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Zamdane sort de sa « Chrysalis » [PORTRAIT]

Zamdane sort de sa « Chrysalis » [PORTRAIT]

Pour la sortie de son EP « Chrysalis » et de son extension, le rappeur se fait tirer le portrait.

Si c’est d’un Z que Zamdane signe ses sons, sa carrière pourrait être succinctement décrite en trois « M » : Maroc, Marseille et micro. Car oui, le bonhomme a suivi ce parcours avant de s’imposer dans le game hexagonal. Arrivé de l’autre côté de la Méditerranée pour les études, il a finalement installé ses rimes au sein de la cité phocéenne avant de parcourir les routes et les plateformes de streaming de l’hexagone. Sur son C.V, on peut voir de nombreux projets dont un nouvel E.P Chrysalis, doté d’une extension. Voilà qui valait bien une rencontre, mais en facetime. Coronavirus oblige.

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Le permis en accéléré

Evidemment, difficile de ne pas évoquer le parcours personnel de Zamdane avant de causer de sa musique. De nationalité Marocaine, il a débarqué il y a seulement quelques années en France pour ses études avant de finalement prendre le micro. Une rencontre entre deux mondes qui se nourrissent aujourd’hui, comme il le raconte : « Rapper en français, c’est un travail (rires) ! Je parle la langue, mais sur la prononciation il y a quelques petites choses qui ne vont pas. La musique permet de passer au-dessus, car c’est le travail constant et l’amour des mots qui veulent ça. Mieux je rappe, mieux je parle et vice versa. » Une véritable gymnastique au moment de l’écriture : « Quand j’essaye de placer mes punchlines, je fais souvent la traduction dans ma tête, de l’arabe au français. On va dire que je rappe en français comme je pense en arabe (rires). »

L’étudiant qu’il est ne va d’ailleurs pas tarder à se faire remarquer. En très peu de temps, l’artiste va s’ouvrir les portes du game à force de travail… Et à vitesse grand V. « J’ai commencé à rapper et même pas un an après j’ai sorti mon premier son. « Mon arrivée dans le rap, c’est comme le permis en accéléré » explique-t-il. Car oui, depuis 2018, le Z a signé pas moins de 5 projets… Le tout dans un rap technique et personnel. Qui dit mieux pour un rookie ?

je rappe en français comme je pense en arabe

Mais loin de courir après le succès, c’est la passion qui se trouve être le moteur du jeune-homme. Et pour cela, il n’hésite pas à sortir une métaphore très marseillaise : « Ce qui m’a fait bander dans le rap, c’est l’émotion, la passion… Ce n’est pas le buzz. La reconnaissance, forcément tu la cherches, mais il n’y a rien qui fait plus plaisir que des gens qui te disent « ça me touche », « je comprends », etc. Je préfère ça, plutôt que de voir tourner une musique qui ne me plaît pas. »

Zamdane se dévoile

Après avoir prouvé sa capacité à rapper au kilomètre, l’heure est donc venue pour Zamdane de faire parler une autre facette de sa personnalité avec Chrysalis. Les difficultés de la vie, les embûches sur son parcours, ses interrogations… Aujourd’hui, le rappeur parvient à faire avec une foule de sentiments et à la partager en musique, comme une maîtrise un peu plus totale de son art. « Je commence à parler directement de mon propre vécu, le partager. Etre moins généraliste, plus parler de moi. Au final, faire une musique qui me ressemble le plus possible. C’est une autre étape, un changement. La vie continue et forcément, on grandit, on change, certaines choses s’améliorent, il ne faut pas rester bloqué dans le passé » confie-t-il.

Alors qu’il était en train de bosser sur son album, la crise du coronavirus a débarqué. De quoi le plonger dans un drôle de mood… Et le pousser à rapper. Abordant des thèmes plus introspectifs, il a fait le choix de tout faire pour que l’auditeur soit plongé dans son univers. Pour cela, notons que deux semaines de travail auront suffi. Lui, dit qu’il a simplement suivi son instinct : « Pour moi, c’est comme un élan personnel. Quand tu sors des morceaux, les gens ne voient que le face que tu essayes de montrer, pas forcément tout le travail qu’il y a derrière. Là, c’est vraiment ce que je veux montrer, je suis moi-même. C’est une période transitoire. Je veux embarquer l’auditeur. Mon but, c’est de faire en sorte qu’il comprenne du mieux possible mon histoire, mon parcours. Qu’il sente ce que je ressens. »

je communique mon apprentissage car je n’ai pas la prétention d’être le meilleur. Je veux juste être meilleur qu’hier

Si l’envie d’encore plus se dévoiler est là, l’idée d’une certaine progression n’est pas bien loin. Car oui, s’il ne fait pas dans l’egotrip bête et méchant, Zamdane cherche tout simplement à évoluer, à voir plus loin : « J’ai décidé d’être intransigeant et de ne pas m’arrêter de rapper, mais toujours en restant honnête. Car il y a des évolutions, tu ne peux pas rapper toujours la même chose. Dans un an, je vais peut-être faire quelque chose de différent. Mon apprentissage, je le communique car je n’ai pas la prétention d’être le meilleur. Je veux juste être meilleur qu’hier ».

L’hyperproductivité en ligne de mire

Des thèmes plus larges, des enregistrements instinctifs, un EP et son extension balancés à la volée… Pas de doute, Zamdane est prêt pour l’album. Et cela tombe bien, il ne demande que ça. Sa visée, l’hyperproductivité. Où comment gérer son envie de rapper dans un flux continu de travail. Il éclaircit sa volonté : « J’ai eu beaucoup de complications dans ma vie, au niveau personnel comme professionnel. Donc maintenant, j’ai les armes pour faire face aux problèmes. Je suis prêt à rentrer dans une hyperproductivité que je cherche depuis longtemps. C’est mon premier pas là-dedans, avec l’extension de l’EP. Désormais, je ne jure que par l’hyperproductivité, je fais confiance à mes élans. Je vais arrêter d’être dans le calcul, quand j’ai un truc à dire, je le dis. Mon but, c’est clairement d’envoyer la sauce. »

Pour cela, l’artiste a trouvé son cocon à Marseille. Pas besoin pour lui de déménager sur la capitale pour se rapprocher de qui que ce soit : « Les dernières années, j’ai passé beaucoup de temps au bled. J’étais à deux doigts de m’y installer… J’y étais juste avant le confinement. A Marseille, je suis bien, je n’ai aucune raison d’aller ailleurs pour mieux bosser ou me faire connaître. Tu peux travailler dès que tu es bien quelque part, je fais confiance à mes efforts, aux gens qui m’aiment, à mes proches et à Dieu. »

tant que je partage ma musique, je suis le plus heureux du monde

Fort de cet équilibre, il aura réussi à découvrir l’hexagone à travers de nombreux concerts et même entrer à la commanderie, le centre d’entraînement de l’Olympique de Marseille, le temps d’un freestyle pour le club. Des accomplissements certains pour celui qui ne court cependant pas après les validations médiatiques : « Tant mieux si c’est là, mais si ce n’est pas le cas, tant-pis. Je prends du plaisir quand on va vraiment parler des ressentis, etc… Et sur scène. Moi, tant que je partage ma musique, je suis le plus heureux du monde. Je ne connaissais pas des villes comme Nancy, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Metz… C’est une sensation de fou, car on travaille en famille et on rencontre du monde. Tu te sens partout chez toi et tu te fais des amis ! »

Qu’on se le dise, Zamdane n’est plus très loin de sortir complètement de sa chrysalide !

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