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Booska-Classic n°16 : Première Classe, On fait les choses

Booska-Classic n°16 : Première Classe, On fait les choses

Les Neg marrons (Jacky Brown et Ben-J), Pit baccardi, Patou et Stéphane : « Cinq gars rassemblant plein de gars, de Paris à Marseille, ouais ouais j’te plains gars ». Voici la devise du label Première Classe ainsi que le concept de sa première compilation, sur laquelle figure le désormais classique « On fait les choses ».

Émanant de la maison mère Secteur A, c’est en 1998 que le label Première Classe voit le jour. Une volonté de posséder une certaine indépendance au niveau de la production pour ses créateurs. « On trouvait qu’il n’y avait pas assez de mélanges à l’époque, trop peu de fusions, nous confie Jacky Brown. L’idée a été de créer la compilation où il y aurait le plus d’artistes, le plus de beatmakers. Globalement, le projet c’était le plus, plus, plus ». 51 rappeurs vont figurer sur Première Classe « Les Sessions Vol.1 », sorti à la fin de l’année 1999. Auparavant, une série de maxis est sortie, afin de promotionner ce projet d’envergure. Parmi ceux-ci, on retrouve le titre « On fait les choses », égotrip haut de gamme réunissant Mystik, Pit baccardi, Rohff et les Neg marrons. Il s’agit du premier morceau à avoir été enregistré pour PC1. Initialement, c’est Kery james qui est invité à poser sur ce morceau. Indisponible, celui qui est alors le leader du groupe Ideal J propose d’envoyer son « poto » à sa place, un certain Rohff, déjà connu pour ses apparitions sur divers projets, dont Guet Apens.

Travail de terrain

Réunis dans un studio du quartier Bastille à Paris, les différents rappeurs ne parviennent pas à « avoir le coup de foudre » pour un instrumental. Le beatmaker Djimi Finger (qui vient de produire la quasi-totalité du premier album d’Arsenik) est alors appelé à la rescousse. C’est le déclic. « Sur la prod’ de Djimi, j’ai voulu tester un couplet que j’avais en réserve, se souvient Mystik, repéré pour ses couplets sur la bande originale du film « Ma 6-T va crack-er ». Derrière la vitre, je voyais que les têtes bougeaient dans tous les sens. Quand je suis sorti de la cabine, tout le monde m’a tchek ». A la base, les Neg marrons ne devaient même pas poser sur « On fait les choses ». « Tout s’est fait à la vibe, les gars nous ont engrainé pour écrire un refrain », précise Jacky Brown. Le morceau sera « plié » en moins de deux heures. A la fin des années 90, c’est l’époque des maxis. L’équipe de Première Classe décide d’effectuer un important travail de terrain, en allant notamment vendre ses vinyles aux petits magasins de disques, partout à travers la France. Avant même que la compilation ne prenne forme, le son est envoyé aux radios.

Mystik : « Rohff me parle encore de ce morceau »

« On fait les choses » bénéficie alors d’un « gros buzz dans l’underground ». Le clip, réalisé par Squall et tourné une quinzaine de jours après l’enregistrement, sera à la hauteur du morceau. « Aujourd’hui, quand tu cites Première Classe, c’est ce morceau qui reste, assure Mystik. Il y a trois mois, Rohff était en concert à Marseille, je suis allé lui passer un petit bonjour de courtoisie (Mystik habite actuellement dans la cité phocéenne, Ndlr) : il m’a encore parlé de ce morceau. Dans toute la France, tout le monde me parle de mon couplet. Je l’ai joué au Canada, à Mayotte, en Afrique. A chaque fois, c’est la magie de la musique qui opère ». « On fait les choses » va véritablement « booster » la carrière de Mystik. Cela sera également le cas pour Rohff. « On sentait déjà qu’il avait énormément de talent, son couplet est vraiment lourd », affirme Jacky à propos du rappeur vitriot. « Un charisme se dégageait, il avait vraiment un truc », ajoute Mystik. En 2001 sortira le deuxième volet de la compilation Première Classe, « Les faces à faces », sur lequel Rohff posera avec Lino, pour le titre « L’oeil du tigre ». Un futur Booska-Classic en perspective !

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