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Interview Georgio

Interview Georgio

Parmi les jeunes rappeurs parisiens qui sortent du lot, en ce moment, se trouve Georgio. Originaire du 18e arrondissement, ce MC « métis café crème » a sorti son véritable premier projet au mois de juin dernier, un EP intitulé « Mon prisme ». Porté par le clip « Homme de l’ombre », qui flirte avec les 100 000 vues sur YouTube, le buzz de Georgio ne cesse de s’amplifier. Rencontre avec un jeune artiste au talent prometteur.

Le format EP revient à la mode. Est-ce pour cette raison que tu l’as choisi pour sortir « Mon prisme » ?

Non, j’ai opté pour ce format d’abord parce que je voulais un projet assez court pour les gens qui me découvrent. Avec huit titres, tu as le temps de rentrer dans mon petit univers sans t’y perdre. Sinon, j’aime les projets courts lorsque j’écoute moi-même du rap, donc ce format me paraissait idéal.

Pourquoi ne pas l’avoir sorti en physique ?

Pour plusieurs raisons. Déjà, au niveau de mes finances, j’avais super peur de ne pas m’y retrouver, à l’heure où les rappeurs vendent plus de T-shirts que de CD’s. Ensuite, en le sortant via internet, je pouvais le diffuser gratuitement et, forcément, attirer beaucoup plus de monde.

Un mois et demi après la sortie, le nombre de téléchargements correspond-il aux objectifs que tu t’étais fixés ?

Oui totalement ! J’ai déjà dépassé mon objectif. Avec les Blogspot qui mettent le projet en téléchargement, je ne peux malheureusement pas avoir les chiffres exacts. Mais j’en suis super content, ça donne envie de continuer. D’ailleurs, j’ai déjà commencé à travailler sur mon prochain projet.

« Mon univers, ce sont des HLM propres et des bâtiments haussmaniens remplis de chambres de bonne, surpeuplé de familles d’Afrique »

Peux-tu nous présenter ton univers ?

Mon univers, ce sont des HLM propres et des bâtiments haussmanniens remplis de chambres de bonne, surpeuplé de familles d’Afrique, à Marx Dormoy, dans le 18e arrondissement de Paname… Mon rap est fidèle à son contexte comme dirais Flynt ! Les samples sont assez froids, des BPM plutôt rapides, avec de la rime technique sur trois ou quatre syllabes. Je rappe essentiellement ma vie et ce que je vois. Si tu m’écoutes, tu entendras mes angoisses, ma façon de voir l’amour et la rue par exemple. En espérant que ça parle à un maximum de personnes, malgré une vie peu ordinaire…

Une vie peu ordinaire, c’est à dire ?

A 19 ans, de nombreux jeunes ont la tête en plein dans les études. C’est tout à leur honneur d’ailleurs. Pour ma part, ça fait longtemps que j’ai arrêté. Dans le morceau « Homme de l’ombre » par exemple, je parle de certains potes en prison ou encore des soirées qui finissent sur un toit à attendre que les premiers métros arrivent, pour rentrer dormir vers 6h du matin. Ça ne peut parler qu’à une minorité, forcément.

Quelles sont tes ambitions dans le rap ?

Avoir le plus gros succès d’estime possible, tourner en rotation sur les ondes. Pareil pour les clips en télé. Aujourd’hui, percer dans le rap, ça relève d’un petit miracle. Par la suite, je vais sortir un maxi de cinq ou six titres maximum, en compagnie de Dj Lo du groupe 1995. Il s’agira d’un maxi commun que j’essaierai de sortir en support physique, avec un petit tirage, histoire d’avancer un peu plus. Je compte également démarcher un maximum de concerts, de radios, etc.

« Une nuit blanche qui traverse mon cœur, mon flow et mes textes en font ses couleurs »

En parlant de 1995, tu sembles assez proche de ce groupe et de leur collectif, L’Entourage. Penses-tu que leur succès actuel rejaillisse sur ton buzz ?

Un petit peu oui, car sur Internet, de nombreuses personnes les suivent sur les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook. Forcément, si un des membres du groupe partage un de mes sons ou clips sur un de ces réseaux, ça ouvre ma musique à des personnes qui ne me connaissaient pas.

Comment en es-tu venir à faire du rap et quelles sont tes influences majeures ?

Je suis venu à faire du rap a force d’en écouter. Je n’avais qu’une envie : écrire pour faire mes propres morceaux. J’ai de multiples influences. Les principales concernent ma routine, ma vie, mes potes… Sinon, niveau rap, ce sera des MC’s comme Hugo du TSR Crew, Lino ou des rappeurs moins connus qui m’ont toujours plus ou moins entouré. Lomepal, Caballero, 2 zer, Pand’or, Rasko Mc et Neravif pour ne citer qu’eux.

Aujourd’hui, considères-tu le rap comme ton activité principale dans la vie ?

On passe ! Mes parents veulent que je cherche du taf et ils liront sans doute cette interview (rires). Oui, c’est l’activé que je pratique le plus. J’écris presque tous les soirs depuis des années.

Mon prisme, c’est une sorte de « projet carte de visite » ?

Tout à fait. C’est justement pour faire découvrir mon univers, j’ai imagé comme suit mon prisme : « Une nuit blanche qui traverse mon cœur, mon flow et mes textes en font ses couleurs ». Les scientifiques comprendront (rires).

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