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Star Wars : Et si c’était Luke le grand méchant ? [DOSSIER]

Star Wars : Et si c’était Luke le grand méchant ? [DOSSIER]

Les indices qui abondent dans ce sens sont de plus en plus nombreux…

Cette semaine était dévoilée en grandes pompes la bande-annonce de Star Wars VII : Le Réveil de la Force réalisé par J.J. Abrams. Alors que le monde s’attendait à découvrir enfin les premières images de Luke Skywalker trente ans après les évènements contés dans Le Retour du Jedi, il n’en fut rien.

Déjà absent de l’affiche officielle, le personnage interprété par Mark Hamill est depuis le départ systématiquement écarté de toutes campagnes publicitaires et autres opérations de promotion. Ce blackout un peu top soigneusement orchestré pour être honnête a de quoi mettre la puce à l’oreille… quitte à raviver ce vieux fantasme bien connu de tous les geeks des Guerres de l’Étoile : le Jedi le plus puissant de la galaxie aurait finalement succombé au Côté Obscur de la Force.

Une surprise de taille le scénario réservera…

Rappel des faits précédents pour ceux du fond de la classe, les coréens du nord et les adorateurs mécréants du Seigneur des Anneaux.

À la fin de la première trilogie (la seule, la vraie), le jeune Skywalker acquiert ses grades de maître Jedi en affrontant en combat singulier son Sith de père. Vainqueur par décision unanime de ce duel très œdipien, Luke offre par la même occasion à Darth Vader/Anakin Skywalker une voie vers la rédemption.

Le générique de fin défile quelques images plus loin alors que tout ce petit monde festoie joyeusement dans la forêt avec les Ewoks, laissant-là Luke face au poids de ses responsabilités futures et de son parricide fraichement consommé.

#AllBlackEverything

Si pour le commun des mortels l’histoire s’arrête ici, les vrais savent qu’il n’en est rien. Star Wars ne se limite en effet pas à ces longs métrages de qualité parfois douteuses et à ces figurines en plastoque pour Happy Meal.

Le génie de Georges Lucas repose sur le fait d’avoir créé une mythologie propre à alimenter en continu l’imaginaire de chacun. Dès les années 80 vont apparaitre tout une série de supports qui viennent compléter et enrichir la saga : romans, comics, jeux vidéo… on appelle cela l’Univers Étendu, ou l’UE pour les intimes.

Pour la faire simple (parce qu’en vérité c’est loin d’être simple), parmi ces publications certaines sont officielles (en général celles sur lesquelles les sociétés de Lucas prélèvent des royautés) tandis que d’autres sont officieuses (celles produites directement par les fans).

Écrit tout a déjà été…

Parmi les ouvres considérées comme canoniques on retrouve en premier lieu la bande-dessinée Dark Empire publiée par Timothy Zahn en 1991 et qui a longtemps fait office de suite officieuse officielle au Retour du Jedi.

Pour la faire courte (parce qu’en vérité on pourrait y passer le réveillon), l’Empereur Palpatine n’est pas mort (ce filou s’est fait cloné à volonté) et n’a nullement abandonné ses rêves de conquête intergalactique.

Luke décide donc de le défier à nouveau, mais le bawse de fin de jeu lui fait à l’envers et l’enrôle ni une ni deux du Côté Obscur (avec des crayons de couleurs ça donne ça). Heureusement sa sœur Leia qui passait dans le coin lui fera entendre raison et l’amour et la justice et ces foutus Ewoks refiniront par retriompher.

Du coup l’année dernière, alors que le nouveau métrage est en pleine préparation et que fuite le dessin ci-dessus, les plus perspicaces en déduisent qu’il s’agit là du jeune Skywalker qui a effectivement filé un mauvais coton (cf. main droite robotique + casque qu’il a lui-même ôté à son paternel).

Il est vrai que Luke a toutes les raisons du monde d’être tourmenté. Non content d’avoir manqué de se faire galocher par sa sœur et d’avoir découpé lui-même son paternel en rondelles sous le coup de la colère, celui qui n’était encore qu’un « jeune pd » candide fermier il y a deux épisodes à peine possède désormais un pouvoir inégalé qui le rend potentiellement dangereux et incontrôlable.

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Problème, en 2014 Disney (qui a repris la franchise en main avec un chèque à neuf zéros) a « décanonisé » tous les éléments racontés dans les produits dérivés en décrétant caduque l’Univers Étendu – en vrai il s’agit encore d’un grossier subterfuge pour refourguer toujours plus de merchandising mais là n’est pas le sujet.

De là conclure que les scénarii à venir ne présenteraient aucun lien avec l’UE, il n’y a qu’un pas… que nous ne franchirons pas tant il subsiste encore ça et là moult soupçons pour étayer cette thèse.

« Écoute petit chenapan, ton père et moi sommes très déçus par ton comportement… »

Fait intéressant, l’idée d’un Dark Luke émane initialement de Georges Lucas himself. Lors d’une discussion avec le scénariste Lawrence Kasdan, il avait évoqué l’idée de clore la trilogie sur un twist macabre : après avoir défait Vador, Luke ivre de pouvoir revêt son masque et décide sur un coup de tête *rires du public* d’exterminer la flotte des Rebelles pour régner en génie du mal.

Notons que ce même Kasdan a été réengagé pour l’écriture de ce Réveil de la Force, ce qui augure un retour aux heures les plus sombres de la saga (façon L’Empire contre-attaque dont il est le principal artisan).

Preuve supplémentaire de la volonté des producteurs de la jouer ténébreuse, ces derniers avaient dans un premier temps courtisé le réalisateur David Fincher, qui de Alien3 à Se7en n’est pas franchement connu pour sa fibre yolo.

Tintin versus Tyrion

Ironie du sort, en juin 2005 lors de l’émission télé Dinner For Five, Mark Hamill et J.J. Abrams (à l’époque à mille lieux de s’imaginer aux commandes d’un tel projet) discutaient à bâtons rompus à propos d’une possible évolution du personnage.

Extrait : « En tant qu’acteur, c’est plus marrant à jouer. Je pensais qu’on allait partir dans cette direction quand on a terminé l’Empire. Je pensais que c’était le moment-clef. Je devais revenir, mais en ayant Han Solo dans mon viseur, en essayant de le tuer, ou de tuer la Princesse Leia ou de tuer un personnage important. »

Et un point pour Mark. Dans une époque dominée par Game Of Thrones, fini le temps des héros bien-polis-bien-gentils et passablement ennuyeux. Entre d’énièmes péripéties d’un Tintin à sabre laser et la déchéance morale d’un héros ambigu, le débat n’a même pas lieu d’être.

Enfin plus proche de nous, intéressons-nous à la bande annonce diffusée mardi dernier.

On peut apercevoir R2D2 en compagnie d’une silhouette de trois quarts dos dont la tête est recouverte de la capuche noire que portent les Sith et dont la main métallique rappelle fortement celle de celui qui n’apparait nulle part…

Et qu’on ne vienne pas nous rabâcher les oreilles avec Kylo Ren, marqueté certes comme le vilain en chef de la troisième trilogie mais qui ressemble à s’y méprendre à un nouveau Darth Maul, ce personnage âprement marqueté comme le vilain en chef de la deuxième trilogie et qui finira coupé en deux après 20 petites minutes de présence à l’écran.

« Toujours en mouvement est l’avenir » Maître Yoda

Non content de dégager le charisme d’un brocoli cuit à la vapeur sans son masque, de l’aveu du réalisateur, Ren ne serait même pas un Jedi. Tout au mieux du bras armé d’un certain Snoke, autre personnage dont l’apparence est elle aussi méticuleusement dissimulée… et qui pourrait bien endosser le rôle de grand méchant loup si Disney n’a pas les coconuts de faire accomplir sa destinée à Luke Skywalker.

Des hypothèses qui continuent d’alimenter les spéculations sur le sort de Luke. Sera-t-il dépeint en ermite torturé ? en Yoda dolichocéphale ? en gardien du tombeau de son père ? en prisonnier des Inquisiteurs ? en vendeur de beignets à Pattaya ? Réponse dans 52 jours, 21 heures, 28 minutes et 38 secondes.

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