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Les 10 albums de rap US qu’il ne fallait pas manquer en 2017 [DOSSIER]

Les 10 albums de rap US qu’il ne fallait pas manquer en 2017 [DOSSIER]

Ton album préféré de l’année fait-il partie de la sélection de l’année ?

Après un exercice 2016 particulièrement relevé, 2017 a vu revenir sur le marché toute une série de franchise players (Drake, Eminem, Snoop Dogg, 2 Chainz, Meek Mill…), mais aussi l’émergence de nombreux rookies (Cardi B, Lil Pump, Lil Yachty…).

Au-delà du buzz et des chiffres de ventes, question qualité ce ne sont pourtant pas ces derniers qui ont le plus marqué l’année.

Découvrez ci-dessous notre classement des dix meilleurs albums de rap cainri sortis ces douze derniers mois… et rendez-vous dans les commentaires pour en débattre !

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10. Lil Uzi Vert – Luv Is Rage 2

Sorti le 25 aout sur Generation Now & Atlantic Records.

De tous les mumbleurs et autres Soundcloud rappeurs, le P’tit Uzi serait-il celui qui s’en sort le mieux quand vient l’exercice du premier disque ?

Nourri exclusivement ou presque à l’énergie pure (tendance juvénile), ce Luv Is Rage deuxième du nom passe sans sourciller d’un morceau club à des ambiances plus intimistes sans jamais se départir de ce sens de la mélodie déglingué qui a fait la renommée de son interprète.

Parfois naïf, parfois désespéré, parfois les deux en même temps, l’auteur du banger XO Tour Llife 3 pose là les fondations de la rock star en devenir qu’il prétend être.

Si tout n’est pas parfait (quelques cafouillages et répétitions notamment), l’avenir lui semble néanmoins radieux.

9. Rick Ross – Rather You Than Me

Sorti le 17 mars sur Maybach Music Group & Epic Records.

Si commercialement depuis quelques années Rénzél ne brille déjà plus au firmament de sa gloire, artistiquement parlant le Bawse en a encore sous le pied. Preuve en est avec ce neuvième opus qui bien qu’un peu trop encensé par la critique US à sa sortie fait belle figure dans sa discographie.

Flow impeccable, productions choisies avec soin (un point bonus pour Beat Billionaire), featurings très quali, variations intéressantes autour de son personnage… RYTM déroule ses quatorze pistes sans jamais décevoir, mais sans jamais réellement surprendre non plus.

C’est là sa force et sa faiblesse.

8. Future – HNDRXX

Sorti le 24 février sur A1 Recordings, Freebandz & Epic Records.

Non content d’être rentré dans l’histoire en classant numéro 1 des charts deux albums sortis à une semaine d’intervalle, l’ATL monster démontre une fois de plus qu’il est l’un des rares (si ce n’est le seul depuis le Lil Wayne des grandes années) à pouvoir concilier quantité et qualité.

Quand FUTURE évolue en terrains connus, HNDRXX propose un son plus accessible, quitte à voir le rappeur pousser joyeusement la chansonnette et flirter avec la pop maintsream.

À écouter si vous vous êtes toujours demandé ce que donnerait un album de r&b nineties enregistré sous codéine.

7. Run The Jewels – RTJ 3

Sorti le 13 janvier en physique sur Run the Jewels, Inc. & RED.

Le combo El-P x Killer Mike continue sur sa belle lancée avec un disque tour à tour dense, enragé, anxieux et exalté.

Rien de nouveau sous le soleil donc, la qualité est toujours là (lire : supérieure à la concurrence), que ce soit au niveau des flows, des textes et des productions.

Politiquement chargé, ce troisième opus ne sombre cependant jamais dans le militantisme à gros sabots (Eminem si tu nous lis…), ni dans le son un peu trop « à l’ancienne » qui va trop souvent avec.

Une excellente introduction à leur discographie pour les néophytes.

6. Migos – Culture

Sorti le 27 janvier sur Quality Control Music, 300 Entertainment & Atlantic Records.

Passé à deux doigts de l’oubli après leur hit Versace de 2013 (échec commercial de leur premier album Yung Rich Nation, emprisonnement d’Offset…), le trio géorgien le plus influent de son époque a enfin décroché le hit qu’il méritait tant avec Bad and Boujee.

CULTURE ne se résume néanmoins pas à ce carton tant l’opus se révèle riche en pépites (T-shirt, Brown Paper Bag…). Ayant retenu la leçon de leurs précédentes mixtapes vraiment trop éreintantes, le rendu est ici beaucoup plus léché, les réécoutes apportant leur lot de valeur ajoutée.

Si en 2017 tout le monde peut rapper en triolet, personne ne peut le faire comme Migos.

5. Rapsody – Laila’s Wisdom

Sorti le 22 septembre sur Jamla Records & Roc Nation.

Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirais qui tu es ?

Kendrick Lamar, Anderson Paak, Busta Rhymes, Black Thought, Musiq Soulchild, 9th Wonder, Khrysis… à l’énoncé des invités présents sur ce second album de la rappeuse signée sur Roc Nation, difficile de ne pas lui accorder instantanément le bénéficie du doute.

Habile synthèse entre aspirations major et créativité indie, Laila’s Wisdom créé ce sentiment de ne pas être complétement rattaché à son temps sans pour autant sonner daté ou vieillot.

Clairement pas l’album le plus tendance de l’année donc, mais à n’en point douter l’un de ceux qui se réécoutera avec le plus de plaisir dans quelques saisons.

4. Vince Staples – Big Fish Theory

Sorti le 23 juin sur ARTium Recordings, Blacksmith Records & Def Jam Recordings.

Après la réussite Summertime ’06, nouvelle balle pour le californien qui plutôt que de répéter la formule précédente s’aventure dans des ambiances plus dansantes, influences house et U.K. garage à l’appui.

Le virage est tel que Staples lui-même a twitté non sans humour que son album devrait concourir dans la catégorie électro aux Grammys.

Bon attention, cette direction artistique nouvelle n’a en rien entaché son sens de l’observation, la Cité des Anges baignant toujours dans la noirceur la plus totale.

Seul regret ici : l’absence d’un véritable hit histoire de mettre tout le monde d’accord.

3. Tyler, The Creator – Flower Boy

Sorti le 21 juillet sur Columbia Records.

Sept ans après la déferlante Odd Future, Tyler, The Creator réalise l’album qui lui ressemble le plus, celui qui touche au plus près son potentiel trop longtemps esquissé.

Cette arrivée à maturation se fait sentir tant dans les textes (son fameux coming out), que dans la direction artistique. Bien qu’il produise, compose, arrange et écrive l’intégralité des morceaux, un peu à la manière d’un Kanye West des grand jours, le Goblin n’en oublie pas de faire briller toute une palette d’invités (Frank Ocean, ASAP Rocky, Anna of the North, Lil Wayne, Kali Uchis, Steve Lacy, Estelle, Jaden Smith, Rex Orange County…).

Kaléidoscopique sans être brouillon, introspectif sans être voyeur, virtuose sans être tape-à-l’œil… au jeu des équilibres, Flower Boy s’en tire admirablement bien.

2. Jay Z – 4:44

Sorti le 30 juin sur Roc Nation & Universal Music Group.

Et si ce treizième album studio de Jay Z était en réalité le premier album de Shawn Carter ?

Faisant écho au Lemonade de sa compagne sorti l’année dernière, le mogul parle d’infidélité, de paternité, de matérialisme, de prise en main, le tout sur un ton étonnamment sobre et mature.

Un ton que reflète admirablement l’écrin musical composé pour l’occasion par le vétéran No I.D. qui réussit à proposer de l’inédit en samplant en terrains conquis (Stevie Wonder, Nina Simone, Donny Hathaway…).

Plus encore que la démonstration de force d’un rappeur de 47 ans qui se bonifie avec le temps, 4:44 s’écoute comme un témoignage sur l’époque. Un album peut-être plus important qu’il n’y paraît.

1. Kendrick Lamar – DAMN

Sorti le 14 avril sur Top Dawg, Aftermath & Interscope.

Après les tribulations jazz/soul/funk de To Pimp a Butterfly en 2015 et la pige semi-expérimentale Untitled Unmastered en 2016, Kung-Fu Kendrick est revenu au kickage en bonne et due forme en 2017.

Résultat, 55 minutes de musique plus tard le petit prodige accroche comme si de rien était un nouveau classique à sa ceinture.

Toujours inventif, toujours authentique, toujours réfléchi, Kendrick Lamar rappelle les grandes heures d’un Michael Jordan ou d’un Kobe Bryant quand ces derniers évoluaient à leur apogée.

Amateurs de rap de tous bords, ne boudez pas votre plaisir et appréciez : des comme lui c’est un seul par génération, et encore.

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