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Tout sur la compilation « Cercle Fermé » [INTERVIEW]

Tout sur la compilation « Cercle Fermé » [INTERVIEW]

Retour sur la conception d’un projet pas comme les autres, qui compte sur les apparitions de Lacrim, Seth Gueko, Dabs, Niro, OR, ALP ou encore Flashko.

Crédits Photos : Antoine Ott.

Produire une compilation forte de 30 artistes pour 20 morceaux inédits, voilà le challenge relevé par Milos. A la tête du label Cercle Fermé, il a mixé rookies et grands noms pour un projet d’envergure, faisant la part belle aux styles qui font le rap d’aujourd’hui. Pêle-mêle, on retrouve sur son projet des rappeurs tels que Lacrim, Seth Gueko, Mato, Yaro, Dabs, ou encore Niro. Une troupe qui compte également ALP et Flashko, qui ont rejoint Milos pour une interview en bonne et due forme sur Booska-P.

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Milos, Cercle Fermé, c’est avant tout ton label.

Milos : Cercle Fermé, c’est ma structure, mon label. J’ai toujours été dans la musique, il y a un moment où j’ai eu l’envie et le besoin de monter ma propre structure. J’ai toujours les mêmes amis, les mêmes personnes autour de moi, c’est ce qui fait que j’ai appelé ça Cercle Fermé. C’est comme un état d’esprit. Dès que j’ai monté ma structure, j’ai eu l’ambition de la mettre sur le devant de la scène. J’ai donc réfléchi au meilleur moyen pour ça et forcément, c’est la compilation. On se dit souvent qu’un label doit avoir sa compile, là, c’est fait !

Cette compilation, c’est une suite logique pour toi ?

Milos : Pas forcément. La compilation n’est pas un passage obligé. Même si je suis entouré d’artiste de talents, des fois, tout peut se jouer sur un morceau qui pète, qui devient un véritable tube. Peut-être qu’un hit t’évite de travailler sur tout un projet. Une compilation, c’est plus de travail, mais aussi plus d’expérience emmagasinée.

ALP, ça fait longtemps que tu fais partie de l’aventure Cercle Fermé. Comment t’as travaillé sur ce projet ?

ALP : Tout s’est fait très naturellement, surtout que je n’ai pas fait de morceaux spécifiques pour ce projet. J’ai enregistré comme ça venait. J’apparais trois fois, j’occupe de la place (rires). En plus d’un morceau solo, j’ai collaboré avec Seth Gueko, puis AM et Rimkus. On est ensemble tous les jours avec l’équipe de Cercle Fermé, donc tu restes toi-même à chaque fois. Avec AM et Rimkus, on a enregistré le son plus tôt. Pour Seth Gueko, il kiffait bien ce que je faisais, on s’était déjà échangé quelques mots. On s’est mis d’accord pour faire un gros morceau.

Flashko, tu arrives avec ton propre style dans Cercle Fermé !

Flashko : J’ai voulu ramener ma signature. La compilation Cercle Fermé, c’est un projet dans lequel ça rappe hardcore, ça rappe très sérieusement. Moi, je suis peut-être un peu plus posé, donc ce qu’il fallait, c’était garder mon image quoiqu’il arrive. J’ai fait un morceau dans mon délire à moi, ceux qui écouteront te diront que c’est du Flashko, pas autre chose.

Une compilation, c’est plus de travail, mais aussi plus d’expérience emmagasinée

Cela peut être un vrai plus…

Flashko : Je le vois comme une force, c’est clair ! J’espère que les auditeurs aussi le prendront comme ça (rires). Franchement, c’est un plus, il ne faut jamais hésiter et ramener sa touche. Il y a ceux qui kifferont et ceux qui ne kifferont pas, mais ça ne ressemble qu’à moi. Je ne me trahis pas.

D’ailleurs, ils y a beaucoup de featurings inédits.

Milos : Par exemple, chez Niro et Chabodo, il y avait une vraie alchimie au départ. Ils ne se voyaient pas faire un morceau chacun de leur côté. Du coup, j’ai accepté. Au début, tu peux penser que c’est plus facile de ne travailler que des morceaux en solo, car il y a des questions d’ego. On n’aurait jamais pu forcer Tupac et Biggie (rires) ! Mais comme tout s’est fait naturellement, tu as ce petit plus des morceaux en commun.

Varier les styles, c’était une volonté de départ ?

Milos : Au début, on était parti pour un projet très rue car je trouvais que ça manquait un peu. La pop urbaine a clairement pris le dessus et je me disais qu’on pouvait ramener du rap pur et dur, dans l’esprit des compilations Hostile. Mais aujourd’hui, quand t’écoutes les morceaux d’un Dabs ou d’un Flashko, tu peux avoir un délire assez pop, alors que dans les propos ça reste dur.

Flashko : C’est exactement ça, dans l’écriture ça reste pas très catholique. Je fais de la pop urbaine, mais à ma façon.

La rue a évolué, la rue d’aujourd’hui n’est pas celle d’avant

Cercle Fermé garde ce côté street, mais avec une mise à jour.

Milos : C’est un peu ça. La rue a évolué, la rue d’aujourd’hui n’est pas celle d’avant. Comme dans tous les domaines, on ne fait plus les choses comme à l’ancienne. Que ce soit dans le rap, le foot, la boxe ou autre. Un Messi ne joue par exemple pas comme un Zidane ou autre.

Il y a des profils variés, ça va de rookies jusqu’à des artistes confirmés comme Lacrim ou Seth Gueko.

Milos : Le but, c’était de mettre en avant une nouvelle génération d’artistes. Je voulais miser sur des artistes qui montent pour pouvoir évoluer avec eux. Prendre que des gens hyper connus, ce n’est pas ma première volonté, ce sont des artistes qui sont déjà installés. Ce qu’il faut, c’est proposer un large choix au public pour qu’il découvre de nouveaux noms. J’espère que beaucoup vont éclore.

ALP, c’est une fierté pour toi de représenter le 94 de cette manière ?

ALP : Grave, ça fait longtemps que les rappeurs émergents du 94 le prônent. Il faut continuer, on vient de là, il faut représenter car c’est une force. Comme le 93, il faut montrer à notre façon ce qu’on sait faire.

Notre but ? Mettre en avant une nouvelle génération d’artistes

Flashko, tu as eu une appréhension avec tous ces noms sur la tracklist ?

Flashko : Non, aucune. On est tous des compétiteurs ! On respecte tous ceux qui sont sur le projet, grosse force à eux d’ailleurs, mais on fait les choses sans retenue. On fait les choses pour montrer qu’on est bien présent. Sinon, ce n’est même pas la peine de venir. C’est une compétition saine, faut prendre ça de ce point de vue là. Certains ont déjà accomplis de grandes choses, mais il faut poser à sa manière.

Milos, là t’as 30 artistes pour 25 morceaux… Comment tu t’es organisé ?

Milos : C’est tout un travail, il n’y a pas un seul morceau que je n’ai pas supervisé, des moments en studio jusqu’au tournage des clips. En 2018, je ne suis pas parti en vacances ! Les artistes écrivent de leur côté, on fait des sessions en studio, on travaille avec les beatmakers… L’important, c’est quand tout arrive à s’enchaîner. On a travaillé de la même manière avec les beatmakers qu’avec les rappeurs, l’important c’est de donner une chance à tout le monde.

Comment cela s’est déroulé pour le clip ?

Milos : Il faut dire une chose, il n’y a pas un morceau de la compilation sur lequel je n’avais pas d’idées. Du mastering en passant par la prod et donc jusqu’au clip, j’avais mes idées. Pour le Seth Gueko x ALP, c’est le réalisateur Colin L qui s’est chargé du clip. Je lui ai fait confiance, comme chez d’autres qui avaient une vision comme avec Dabs ou Lacrim.

Au studio, il y avait un vrai esprit. C’est quelque chose qui peut être amené à se perdre aujourd’hui

Qu’est qu’on retient de cette expérience au final ?

Milos : Aujourd’hui, nous sommes trois pour l’interview, mais il faut savoir que Cerclé Fermé, c’est un travail d’équipe. On répond présent à chaque fois, on écoute les bonnes idées de chacun. Si quelque chose nous permet d’avancer, on le prend. Au studio, il y avait un vrai esprit. C’est quelque chose qui peut être amené à se perdre aujourd’hui. Là, ça travaillait, mais ça pouvait partir en tournoi FIFA avec les artistes qui passaient simplement une tête. Il y a eu une très bonne alchimie entre tout le monde. Cette compilation dégage une ambiance, une âme.

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