toujours sous-estimés

Dossiers

VOIR TOUT

À lire aussi

VOIR TOUT