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The Last Dance : que sont-ils devenus ?

The Last Dance : que sont-ils devenus ?

Après le succès retentissant de la série-documentaire, retour sur l’après-carrière de ses principaux protagonistes.

Dimanche 17 mai, ils étaient plus de 5 millions d’Américains à regarder sur ESPN les deux derniers épisodes du docu-série The Last Dance, sur la saison 1997-1998 de Michael Jordan et de ses Chicago Bulls. Avec plus de cinq millions de spectateurs en moyenne, la série est devenue le programme le plus visionné de l’histoire de la chaîne de télévision détenu par la Walt Disney Company. Diffusé sur Netflix, le programme a rencontré le même succès sur la plateforme de vidéos à la demande, déchaînant les passions. Les dix épisodes du documentaire permettent une immersion dans l’équipe des Chicago Bulls lors de la dernière saison de Michael Jordan dans l’Illinois, images d’archives et témoignages à l’appui.

22 ans après la formidable épopée des Bulls, force est de constater que les différents protagonistes n’ont pas tous évolué de la même manière et que certains sont bien mieux lotis que d’autres. De l’icône Jordan aux coéquipiers oubliés d’His Airness en passant par la direction tant décriée des Bulls, que sont devenus les membres de l’épopée The Last Dance ?

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Ils sont rentrés au ghota du basketball

« The Last Shot » ne sera finalement qu’un slogan. Après avoir battu le Jazz dans les dernières secondes du Game 7 des Finales NBA 1998 sur un crossover controversé puis un tir rentré dans la légende, Michael Jordan part à la retraite, le sentiment du devoir accompli. L’arrière a réussi le deuxième three-peat de sa carrière avec les Bulls et vient de remporter son sixième trophée de MVP des Finales. Alors que la première retraite d’His Airness a duré plus d’un an et six mois, la deuxième dure cette fois plus de 3 ans. Après avoir repris en main en tant que copropriétaire et dirigeant les Wizards en 2000, MJ déclare le 25 septembre 2001 son retour en NBA au sein de l’équipe de Washington. Il signe alors un contrat de deux ans, qu’il tient à honorer. À 38 ans, Jordan reste performant même si ses statistiques n’ont rien à voir avec celles de ses années Bulls. Pire encore, il ne parviendra pas à mener les Wizards en Playoffs et regretterait désormais cet épisode dans la capitale américaine. Tout n’est pas à jeter pour autant, avec une pointe à 51 points contre les Hornets le 12 décembre 2001, record en la matière pour un joueur de son âge.

Si la fin de carrière de Jordan n’a pas été très bien gérée, son après-carrière est un exemple du genre. Associé depuis 1988 à Nike, la légende du basketball a petit à petit développé la marque à son nom, qui a fini par s’imposer comme l’un des plus gros nom du streetwear avec d’autres géants tels qu’adidas, Puma ou encore Asics. En 2009, celui qui est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de basketball de l’histoire est intronisé au Hall Of Fame de la NBA. Un an plus tard, celui qui a cinq enfants devient le propriétaire des Charlotte Hornets, qu’il rachète pour 275 millions de dollars. Il devient alors le premier propriétaire noir de l’histoire de la NBA. Très discret et rarement aperçu en public (il aurait refusé une apparition à 100 millions de dollars), l’homme de 57 ans a récemment annoncé qu’il donnerait via sa marque une importante somme pour lutter contre les inégalités, en soutien au mouvement #BlackLivesMatter. Un geste qui a été salué, alors qu’il a souvent été reproché à Air Jordan son manque d’engagement politique lors de sa carrière.

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Lieutenant de Michael Jordan pendant de longues années, Scottie Pippen a 32 ans lorsque ce dernier prend sa retraite. Il réalise néanmoins plusieurs bonnes saisons, en faisant notamment parler ses qualités défensives hors du commun. D’abord à Houston, puis à Portland, avec qui il ira jusqu’au Game 7 des finales de conférence remporté par Les Lakers de Los Angeles en 2000, Pip se rapproche doucement de la retraite. Toujours aussi polyvalent dans tous les secteurs du jeu, l’ailier reste indispensable partout où il passe. Une dernière danse du côté de Chicago et le natif d’Hamburg (dans l’Arkansas !) prend sa retraite le 5 octobre 2004. L’ancien bras droit de MJ n’a pas pour autant quitté le paysage médiatique puisqu’il a d’abord été consultant pour ESPN avant de rejoindre ABC. Deux ans après son ancien coéquipier, Scottie Pippen rentre au Hall Of Fame le 13 août 2010.

Dernier membre du Big Three, Dennis Rodman est resté fidèle à lui-même à l’issue de son aventure chicagoane. D’abord aux Lakers puis aux Mavericks, l’ailier fort a continué à apporter sa défense, sa présence au rebond et sa folie pendant deux saisons avant de quitter la NBA. Celui qui a été pendant sept saisons de suite le meilleur rebondeur de la NBA a ensuite filé au Mexique, puis en Finlande et en Grande-Bretagne, où il n’a à chaque fois été aperçu qu’à quelques reprises en match officiel. Ces dernières années, l’homme de 59 ans a plus fait parler pour ses frasques que pour ses exploits balle en main, malgré son introduction au Hall Of Fame en 2011. Très proche de Kim Jong-Un, il apporte son soutien à Donald Trump en 2016 pour la campagne présidentielle. Après avoir défrayé la chronique vis-à-vis de ses aventures avec Madonna et Carmen Electra, The Worm s’essaie d’abord au catch, puis au cinéma, avant de faire des apparitions dans de nombreuses émissions de téléréalités.

Dernier Hall Of Famer et personnage emblématique des Chicago Bulls, Phil Jackson. Le Zen Master rejoint les Los Angeles Lakers en 1999 et y laisse là aussi une trace indélébile. Il y remporte son troisième Three Peat en tant qu’entraîneur entre 1999 et 2001 avant d’ajouter un back-to-back réalisé entre 2008 et 2010 à son palmarès. 11 fois champion NBA en tant qu’entraîneur, Jackson aura eu sous sa houlette deux des meilleurs joueurs de basketball de tous les temps : Michael Jordan aux Bulls et Kobe Bryant aux Lakers. Après avoir mis fin à sa carrière d’entraîneur à l’issue de la saison 2010-2011, le natif de Deer Lodge devient General Manager des New York Knicks en 2014. Il quitte la Grosse Pomme trois ans plus tard, en 2017.

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Ils ont atteint leur zénith en 1997-1998

Joueurs majeur de l’épopée des Bulls lors de la saison 1997-1998, Ron Harper, Toni Kukoc, Steve Kerr et Luc Longley ont atteint leur zénith à cette période-là. Les deux premiers ont prolongé leur aventure d’une saison dans l’Illinois, tandis que Steve Kerr et Luc Longley sont partis à l’été 1998. Pour Kukoc, la donne est quelque peu différente. L’ailier a réalisé la meilleure saison de sa carrière en étant le leader des Bulls au scoring, au rebond et à la passe décisive en 1998-1999, mais il ne retrouvera jamais les sommets atteints avec MJ. Les années suivantes seront moins bonnes et le Croate quittera la grande ligue par la petite porte en 2006 après une dernière expérience du côté de Milwauckee. Le natif de Split s’occupe désormais en jouant au golf, une passion partagée avec Michael Jordan. Arrivé à Chicago à 30 ans avec un statut de meneur vétéran, Ron Harper passera la saison 1998-1999 aux côtés de Kukoc. Si lui aussi augmentera ses statistiques personnelles, il ne parviendra pas à mener sa franchise en playoffs. Harp s’envole ensuite aux Lakers, avec qui il gagne deux nouveaux titres NBA. Le meneur de jeu est cependant un petit peu plus en retrait lors de ces deux campagnes victorieuses, marquées par l’éclosion du duo O’Neal-Bryant. Après avoir remporté sa cinquième bague en six ans, le natif de Dayton prend sa retraite. Depuis, l’homme de 56 ans a été aperçu pendant deux saisons à Detroit, où il officiait en tant que coach assistant.

Autre joueur a avoir remporté un titre NBA en dehors de Chicago, Steve Kerr rejoint les San Antonio Spurs à l’été 1998. Moins utilisé par Greg Popovich que par Phil Jackson, le spécialiste du tir à 3 points tire sa révérence sur son cinquième titre de champion NBA lors de la saison 2002-2003. Kerr devient ensuite journaliste sportif, avant de devenir General Manager des Suns en 2007. Il reste dans l’Arizona pendant 3 ans et décide en 2014 d’entraîner les Warriors de Golden State. La suite est connue de tous puisque le natif de Beyrouth a gagné trois titres NBA et participé à cinq finales avec la franchise de San Francisco, avec qui il a réalisé le meilleur bilan de l’histoire de la ligue (73 victoires pour 9 défaites en 2015-2016), battant au passage le record de ses Chicago Bulls. Pivot titulaire sous Phil Jackson, Luc Longley quitte aussi le navire à l’été 1998. Il s’engage à Phoenix et y reste deux saisons. L’Australien joue une dernière année aux New York Knicks avant de prendre sa retraite en 2001, la faute à une cheville gauche meurtrie. Depuis 2013, le natif de Melbourne est assistant coach de l’équipe nationale de basketball d’Australie.

Si The Last Dance a permis à de nombreux fans de (re)découvrir les exploits à répétition de Michael Jordan à Chicago, le documentaire met aussi un point d’honneur à présenter Jerry Krause, General Manager des Bulls de 1985 à 2003, comme le grand méchant de l’histoire. Critiqué pour sa volonté de démanteler l’équipe qu’il avait montée de toutes pièces, sa dureté en affaires et ses déclarations pas toujours adroites, celui qui était auparavant recruteur pour de nombreuses franchises ne pourra pas se défendre étant donné qu’il est décédé en 2017. Peu après la sortie du documentaire sur Netflix, de nombreuses voix se sont élevées pour contredire la façon dont est présenté Krause. Hall Of Famer et légende des Celtics (avec qui il a gagné 3 titres NBA), Kevin McHale n’a pas tardé à prendre la défense du natif de Chicago. Dans une interview accordée à Space City Scoop au moment de la diffusion de The Last Dance, l’ancien joueur de 62 ans déclare : « Jerry Krause avait l’air d’un vilain, mais ce n’est pas quelqu’un de méchant. Il n’était pas vraiment quelqu’un de méchant. Il était facile de parler avec lui en tant que GM, quand je devais négocier. Il a réussi à construire une équipe superbe. Je pense que trop de gens le critiquaient parce qu’il n’était pas validé par Michael Jordan […] Je me suis presque senti mal au moment de son portrait. Ce n’était pas le meilleur moyen de le décrire, surtout pour quelqu’un qui est décédé et qui ne peut dire aucun mot sur ça ». S’il n’est pas tendre avec Krause durant le documentaire, Scottie Pippen aussi rend hommage dans le programme à l’homme qui a gagné deux fois le trophée de NBA Executive of the Year. Pipp déclare : « On ne peut lui taper dessus, il faut lui donner du crédit. Et il le mérite parce qu’il a été le GM de ces équipes. J’ai eu tout un tas de bonnes personnes dans ma vie et c’est pour ça que le succès est arrivé. J’ai joué avec Phil Jackson, le meilleur coach de l’histoire. J’ai joué avec Michael Jordan, le meilleur joueur de tous les temps. Jerry Krause évidemment, le meilleur GM de l’histoire ». Plus facile à détester qu’à adorer, Jerry Krause reste pour autant le bâtisseur derrière le formidable succès des Chicago Bulls.

Inconnus en 1997, ils ont rapidement été oubliés

Si la série-documentaire réalisée par Jason Hehir met évidemment Michael Jordan en avant, elle fait aussi la part belle à de nombreux hommes de l’ombre. C’est par exemple le cas des gardes du corps d’His Airness, qui n’auraient pas pu bénéficier d’une telle exposition médiatique sans ce programme. Randy Brown, Jud Buechler, Joe Kleine ou encore Bill Wennigton : ces noms auraient sans aucun doute été oubliés si la saison 1997-1998 n’avait pas donné lieu à un documentaire. Le premier nommé a joué pendant 12 ans dans la grande ligue (1991-2003) avant de prendre sa retraite et de commencer sa carrière d’entraîneur. L’ancien meneur de jeu est désormais entraîneur adjoint à Windy City. Buechler a lui aussi mené une longue carrière de role player au sein de la ligue nord-américaine avant de prendre sa retraite en 2002. Il s’est lui aussi reconverti dans le coaching et après avoir été entraîneur adjoint aux Lakers (2016-2018), il évolue désormais aux New York Knicks. Arrivé en NBA en 1985, Joe Kleine a lui régulièrement traversé les Etats-Unis au cours de sa carrière, avant de prendre sa retraite en 2000. Le pivot a ensuite été entraîneur adjoint en NCAA, du côté de Little Rock. S’il a gagné au total plus de 10 millions de dollars en carrière, l’homme de 58 ans a ensuite eu le nez creux en créant sa propre franchise, rayon food cette fois : Corky’s Ribs & BBQ. Il compte déjà neuf établissements, dont quatre dans la ville de Memphis. Autre no-name mis en lumière par The Last Dance, Bill Wennigton a évolué en NBA pendant 15 ans (1985-2000). Le Canadien a écrit un livre sur ses six saisons passées à Chicago, nommé Tales From The Bulls Hardwood et sorti en 2004. Il intervient régulièrement à la radio pour faire des chroniques sur la franchise américaine.

Si Michael Jordan est montré sous son plus bel aspect dans The Last Dance, l’arrière ne se sera pas fait que des amis dans la ligue nord-américaine, notamment au sein des Chicago Bulls. Comme révélé dans le docu-série, la séquence où His Airness martyrise ses coéquipiers à l’entraînement, jusqu’à donner un coup de poing à Steve Kerr, avait choqué à l’époque. Souffre-douleur avéré de Jordan, Scott Burrell aura passé 8 ans en NBA. Celui qui n’en a jamais voulu à la légende des Bulls, affirmant que cela faisait partie de l’apprentissage a évolué au sein de 5 franchises, en apportant une solide contribution au scoring et en défense. En 2001, il part en G-League, avant d’évoluer en Chine et aux Philippines puis au Japon. L’homme de 49 ans est désormais entraîneur assistant de Quinnipiac University, dans le Connecticut. S’il ne fait pas partie de l’épopée de 1997-1998, Horace Grant n’entretenait pas une relation amicale avec Jordan lors de ses 7 saisons dans l’Illinois, de 1988 à 1994. Le pivot est ensuite passé par Orlando, Seattle et Los Angeles, avec qui il a remporté son 4ème titre NBA en 2001. Retraité depuis 2004, l’homme de 55 ans suit désormais les carrières de ses neveux, dont trois sont des joueurs professionnels de basketball.

Réalisé par Jason Hehir, The Last Dance propose un voyage intimiste dans le vestiaire des Chicago Bulls lors de la saison 1997-1998. Le programme permet de souligner à nouveau les extraordinaires carrières des Hall Of Famer Michael Jordan, Dennis Rodman et Phil Jackson. Il met aussi en avant certains coéquipiers relégués au second plan comme ont pu l’être Steve Kerr, Toni Kukoc ou encore Ron Harper. Les role players qui composaient le reste de l’effectif des Bulls cette saison ont aussi droit à leur heure de gloire, même si leurs noms résonnent comme de lointains souvenirs désormais. Le management chicagoan, pas franchement adulé par MJ, n’est pas épargné, tout comme les coéquipiers que le GOAT n’appréciait pas non plus. Depuis la sortie de The Last Dance en mai dernier, de nombreux anciens coéquipiers de la légende ont décidé de monter au créneau et ont défendu leur version des faits, preuve que personne ne connaîtra jamais la totale vérité dans cette histoire.

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