La pornographie est trop facile d’accès pour plusieurs associations de protection de l’enfance qui ont saisi le CSA afin que cinq sites pornographiques prennent des mesures pour interdire l’accès aux mineurs.
Au nom de la protection des mineurs
Afin d’honorer « sa mission de protection des mineurs », le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a sommé cinq sites pornographiques d’empêcher que les mineurs puissent consulter leurs contenus, selon les mises en demeure publiées lundi 13 décembre sur le site du régulateur. Les sites ciblés sont Pornhub, xHamster, xvideos, XNXX et Tukif. Ils ont quinze jours pour se plier aux demandes du CSA sous peine d’un blocage total à leur accès depuis la France.
Saisi fin novembre 2020 par trois associations, l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN), l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et le Conseil français des associations pour les droits de l’enfant (Cofrade), le CSA agit en vertu d’une loi du 30 juillet 2020 qui permet d’alerter le président du tribunal judiciaire qui peut demander le blocage de l’accès à ces sites aux fournisseurs d’accès à internet (FAI).
Les quatre premiers sites mentionnés figurent parmi le top 50 des sites les plus consultés en France, selon des données de SimilarWeb. Quant à Tukif, plus de 60 % de son trafic est généré en France, rapportait le webmaster en mars dernier chez Next Inpact.
« Il est important de mettre sous pression les sites pornographiques pour qu’ils ne puissent pas continuer à ne pas respecter le cadre légal de l’industrie qu’ils ont choisie, qui stipule de ne pas exposer les mineurs à la pornographie », a réagi Justine Atlan, directrice de l’association e-Enfance. « La pornographie actuelle sur Internet a des contenus plus violents, du “revenge porn” [contenus visant à humilier une personne], du sexe sans consentement. Cela a des conséquences sur les pratiques sexuelles que les jeunes reproduisent : brutalité, problème de consentement, pression [liée à la] performance. »
