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Sofiane Pamart a enflammé Bercy avec son piano : On y était !

Sofiane Pamart a enflammé Bercy avec son piano : On y était !

Premier pianiste soliste de l’Histoire à remplir l’emblématique AccorHotel Arena de Paris, Sofiane Pamart s’est montré digne de son titre de Piano King, entouré d’une flopée d’invités prestigieux.

Depuis le début de sa carrière, Sofiane Pamart a toujours cherché à relever de nouveaux défis. L’une de ses plus grandes ambitions ? Devenir le pianiste de référence du rap français, celui qui effacera une bonne fois pour toutes les frontières tenaces qui subsistent entre la culture hip-hop et celle du classique. Après moult collaborations avec le gratin du rap francophone, il a accompli ce premier challenge avec brio.

En quête de nouvelles victoires, il lui fallait désormais s’imposer en tant qu’artiste solo grâce à la magie de son propre répertoire. Pour trouver l’inspiration et s’imprégner d’une nouvelle énergie créatrice, l’artiste a voyagé partout autour du monde avec son instrument. De ses explorations terrestres a résulté Planet, Planet Gold et Letter, trois albums de compositions propices à l’évasion et à l’émotion pure. Sa nouvelle mission accomplie, il était temps pour le virtuose globe-trotteur de revenir au bercail pour célébrer son art et communier avec son public. 

Quoi de mieux pour ça que de lui donner rendez-vous à l’AccorHotel Arena ? La prouesse est d’autant plus remarquable que le Lillois d’origine est devenu le premier pianiste soliste à non seulement jouer dans l’emblématique salle parisienne, mais aussi à la remplir. Étant donné le contexte, on s’attendait forcément à quelque chose de beau et de grandiose. Et bien laissez moi vous dire que la prestation de Sofiane a dépassé toutes nos espérances.

Récital de voyage, sublime évasion

« Dear public, your love saved me from solitude forever. Sincirely yours, Sofiane ». C’est par ces mots repris de son dernier projet LETTER que le musicien s’est adressé à chacune des personnes présentes à Bercy le soir du 17 novembre 2022, au travers une carte glissée dans une belle enveloppe noire. Pour remercier dignement ses fans de l’avoir extirpé d’une solitude pesante, il était évident que le pianiste et son noble instrument allaient nous sortir le grand jeu. Il en va de son orgueil, de son honneur et de la beauté de son art après tout.

Lorsque les lumières s’éteignent, tous les yeux sont braqués sur le piano à queue placée au centre de la fosse et à l’extrémité de la scène. Sauf que non, comme les plus grands artistes de ce monde, Sofiane, étincelant et tout d’or vêtu, est descendu sur le plancher des vaches tel un Dieu vivant sur une scène flottante. La surprise est totale, ce n’est pas sur un, mais bien deux pianos que le musicien compte jouer ce soir.

Toujours impassible et droit comme un i, il entame son récital en l’honneur de la Capitale qui l’accueille avec sa composition et son interprétation personnelle de Paris. A l’image de la ville lumière, c’est beau, c’est grand et c’est émouvant. Demandez à n’importe quelles des plus de 20 000 personnes présentes sur place, il y a fort à parier que toutes aient encore des frissons.

Le ton est donné et le voyage est lancé. Les morceaux se suivent en adéquation avec une scénographie dynamique. En plus des séquences d’animations créées en images de synthèse, on se retrouve plongés au cœur des séquences filmées par Sofiane et son acolyte Guillaume Héritier au gré de leurs allées et venues sur les cinq continents. Cette splendide mise en scène est évidemment entrecoupée de gros plans sur les doigts du pianiste, histoire que tout le monde puisse voir de ses propres yeux le niveau de maîtrise et de virtuosité de l’artiste. Bluffant.

Des invités prestigieux

Sofiane l’a toujours dit : si par sa sortie par la grande porte du Conservatoire, il vient initialement de la culture classique, c’est bien le hip-hop et les rappeurs qui l’ont inspiré étant enfant. Voilà pourquoi bien que son concert était estampillé comme une performance en solo, il s’est transformé en un défilé haut-standing de grands noms du rap. A vrai dire, il paraissait invraisemblable que l’ex égérie du Salon du luxe à Paris ne partage pas ce moment unique avec les artistes qui ont mis leurs voix et leurs flows au service de son piano. Et vice-versa bien entendu. 

C’est ainsi qu’au côté du chef d’orchestre au piano se sont succédé des invités de marque. Ensemble, ils ont pu cristalliser de magnifiques collaborations en live piano / voix.  Pour commencer en douceur, la chanteuse Kimberose et une interprétation somptueuse de leur titre commun « By The Sun ». Après quoi, sont arrivés les Avengers du rap, entre légendes reconnues et autres en devenir. Dans l’ordre de passage : Rilès, SCH, Joey Starr, Dinos, Josman, Laylow, Médine et son compère belge Scylla. Du beau monde donc, bien décidé à sublimer tour à tour ses notes de piano sur leurs titres respectifs. Mais ce n’est pas tout puisque fort de son talent et toujours dans sa volonté farouche d’effacer les frontières de genre, le pianiste a montré qu’il était capable de jouer et briller sur d’autres tableaux que le rap.

C’est dans cette logique qu’il a invité sa sœur Lina Pamart, éminente violoniste, mais aussi diplomate au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (oui oui), à partager la scène avec lui le temps d’un duo poignant. Après ça, c’est le collectif électro Bon Entendeur et le producteur marseillais expert en techno mélodique et planante Anthony Favier aka NTO qui sont montés sur scène successivement pour donner au spectacle une ambiance plus club. 

La soirée aurait pu s’arrêter là, mais c’est mal connaître notre Piano King national. Après avoir donné la part belle à ses guests, le voilà bien décidé à reprendre les rênes de son show. Mais avant ça, il va prendre la parole sur scène pour la première fois de sa carrière. Lui qui d’habitude reste silencieux et impassible, préférant laisser parler sa musique plutôt que ses mots, s’est livré à un discours de remerciements émouvant à destination de son public adoré.

Un piano passé au lance-flammes

On s’approche doucement de la fin et le pianiste enfonce le clou avec une ultime démonstration de sa virtuosité. Assis fièrement devant son piano, il enchaîne les fulgurances techniques et apparaît comme possédé, dans un état de transe qui n’a d’égal que le niveau de son talent. Après plus de deux heures et demie de show, c’est peu dire que Sofiane Pamart a enflammé l’AccorHotel Arena

Cela, il l’a même fait au sens littéral puisque avant de quitter la scène, le bougre a carrément mis le feu à son instrument au lance-flammes, sous les yeux médusés d’un public en pleine standing ovation. « Cela symbolisait mon rapport amour/haine avec mon instrument ! », a confié le musicien au micro de France Inter également sur place. Clairement, depuis la fosse orchestre, on avait déjà plein d’étoiles dans les yeux et du baume au cœur, mais un spectacle d’une telle envergure ne pouvait pas mieux finir que dans les flammes. Chapeau l’artiste.

Au vu des prouesses accomplies et de tout le chemin parcouru depuis les premières briques de son empire doré, difficile de prévoir ce que l’avenir réservera au pianiste star du rap français. Sans aucun doute qu’après l’expérience extraordinaire de ce Bercy sold out, il pense déjà à sa prochaine destination avec un nouvel objectif en ligne de mire. Lui qui cherche sans cesse à viser toujours plus haut, comment lui en vouloir ? Après tout, à ceux qui lui disaient qu’il était « juste un musicien », Sofiane Pamart a prouvé qu’il était bien plus que ça : un enfant prodige rebelle certes, mais devenu roi incontestable du piano français.

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