Récemment interviewé par Politis, Médine est revenu sur le carton de Grand Paris, et sur la manière dont ce morceau réunissant le rappeur havrais ainsi qu’Alivor, Youssoupha, Sofiane, Lino, Lartiste, Ninho et Seth Gueko a fini par lui échapper.
Médine revient sur le succès de Grand Paris
Publié sur les plates-formes à la fin du mois de février 2017, Grand Paris aura immédiatement suscité l’adhésion. Plus encore, c’est cette sortie signée Lartiste « La banlieue influence Paname, Paname influence le monde » qui sera globalement retenue et qui finira par faire définitivement entrer le titre dans l’histoire du hip-hop. Un peu plus de 6 ans après la sortie de ce classique, Médine est revenu sur son histoire, et sur la fameuse phrase qui le résume, en répondant à une question l’interrogeant sur sa potentielle fierté militante de voir quelques-unes de ses punchlines reprises lors des manifestations : « Ça confirme juste que j’arrive à poser des mots sur des colères et des luttes. C’est mon travail : transformer un quotidien en métaphore pour tous. Et je m’en fous que mon nom ne soit pas accolé à l’extrait. De ne pas être « copyrighté ». Ce n’est pas ça le plus important. C’est comme la phrase : « La banlieue influence Paname / Paname influence le monde ». Elle ne m’appartient plus. On ne sait même plus qui l’a dite la première fois. Je m’en fous. C’est l’idée de cette phrase qui m’intéresse. On peut oublier le reste ».
Plus récemment, c’est une punchline de son morceau Médine France qui aura servi à alimenter les manifestations organisées contre la réforme des retraites, ce qui semble confirmer à l’artiste son utilité : « Quand je retrouve en manifestation la punchline issue du titre Médine France – « Ils reculent l’âge de la retraite mais avancent l’âge de la mort » -, je m’aperçois que ce travail d’aide mutuelle se transmet sur le terrain. Qu’il est utile. Ça veut dire qu’on partage une tradition de lutte. Un territoire où tout ce monde va se réunir pour devenir un véritable levier. Un contre-pouvoir ».