Ni un top, ni un flop, le sixième album du Canadien ne propose rien de nouveau…
Attendu depuis juin 2019 où sous un post Instagram Drake s’est déclaré « en mode album », Certified Lover Boy est enfin sorti ce 3 septembre dernier.
Accompagné dans son effort par Jay-Z, Lil Wayne, Lil Baby, Travis Scott, Young Thug, 21 Savage ou encore Kid Cudi, l’ami Aubrey Graham revient ainsi aux affaires avec 21 nouvelles chansons qui, dixit le livret, « combinent masculinité toxique et acceptation de la vérité ».
Dans la continuité des cartons Views (certifié six fois platine) et Scorpion (cinq fois platine), Certified Lover Boy devrait en toute vraisemblance dévaster les charts, le savoir-faire de la maison OVO n’étant sur ce point plus à démontrer.
Pour ce qui est de convaincre la critique, c’est en revanche une autre paire de manches, cette dernière regrettant à chaque projet un peu plus le Drake de la première partie des années 10.
Certified Lover Boy a-t-il réussi à renverser la tendance ? Début de réponse avec un tour d’horizon des premières écoutes de la presse anglophone.
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Actualité oblige, la comparaison avec Donda de Kanye West est dans toutes les têtes. Pour HighSnobiety, le débat n’a pourtant pas lieu d’être : Certified Lover Boy est tout ce Donda avait laissé promettre.
« L’album de Drake est rafraîchissant et très bien exécuté, tandis que celui de Kanye est chaotique et inachevé (…) Certified Lover Boy transcende ce chaos en ayant le mérite d’être simple et direct. »
« Certes, il ne s’agit ni d’un album qui va changer votre vie, ni d’un classique (ne serait-ce que parce que de nombreux fans soutiennent que de beaucoup de morceaux ‘se ressemblent’), mais la production est clean, le déroulement harmonieux et il s’écoute sans effort (…) CLB ressemble à ce que devrait être un ‘vrai’ album. »
Dans la même veine, Complex a réuni un trio de critiques qui saluent un album « solide ».
« Certified Lover Boy a ses défauts, mais ne vous méprenez pas : Drake est toujours aussi affuté et il ne se prive pas de faire étalage de tout son talent (des morceaux rnb, des bangers, du rap introspectif…), tout cela sans baisser en qualité. »
Deux principaux reproches sont toutefois adressés au disque : sa durée (bien que Drake ait précédemment promis « une tracklist plus concise », l’exercice dure seulement quatre minutes de moins que le barbant Scorpion) et un certain manque de sincérité de son auteur.
« CLB souffre en partie d’une crise d’identité. C’est comme si Drake tentait de revenir à sa période Take Care avec des morceaux extrêmement honnêtes sur sa vie et ses relations, sauf que ce n’est pas aussi naturel qu’avant (…) Il a désormais 35 ans, est père de famille, et continue rimer sur ce qui ressemble à des amourettes d’étudiants. »
Changement de ton avec NME qui fustige un disque « ennuyant et décevant » et un « Drizzy qui sonne terne et fatigué ».
« En complet surplace, il pleurniche à nouveau sur les femmes et la célébrité », lui qui pourtant se vante sur 7am On Bridle Path de vivre son « âge d’or » (« Far as the Drake era, man, we in the golden ages »).
Le lead single I’m Too Sexy est qualifié d’une des pires chansons de l’année, les lyrics de l’album sont « à 99% oubliables », et pour ce qui est de la nouveauté, le rappeur se contente de resservir paresseusement (et sans grande réussite) sa formule passée.
Certified Lover Boy écope de deux étoiles sur cinq.
Moins sévère, Variety juge le disque « perfectly fine » pour peu qu’on le prenne pour ce qu’il est : un produit parfaitement calibré, sympathique au premier abord, dénué de la moindre prise de risque
« Les appréhensions que l’on peut avoir disparaissent lorsque l’on accepte CLB comme la nouvelle playlist pop de la plus grosse pop star du moment. Certified Lover Boy c’est le roi du bal de fin d’année happé par la beauté que lui renvoie son propre miroir. Fort heureusement, le regarder n’est pas chose des plus désagréables… mais n’attendez pas que ce lover boy grandisse. »
