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Il y a 25 ans sortait au cinéma Boyz N the Hood !

Il y a 25 ans sortait au cinéma Boyz N the Hood !

Le 4 septembre 1991, le film coup de poing réalisé par John Singleton avec Ice Cube et Cuba Gooding Jr. en têtes d’affiche débarquait dans les salles françaises…

Deux décennies après la vague blaxploitation (ces films de série B qui mettent à l’honneur la communauté afro-américaine), Hollywood voit naitre au début des années 90 la hoodploitation, soient ces films qui mélangent chronique sociale des ghettos black et codes de la culture rap.

Parmi les œuvres passées depuis à la postérité on retrouve le très gangsta New Jack City, Menace II Society des frangins Hugues, Juice avec Tupac dans son meilleur rôle, Friday ou encore Do the Right Thing de Spike Lee.

De tous ces films, Boyz N the Hood est peut être le plus iconique.

Dans le South Central de Los Angeles, la caméra suit trois amis d’enfance de l’époque des Petits Suisses jusqu’à leur arrivée dans le monde adulte : Tre Styles (Cuba Gooding Jr.), élevé par Furious (Larry Fishburne) qui lui inculque les repères dont manquent tous les garçons de son âge, Ricky (Morris Chestnut), un sportif prometteur déjà père avant la vingtaine, et son demi-frère Doughboy (Ice Cube), qui mord à tous les hameçons de la vie de rue.

Selon les mots du réalisateur John Singleton Boyz N the Hood se veut « un film d’adolescents » dans la grande tradition du cinéma pop américain, à ceci près que les protagonistes évoluent dans un environnement gangréné par les armes à feu, la violence des gangs, le racisme de la police et le trafic de drogues.

Si dans l’hexagone le sous-titre « La loi de la rue » a été ajouté,

au Québec Boyz N the Hood s’intitule carrément « Mecs et la Rue »

Le film (et c’est l’un de ses traits les plus marquants à la revoyure) ne consacre cependant que très peu de temps d’écran à tous ces aspects.

Certes le fow de vulgarités qui sort de la bouche de Doughboy et son crew ne s’arrête que le temps d’avaler quelques gorgées de 40 Oz, mais le crack ou les rivalités entre gangs sont tout juste suggérées (ici on aperçoit une camée en manque, là une bande de jeunes habillés en rouge), tandis que les armes ne sont explicitement mises en scène qu’à la toute fin.

Il s’agit plus d’instaurer un climat somme tout assez calme en apparence mais où la pression peut sauter à tout moment.

À la manière d’un Martin Scorsese ou d’un Woody Allen, Singleton, tout juste 24 ans à l’époque, immerge le spectateur dans son monde sans pour autant tomber dans le voyeurisme ou le sensationnalisme.

À l’image du rap du début des nineties, l’humeur n’était alors pas complétement à la glorification.

Le film s’ouvre d’ailleurs sur cette citation aussi tragique que prémonitoire : « One out of every 21 black American males will be murdered in their lifetime. Most will die from the hands of another Black male. »

Pour de vrai des mecs ont commencé à se ballader avec une tétine dans la bouche après avoir vu le film…

Côté casting, Boyz N the Hood réunit toute une brochette d’inconnues ou presque qui accompliront par la suite les carrières que l’on sait – outre les noms déjà cités, sont présents au générique Angela Bassett, Nia Long ou encore Regina King.

Mention spéciale à Ice Cube qui pour ses débuts au cinéma trouve là son meilleur rôle. On peut d’ailleurs regretter qu’il n’ait pas cherché à creuser un peu plus dans cette voie par la suite.

Seul vétéran, Laurence Fishburne qui après avoir incarné le tonitruant Jump dans le The King of New York accomplit un virage à 180° avec ce personnage de prédicateur à qui on ne l’a fait pas, et dont le célèbre speech donné en plein milieu de Compton résonne encore aujourd’hui terriblement d’actualité.

Sélectionné au festival de Cannes, le film recevra une ovation longue de 20 minutes, tandis que l’autre côté de l’Atlantique il fera de John Singleton non seulement le plus jeune réalisateur à être nominé aux Oscars, mais aussi le premier afro-américain.

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