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11 théories de films toutes plus incroyables les unes que les autres

11 théories de films toutes plus incroyables les unes que les autres

Et si ton film préféré racontait en réalité une toute autre histoire ?

Qu’elle est loin cette époque où les films n’étaient vus en tout et pour tout qu’une seule fois à l’occasion de leur sortie dans les salles obscures.

Entretemps, l’avènement des vidéoclubs et des chaînes câblées, puis des services de streaming, ont à chaque fois permis d’augmenter sensiblement le nombre de visionnages.

Forts de ce nouveau pouvoir, les geeks les plus avides de se stimuler l’esprit se sont mis à décortiquer à l’infini leurs œuvres favorites pour ensuite partager leurs conclusions via les forums, blogs et autres chaînes YouTube.

Et c’est ainsi sont apparues en profusion ce que l’on appelle les théories de film, ces relectures des évènements faites un compas dans l’œil jusqu’à trouver un sens caché auquel personne n’avait pensé auparavant.

Loin d’être toutes complètement farfelues, certaines font plus que sens. D’autres un peu moins il est vrai, même si elles restent marrantes.

Dans des genres différents, en voici dix.

[Attention ça va spoiler sévère.]

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Usual Suspects : Keyser Söze n’est pas Keyser Söze

Sorti en 1995, le film de Bryan Singer est resté dans les mémoires pour cette fin à couper le souffle où le spectateur découvre dans les derniers mètres, d’une part que le génie du mal dont la réputation effraye jusqu’aux gangsters eux-mêmes est le boiteux Roger ‘Verbal’ Kint, et de l’autre que toute l’histoire racontée 1h45 durant était le fruit de son imagination.

Sauf que pour paraphraser Charles Baudelaire : « Et si la plus belle ruse d’Usual Suspects était de nous persuader que Keyser Söze n’était pas celui que l’on croit ? »

Certes, la seule personne encore vivante à la fin du film l’ayant vu en face (le marin hongrois défiguré) permet d’en dresser un portrait-robot qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Kevin Spacey, mais il est très probable qu’il ait cru voir Söze sans pour autant que ce soit lui.

Après tout, pourquoi un tel cerveau aurait-il pris le risque de se créer un double dans le seul but de se faire volontairement coffrer afin de tuer le seul homme en mesure de le reconnaître ? Tout ça pour en plus passer à un cheveu de se faire démasquer et, comble de l’ironie, révéler son identité à la face du monde ?

Vue sous cet angle, l’intrigue prend beaucoup plus de sens si Kobayashi (ou pour le moins le type que l’on appelle Kobayashi – l’alias étant tiré d’une marque de tasse en porcelaine) manigance tout depuis le début et se sert de Kint comme écran.

D’ailleurs, à en juger par l’apparence des deux hommes, Kobayashi est en âge d’avoir été marié, d’avoir eu deux enfants et d’avoir passé une vie à bâtir un empire criminel, ce qui n’est absolument pas le cas de Verbal Kint.

Autre indice, si l’on en croit le making-of, le réalisateur se contente de « penser » que Keyser Söze est Kevin Spacey, tandis que Gabrel Byrne (Dean Keaton) avoue « adorer l’idée que ce ne soit pas lui ».

Terminator : Skynet préserve à dessein l’humanité

Passé le spectaculaire des films (enfin surtout celui de deux premiers), sitôt le générique de fin qui défile, impossible de ne pas se demander pourquoi le grand méchant logiciel galère autant pour éradiquer toute forme de vie humaine sur la planète.

Après tout, ce ne sont pas les options qui manquent – au hasard envoyer, non pas un, mais quantité de robots tueurs du futur dans le passé, ou tout simplement utiliser les stocks d’armes chimiques ou nucléaires de l’armée US pour éradiquer la résistance.

À moins donc que cette intelligence artificielle n’ait d’intelligence que le nom, la raison d’une telle négligence est à chercher ailleurs.

Assez futé pour comprendre qu’une planète Terre entièrement colonisée par une civilisation tout en métal et en boulons n’offre que peu de sens, Skynet, tel un chat géant qui veut continuer de s’amuser avec sa proie, maintient un semblant de chaos pour donner un but à son existence.

Décidément dans le genre méta blockbuster, Terminator se pose là.

Et puis bon, cela permet accessoirement de maintenir en vie une franchise qui génère des pelletées de dollars depuis 35 ans.

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Signs : et si les envahisseurs étaient gentils ?

Roi du rebondissement de dernière minute, M. Night Shyamalan aurait-il doublé la mise en 2002 avec son cinquième essai qui dépeint le quotidien d’une famille de l’Amérique profonde confrontée à une invasion extraterrestre ?

À la première vision, on comprend en effet qu’ont été parsemés tout au long du scénario différents éléments qui prennent sens dans les dernières scènes – les ultimes paroles prononcées par la femme de Mel Gibson avant qu’elle ne décède (« Tell Merrill to swing away »), les verres d’eau disséminés un peu partout par sa fille Bo…

De là, Signs peut se comprendre comme un film dont le thème principal est celui de la foi et des présages réels ou supposés qui permettent de l’entretenir.

À la seconde vision, une nouvelle lecture peut éventuellement venir se superposer, pour peu que le spectateur accepte que les créatures entraperçues ne sont pas nécessairement des êtres hostiles. Après tout, excepté le fait qu’en-dehors de E.T. tous les extraterrestres de cinéma nous en veulent, rien d’indique ici que ces derniers cherchent la bagarre.

Quand Graham/Gibson tombe nez à nez avec l’un des aliens pour la première fois, qui fuit qui ? Qui se fait découper les doigts, là encore par un Graham/Gibson apeuré ? Qui ne se défend pas quand Merrill le tabasse à coup de batte de baseball ? Qui nous dit vraiment que le produit vaporisé sur le jeune fils Morgan est nocif ?

Les seules preuves de leur éventuelle animosité reposent sur l’agression subie par le personnage joué par Shyamalan et les paroles de Joaquin Phoenix après avoir écouté la radio, soit dans les deux cas des propos sensiblement sujets à une remise en cause.

Hum… la crédulité (celle d’une famille coupée du monde, mais aussi celle des spectateurs) serait-elle le vrai sujet de Signs ?

Logan : les comic books c’est pas la vie

De tous les films de la franchise X-Men, le troisième volet des aventures de Wolverine est clairement le plus réaliste, et pour cause : tous les évènements décrits précédemment ne se sont jamais déroulés.

Ou tout du moins absolument pas comme décrits dans la série de films sortis par la Fox entre 2000 et 2016.

Preuve en est, Hugh Jackman/Logan lui-même passe son temps à expliquer que les aventures contées dans les comics papiers aperçus tout au long du métrage sont en grande partie du flan, qu’il ne s’agit que d’adaptations romancées de ses aventures à lui.

Ou pour le dire autrement : Logan est le seul film qui se passe IRL (d’où cette ambiance crépusculaire façon Impitoyable de Clint Eastwood, cette violence interdite au moins de 16, ce héros complètement démythifié réduit à conduire des limousines pour boucler ses fins de mois, etc.), toutes les autres aventures de la bande du Professeur Xavier sont des adaptations cinéma inspirées de faits réels et destinées à un public familial.

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The Shining : une fake news pour dénoncer une fake news

Tout comme le fait que les dinosaures n’ont jamais existé ou que la Terre est plate, les vrais savent que l’homme n’a jamais posé le pied sur la Lune ce jour de 16 juillet 1969.

Et parmi eux William Karel, un Français auteur du documentaire Opération Lune sorti en 2002 qui démontre point par point que le réalisateur Stanley Kubrick a utilisé son film de 1981 pour avouer le rôle qu’il a tenu dans cette vaste conspiration.

Dans les années 60, l’administration Nixon était en effet prête à tout pour assurer la suprématie des États-Unis dans la conquête de l’espace, y compris faire croire à l’URSS que même si Armstrong & Co. n’étaient jamais été sur la Lune, ils y étaient allées quand même.

Fort de son expérience sur le chef d’œuvre de science-fiction 2001, l’Odyssée de l’espace, Kubrick va être recruté pour filmer ce faux-alunissage scripté de A & Z.

Bien qu’il se soit engagé à ne rien dire à personne, il finit cependant par en avoir gros sur la patate de porter un secret aussi lourd et décide de truffer la meilleure adaptation ciné de Stephen King de tonnes de détails en guise de confession.

Du pull-over porté par Danny à l’effigie de la fusée Apollo, aux motifs du tapis, en passant par le numéro de la chambre mystérieuse modifié par rapport au livre (237 et non plus 217, histoire de correspondre à la distance de 237 000 miles séparant les deux astres), tout concorde merveilleusement.

Non-content de mettre à jour tous ces indices, Opération Lune enrichit son propos de témoignages de personnalités de premier plan comme le prix Nobel Henry Kissinger, des hauts cadres de la NASA ou la propre femme de Kubrick, qui tous semblent abonder dans ce sens.

La démonstration fait d’ailleurs tellement son effet que les complotistes de tous bords vont à partir de là s’en servir comme preuve pour légitimer leur délire.

Oui, parce qu’Opération Lune est en réalité, non pas un documentaire, mais un « documenteur » tourné dans le but de faire la démonstration que l’on peut soutenir les thèses les plus farfelues en détournant avec suffisamment d’habileté faits et témoignages.

Une fois le pot aux roses dévoilé, nombreux seront pourtant les sites et les forums qui continueront de soutenir que Kubrick était de mèche avec les amerloques.

The Rock : quand James Bond reprend du service

Dans le film de Michael Bay sorti en 1996 et que beaucoup considèrent comme son meilleur (enfin son moins pire), Sean Connery joue tout en moumoute poivre et sel un certain John Mason, le seul homme à s’être jamais échappé de la prison d’Alcatraz.

Pas de chance pour lui, le gouvernement américain va ensuite lui remettre le grappin dessus pour le placer à l’isolement 33 ans durant, avant de le faire ressortir le temps d’une mission pour lui coller Nicolas Cage aux basques.

Évidemment le fait que Mason soit britannique, agent secret et interprété par l’acteur qui a tenu le rôle de James Bond pousse le film à multiplier les clins d’œil dans ce sens, mais il existe également de sérieuses raisons de penser qu’il s’agisse d’une seule et même personne.

Question timeline déjà, tout colle : Mason a (évidemment) le même âge que Bond et ses démêlés avec la justice US remonte aux années 60, période où Connery officiait au service de Sa Majesté.

Plus troublant encore, il est rappelé un nombre incalculable de fois que, comme 007, Mason ne possède pas d’identité propre, qu’aucun gouvernement ne reconnaît son existence, qu’il a été entraîné par les meilleurs (le très british M16, of course), etc.

Mieux, cette théorie permet de faire lien avec une autre théorie très populaire pour expliquer la longévité du personnage : James Bond est un nom de code porté par différentes personnes – voilà pourquoi son apparence change au fur et à mesure des films ou que certains personnages comme Q et M vieillissent et pas lui.

Et si vous ajoutez à cela le fait que le roi des univers connectés Quentin Tarantino ait officieusement participé à l’écriture du scénario de The Rock, la boucle est bouclée : John Mason est bel et bien James Bond, et James Bond est bel et bien John Mason.

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The Dark Knight : le Joker est le vrai héros

Un peu trop rapidement caricaturé en agent du chaos, il est pourtant celui à qui Gotham City doit énormément, lui qui a éliminé la quasi-entièreté du crime organisé et démasqué la grande majorité des officiels corrompus.

Bon attention, le mec reste un psychopathe patenté, mais pour rappel avant qu’il n’arrive en ville l’ambiance était tellement au bordel généralisé qu’il fallait en arriver à tolérer qu’un type en combinaison en caoutchouc et oreilles de chauve-souris patrouille dans les rues la nuit pour maintenir un semblant d’ordre.

« Man with a plan » dès le départ, lorsque le Joker braque une banque contrôlée par un parrain, il s’agit pour lui de débusquer ce dernier et offrir à Batman la possibilité de l’extrader.

Fervent supporteur du commissaire Gordon dont il admire la droiture, il ne cesse ensuite de trouver Bruce Wayne en travers de sa route bien qu’il tente d’en finir une bonne fois pour toute avec la mafia.

Du coup, quand par la suite il mutile le procureur Harvey Dent, il s’agit de lui faire comprendre à quel point Batman est nocif pour la ville (ne serait-ce que de par les vocations qu’il suscite) et qu’il est impératif qu’il soit mis hors d’état de nuire.

À la fin de Dark Knight, Ghotam est d’ailleurs pacifiée du sol au plafond et n’a absolument plus besoin d’un justicier privé.

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Retour vers le futur : deux Marty sinon rien

Dans le premier volet de la trilogie, Marty McFly est né en 1968 d’un père raté, George McFly, et d’une mère alcoolique, Lorraine McFly. Petit chef et fier de l’être, Biff mène la vie dure à George au bureau.

Dans ce monde, Marty retrouve le Doc’ le 21 octobre 1985 sur le parking des Deux Pins. L’horloge a déjà été frappée par la foudre, et le Doc’ se fait buter par les Libyens.

Jusqu’ici tout va bien.

Marty voyage ensuite dans le temps pour retourner en 1955, détruit un des deux pins du parking, modifie la rencontre entre George et Lorraine, tandis que Doc bousille la rambarde située sous l’horloge. Après cela, Marty revient dans un 1985 remanié, dix minutes avant son départ.

Ses parents sont pétés de thunes, Biff leur sert de larbin, le parking des Deux Pins s’appelle désormais le parking du Pin Solitaire et la rambarde sous l’horloge est bousillée.

Là en revanche, ça se complique un peu.

Lorsque Marty se revoit échapper aux Lydiens, le spectateur pense en effet instinctivement qu’il s’agit du même Marty que celui du début du film.

Sauf que pas du tout : il s’agit en réalité d’un autre Marty – non pas le Marty issu d’une mère alcoolique et d’un père loser, mais le Marty qui a déjà vécu avec des parents pétés de thunes et qui s’apprêtait à camper le lendemain avec Jennifer.

En modifiant le passé, le Marty du début du film a de facto modifié la réalité du 1985 du début du film, transformant ainsi la réalité du 1985 de la fin du film.

Comment ce double a-t-il été créé ? Par qui ? Skate-t-il aussi bien que son original ? Si personne n’en sait rien, son existence explique cependant l’envoi d’une nouvelle lettre au Doc’, et accessoirement pourquoi chacune des deux lettres a une écriture différente.

Kill Bill : Bill est toujours en vie

Déterminée à faire passer l’arme à gauche à toutes celles et ceux ayant participé au Massacre des Deux-Pins, Beatrix Kiddo aurait néanmoins épargné son mentor dans la dernière scène, lui qui de tous les membres du Détachement International des Vipères Assassines est le seul qui dans les génériques de fin ne voit pas son nom barré ou surligné d’un point d’interrogation.

Théorie surprenante s’il en est (ce n’est pas comme si La Mariée avait passée 10 chapitres avec cette seule idée en tête), elle ne manque cependant pas d’arguments à faire valoir.

Tout d’abord, les plus attentifs auront évidemment remarqué qu’après avoir été frappé par « la technique des cinq points et de la paume qui font exploser le cœur », Bill se lève et marche, non pas cinq, mais six pas avant de s’effondrer au sol.

La raison ? La technique n’a pas fonctionné, car Paï Meï ne l’a en réalité jamais enseignée à Beatrix.

Alors qu’il est rappelé à plusieurs reprises que le vieux maître ne la transmet sous aucun prétexte et que Kill Bill Vol. 2 prend le temps de décrire l’apprentissage d’autres techniques dont son élève se servira plus tard (arracher un œil à main nue, briser une planche de bois placée juste devant soi…), jamais les deux en sont vus ensemble en train de pratiquer ce coup fatal.

D’autre part, si l’on s’attarde sur la psychologie de Beatrix, loin de se résumer à ce personnage monolithique uniquement obsédé par sa quête vengeance, elle se montre à l’occasion capable d’empathie et de miséricorde, cf. sa scène face à la fille de Vernita Green ou celle où elle épargne un jeune yakuza.

Dans la dernière partie du film, elle doit en sus faire face à des révélations qui ne peuvent que la conduire à se remettre en question : non seulement sa fille est vivante et Bill se comporte comme un père attentionné, mais en plus ce dernier lui avoue regretter de lui avoir collé une balle dans la tête.

C’est alors que les deux amants terribles s’accordent sur un pacte tacite : le Snake Charmer simule sa mort, signifiant là qu’il délivre Beatrix du cycle de violence dans lequel elle s’est enfermée et lui laisse le soin d’élever leur fille BB.

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American Psycho : Patrick Bateman n’est peut-être pas si fou

De la même façon que dans Fight Club, Tyler Durden n’existe que dans la tête d’Edward Norton, l’interprétation qui prévaut c’est que Patrick Bateman n’a jamais tué personne et que tous les meurtres dépeints sont le fruit de son imagination.

Se pourrait-il pourtant que la réponse soit plus nuancée ?

Si dans les derniers mètres du film son esprit divague clairement (voiture qui explose, distributeur de billets de banque qui lui parle…), n’oublions pas que Bateman présente dès le départ de sérieux troubles psychologiques.

Il n’a pas réellement d’identité, est en proie à de sérieuses pulsions de violence, se comporte comme un sociopathe, et, plus globalement, entretient une relation très élastique avec la réalité.

Narrateur peu fiable, il est très probable qu’il fantasme de A à Z certains de ses actes, mais il est également tout aussi probable qu’il s’en représente certains beaucoup plus beaux qu’ils ne le sont – cette tronçonneuse qui tombe pile au bon moment, ce monologue des plus fluide sur les vertus comparées de la discographie de Huey Lewis & The News

Ou pour le dire autrement : Bateman n’a peut-être pas « 40 » cadavres à son actif comme il le confesse à son avocat, ni même « 20 », mais tout porte à croire qu’il a bel et bien zigouillé un type qui ressemble à Paul Allen, quelques prostituées et un SDF qui passait par là (un meurtre qui pour le coup est montré sans le moindre soupçon de mise en scène).

Le débat n’est néanmoins pas prêt de se clore, Breat Easton Ellis, l’auteur du livre dont est tiré le film, ayant récemment admis dans son dernier ouvrage, White, que lui-même ne savait pas si Patrick Bateman était un tueur en série ou un simple malade mental.

Commando : une bromance et rien d’autre

Avant Top Gun, qui en 1986 dressait sous ses faux-airs de films d’aviation le portrait d’un Tom Cruise à la croisée des chemins de sa sexualité, un an plus tôt, il y a eu Commando.

Là encore, prétexte est pris d’une intrigue donnant dans l’hypermasculinité la plus décomplexée (une vague histoire de coup d’état dans un pays fictif d’Amérique du Sud qui se termine tous Kalash’ et pectoraux dehors) pour mettre en scène l’arc narratif d’un homosexuel repenti (Arnold Schwarzenegger) pourchassé par ses anciens frères d’armes.

Désireux de le ramener dans le droit chemin, les plus déterminés n’hésitent pas à kidnapper le fruit de ses amours hétéros, sa fille « Chenny ».

Flanqué d’un sidekick femme qui veille à ce qu’il ne retombe pas dans ses vieux démons, Arnie passe alors le film à louvoyer dans un océan de double sens tous plus phalliques les uns que les autres.

Point d’orgue de cette orgie crypto gay, sa relation avec son ancien partenaire Bennett. Grimé en Village People (cotte de mailles qui boudine, pantalon en cuir et moustache de Freddie Mercury), c’est peu dire qu’il se languit de retrouver son ex.

Et quand vient enfin le temps des retrouvailles (attention métaphore), couteaux en main, rarement un homme aura été vu jubiler ce point à l’idée de pénétrer le corps de son adversaire avec une arme, tandis que lorsqu’il finit par se faire empaler par un tuyau, jaillit une fumée blanche des plus suspectes.

Tout ce vent d’excitation n’aura toutefois pas raison de la détermination de notre action hero qui dans la toute dernière scène jette un ultime regard plein d’affection à ses anciens camarades (et comme si tout cela n’était pas déjà trop évident, est joué en fond un morceau intitulé We Fight For Love), avant de rejoindre les deux seules protagonistes de sexe féminin du film.

Bien tenté les gars.

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