Actualités Musique

joy.s.a.d, Instagram comme un tremplin [DOSSIER]

joy.s.a.d, Instagram comme un tremplin [DOSSIER]

Focus sur un rookie qui après avoir explosé sur Insta, se jette dans le grand bain du game.

Depuis un peu plus de 10 ans, le game trouve de nouveaux leviers pour découvrir les talents de demain. Si les télé-crochets ont cartonné du côté de la variété FM, il n’en est rien du rap qui, comme à son habitude, fait les choses par lui même ou presque. Ainsi, c’est à l’assaut des réseaux sociaux et de différentes plateformes qu’il a réussi à s’affirmer. Aujourd’hui, focus sur joy.s.a.d, un talent qui, justement, a percé grâce à Instagram. Au menu de son quotidien, des freestyles détonants, une grosse technique et une vraie gueule… Rendez-vous avec un bonhomme qui a passé la seconde grâce à un premier clip et une signature en label.

La famille à la base de sa passion

Si le game était un jeu des sept familles, on demanderait aujourd’hui le beau-père. Une carte joker dans la poche de notre interviewé du jour, joy.s.a.d. En effet, c’est grâce à lui que notre jeune talent s’est mis au rap. Une découverte précoce, comme une vraie claque, à l’époque où certains de ses camarades jouaient encore dans le bac-à-sable. Il raconte : « C’est mon beau-père, Fabien, qui m’a mis là-dedans. C’est vraiment une encyclopédie du rap, il connaît tout ce qui est old school. A huit ans, j’avais déjà eu la chance de voir IAM en concert. Pour un mec de la génération 2000, c’est plutôt rare. J’ai baigné là-dedans, il me faisait écouter des dingueries dans la voiture comme Cut Killer, etc. »

A partir de là, difficile de faire autrement que de s’y mettre à fond et c’est à 11 ans que le rappeur prend ses responsabilités : « J’ai commencé à kicker sur une face B d’un album d’AKH, avant ça j’écrivais quelques petites poésies. » Dans un sourire, il concède d’ailleurs s’être pas mal emporté à ce moment-là : « Dans mes premiers textes, j’étais méga-engagé pour un mec de mon âge (rires). J’idéalisais le rap en pensant qu’on devait avoir du vécu, plein de choses à dire et des idées à défendre, c’était forgé par ce que mes parents écoutaient. Aujourd’hui, bien sûr, je vois les choses différemment. » Toujours focus sur ses fameuses racines familiales, il dit vouloir faire attention à ce qu’il produit, pour ne pas irriter celui qui lui a mis le pied à l’étrier. « Je me dois d’assurer désormais, je fais attention à bien écrire et bien rapper… Pour ne pas qu’il se dise « mais putain, qu’est-ce que je lui ai fait écouter ? » » explique le rookie.

Devenir rappeur, j’ai toujours vu ça comme un rêve, mais je n’ai jamais pensé que c’était impossible

Le voilà donc sur la route du rap, du vrai, même si ce chemin ne lui fait pas peur pour un sou. Bien décidé à mener sa barque comme bon lui semble, joy.s.a.d vise juste : « Devenir rappeur, j’ai toujours vu ça comme un rêve, mais je n’ai jamais pensé que c’était impossible. Au début, je ne faisais rien de sérieux mais les gens qui me suivaient m’ont fait prendre conscience de l’importance de tout ça, notamment sur Instagram. » Le fameux réseau social comme un véritable tremplin…

Instagram, sa rampe de lancement

Reste que si le bonhomme est passionné, il habite à Périgueux. Une ville plus connue pour la fête du slip que pour son poids dans le game. Qu’importe, si les emcees ne sont pas légion dans le coin pour croiser le fer, la rappeur saura se faire les dents autrement. « Le problème chez nous, c’est qu’on manque de personnes qui investissent dans le rap. Nous, on a fait tout ce qu’on pouvait : des petits concerts, des séances en studio, etc. Mais en studio, au mieux, t’avais des ingé-son spécialisés dans le reggae » argumente-t-il.

Pas grave, une autre plateforme s’avère parfaite pour lui offrir une scène : Insta, grâce notamment aux concours organisés par la page 1 minute 2 rap : « Le format court est intéressant, ça te permet de tout donner en un minimum de temps et comme j’ai fait un peu de théâtre, ça aide. De là, j’ai réussi à voir grimper mon nombre d’abonnés pour arriver à 100K. A l’époque ça faisait bisounours, là ça commence à devenir comme un vrai contender qui débarque sur Instagram. Par exemple, je suis récemment tombé sur un mec qui a clashé mes dents (rires). C’est une bonne école. » Le voilà donc enfin prêt à représenter sa ville, située à une heure de Bordeaux. Une ville dont la jeunesse se sent représentée par un poulain qui parle de sa vie dans le coin, avec un certain naturel, entre filles, soirées et moments entre potes : « Au mieux, on est 50 000 habitants. Je suis avec des tas de crapules depuis mon adolescence là-bas (rires). Tu peux être sûr que tous les jeunes me suivent car on est peu (rires). C’est l’avantage de cette mentalité du sud, ici, tout le monde se soutient, il y a une vraie unité. »

L’avantage de cette mentalité du sud, c’est qu’ici, tout le monde se soutient

Malgré cela, il garde la tête sur les épaules. Loin de Paris, mais fort de ses 100 000 followers sur Instagram, joy.s.a.d pourrait déjà avoir la tête qui tourne. Lui, préfère l’avoir sur les épaules, faisant preuve d’une sacrée maturité : « C’est effrayant car tout le monde te dit que t’as percé, mais en vrai je sais très bien que je ne suis que sur la première marche. Je me le dis depuis longtemps, mais tout est à faire. J’ai une dalle de fou, je veux montrer ce que je sais faire, avoir ma carte à jouer. »

Place à la suite

Et s’il ne se met pas à rêver tout de suite, c’est que le rappeur a un plan bien établi en tête, jugez plutôt : « Je crois en moi et cela depuis le début, mais je n’ai jamais eu envie de sortir un projet pour sortir un projet. J’aurais m’arrêter à 15K et balancer une mixtape, mais ça m’a donné la rage à avoir plus de followers, à me faire connaître encore plus. Là, je me dis qu’il y a 100 000 gars qui ont la dalle que je n’ai encore rien sorti. » Le plus gros de ses challenges arrive maintenant, passer du buzz des réseaux à celui d’une sortie en bonne et due forme sur les plateformes de streaming.

Pour cela, la signature de Because est arrivée. Un label indépendant qui a su le séduire et grâce auquel il se sent mieux entouré. L’occasion aussi, de « réfléchir mieux à la suite », à cette fameuse transition qui le verra débarquer sur un projet en 2020. D’ici là, des signes qui ne trompent pas ont ponctué son chemin vers le second chapitre de sa jeune carrière : un passage dans le Planète Rap de Marwa Loud chez Skyrock et des partages signés Tommy Genesis et Seth Gueko. « J’habite limite dans les champs, je ne mets presque jamais les pieds à Paris. Du coup, quand ceux qui sont installés te donnent de la force, ça te pousse de ouf. On se sent accompagné, épaulé ! Après, il faut garder les pieds sur terre… Et moi, ça va, je me sens toujours pisser » conclut l’artiste.

Il y a toujours un fil conducteur dans mes sons, comme si tu me suivais en train de marcher

Une manière de penser qui semble être la bonne pour joy.s.a.d. Déterminé à prouver sa valeur, il explique vouloir continuer à raconter son quotidien à l’instinct, dans un rap technique et actuel. Une énergie qui lui vient de son appétit pour les freestyles et qu’il compte retranscrire dans des « vrais sons » : « Mon style est très direct, ça vient de mon mood du moment. Je peux partir d’un storytelling de 4 lignes à du vrai kick ensuite. Il y a toujours un fil conducteur dans mes sons, comme si tu me suivais en train de marcher. Ce qui est cool, c’est que ça te laisse de la liberté. » La liberté, comme celle qu’il a de faire confiance à une éducation musicale old school, loin des tendances. Place maintenant aux sessions studio, mais aussi aux clips, comme celui du titre Chicha Pomme qui offre un apperçu de ce qui nous attend…

Dossiers

VOIR TOUT

À lire aussi

VOIR TOUT