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Qui sont les 15 plus grands mythos du rap US ?

Qui sont les 15 plus grands mythos du rap US ?

« Tout est vrai rien n’est factice ». A moins que ce ne soit l’inverse…

Dans le rap l’image compte tout autant si ce n’est plus que les capacités derrière un micro. Les artistes l’ont compris très tôt, n’hésitant pas à se mettre en scène sur disque, dans les clips, en interviews, puis sur les réseaux sociaux.

Si égotrip oblige une part d’exagération a toujours été admise (ou pour citer Jay Z : « It’s only entertainment ! »), certains finissent par pousser le bouchon jusqu’à exploser dans les grandes largeurs l’échelle de Rocancourt.

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15. Drake

D’une certaine façon il aurait pu tout aussi bien figurer en première place de ce top, tant ce fils de la classe moyenne canadienne (sa mère était prof) a rebattu les canons du rap en matière d’interprétation.

Il a beau avoir incarné adolescent huit saisons durant le gentil Jimmy Brooks dans la série télé à succès Degrassi: The Next Generation, sur disque il se montre aussi à l’aise dans le clash que décomplexé quant à l’utilisation du « n-word ».

Drizzy ou le genre de mec pour qui avoir « started from the bottom » signifie (dixit les lyrics de Started From The Bottom) « s’engeuler tous les mois avec sa mère » ou de devoir emprunter la voiture de son oncle.

Plus thug tu meurs donc… ce qui paradoxalement explique son succès, tant cette posture (qui reconnaissons-le ne manque pas de second degré) permet à bon nombre d’auditeurs de s’identifier à lui.

Et puis qui sommes-nous pour juger si ses comparses au micro que sont Lil Wayne (voir plus bas) ou Rick Ross (voir encore plus bas) n’y trouvent rien à redire ?

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14. Vanille Ice

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Dur, dur d’être le premier rappeur blanc à succès de l’histoire du rap (To the Extreme devrait d’ailleurs finir certifié diamant sous peu), et ce d’autant plus quand la musique proposée fraye dangereusement avec l’imposture.

Dès lors quelle meilleure idée que de s’inventer une biographie pour booster sa street crédibilité, quitte à prétendre avoir connu la dure réalité du ghetto noir de Miami et s’être fait poignardé ? Et tant pis si le emcee goût vanille a passé la majeure partie de son adolescence à Dallas.

À sa décharge, la faute en revient ici à son label de l’époque qui a diffusé toutes ces informations sans même le consulter, et qui visiblement a confié la tâche à un type dont s’était le premier jour de taf’ – cf. ce mytho abracadabrantesque affirmant que l’auteur de Ice, Ice Baby et Luke du 2 Live Crew auraient été dans la même classe au lycée alors que les deux hommes ont dix ans d’écart.

En revanche, les fanfaronnades sur ses supposés titres de champions de motocross (titres dont jamais personne n’a trouvé la trace) viennent bel bien du principal intéressé.

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13. Notorious BIG

Conteur sans pareille de la vie de rue (avec en premier lieu le classique Ten Crack Commandents), durant ses jeunes années Christopher Wallace tenait plus de l’observateur que du dealeur si l’on en croit sa maman Voletta.

Selon cette dernière, adolescent son fiston était même un élève très studieux. Vainqueur de plusieurs prix en anglais, rêvant de devenir dentiste, pour se faire de l’argent de poche, loin de vendre des cailloux, il travaillait à l’épicerie du coin.

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12. Birdman

Prétendument « richer than the richest », l’homme oiseau s’est vu frappé par la folie des grandeurs en 2010.

À la surprise générale, il annonce alors avoir investi dans le business du pétrole via sa société Bronald Oil and Gas LL. Histoire d’être pris au sérieux, il va jusqu’à se tatouer le logo de cette dernière sur le crâne.

Renseignements pris, l’entreprise nouvelle n’apparaît cependant sur aucun registre et n’a même pas de numéro de téléphone… le honcho de Cash Money finit par se recouvrir la tête avec des étoiles Heineken et plus personne ne mentionna à nouveau de près ou de loin cet épisode.

Quelques mois plus tard rebelote. Birdman annonce en fanfare être sur le point de devenir un actionnaire des Miami Dolphins : la NFL lui a donné son accord tandis que la joueuse de tennis Venus Williams (?) est également de la partie.

S’en suit immédiatement un démenti du (vrai) propriétaire majoritaire Stephen Ross qui affirme par voie de presse n’avoir « JAMAIS ne serait-ce que lui avoir parlé, ni même à l’un de ses représentants ». Ouch.

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11. Dr. Dre

Rappelez-vous, c’était en 2003, le bon docteur Young débarquait de nulle part sur le titre Higher de The Game pour lâcher un réjouissant « Be quiet/ look out for Detox ». Alors que le successeur de 2001 était espéré depuis trois ans déjà, on a été sage, on a attendu. Et puis au final rien du tout.

Entretemps pas un mois n’a passé sans qu’une source annonce la finalisation « prochaine » du projet ou qu’un cador du rap US déclare avoir posé sur le disque de rap « le plus avancé jamais produit ».

Fin 2010/début 2011 sort tout de même une paire de singles (Kush et I Need a Doctor) pour un résultat qui n’est (forcément) pas à la hauteur de l’attente.

En 2015 Dre clôt les débats en sortant sans prévenir Compton a Soundtrack by Dr. Dre, un troisième album inspiré par le biopic des NWA, enterrant au passage une bonne fois pour toute le mirage Detox. Motif officiel : l’insatisfaction.

Ça et peut-être aussi le fait que quinze ans durant le producteur (exécutif) de légende ait refilé de çà et là les meilleurs morceaux du projet à d’autres (50 Cent, Game, Obie Trice, Kendrick Lamar…).

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10. Mobb Deep

Quand les « official Queensbridge murderers » débarquent pour de vrai dans le rap game en 1995 avec leur second album The Infamous, le rap hardcore bascule alors dans une nouvelle dimension à coups de lyrics crépusculaires et de boucles de piano d’outre-tombe.

L’onde de choc est telle qu’elle vient à en faire oublier qu’il y a encore peu les deux emcees qui dépassent à peine le mètre soixante se faisaient appeler P-Wee & K-Wee au sein d’un groupe baptisé à l’époque, non pas la Mafia Profonde, mais les Poetical Prophets.

Lookés hiphopiens des pieds à la tête, ils s’étaient rencontrés bien loin de leur Queensbridge natal dans une école d’art du très cossu Manhattan où ils vendaient crack et coke où ils étudiaient le design.

Loin d’avoir grandi comme un boss du maniement d’armes, Havoc shootera d’ailleurs accidentellement un directeur artistique de chez Dej Jam un jour où il s’amusait à frimer avec le flingue de Prodigy.

9. Future

S’il est un thème qui vient en premier à l’esprit quand est évoqué le nom de Future c’est bien celui des narcotiques.

Non seulement l’ATL monster rime jusqu’à plus soif sur le sujet (Codeine Crazy, I Served the Base, Move That Dope…), mais il met un point d’honneur à sans cesse référencer des substances seules connues des supers camés – genre le désormais fameux « percocet » sur Mask Off.

En réalité comme Dr. Dre (bis) en son temps avec la weed, plutôt que de consommer toute la journée, l’ami Hendrix se sert de l’image associée aux psychotropes pour créer ses ambiances sonores. Ou comme il l’avait confié lui-même sur Clique : « I feel like that’s the number one thing everybody likes to talk about. It’s a catch. »

Difficile en effet d’être perché H24 et de conclure des partenariats avec Nike, Dior ou Rolex.

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8. Plies

L’homme que le reste du monde n’a jamais vu sans sa casquette n’a jamais lésiné sur les moyens pour passer pour un dur. « Goon affiliated » et « ex drug dealer », il a ainsi sorti toute une série d’albums faisant l’étalage à n’en plus finir de sa crédibilité de rue (The Real Testament, Definition of Real, Da REAList) – albums où il rappe à temps plein vendre des kilos et « avoir été en cellule ».

Toujours est-il qu’outre le fait d’avoir passé ses jeunes années à la fac, Plies ne se fait arrêter pour la première fois qu’en 2008 (soit bien après avoir entamé sa carrière de rappeur), non pas pour avoir enterré un concurrent au milieu du désert, mais pour refus d’obtempérer – et ce sans faire l’objet de la moindre poursuite après coup.

Pour le plaisir, citons également ce tweet merveilleux où il déclarait « manger des crevettes torse nu au restaurant » en espérant qu’il s’agisse là aussi bel et bien d’un mytho.

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7. Bow Wow

Au milieu des années 2000, Esther Baxter en faisait bégayer plus d’uns (mais si rappelez-vous les clips de Freek-A-Leek, Shake Ya Tailfeather, The New Workout Plan…). Apparemment parmi ceux qui ont rêvé d’elle si fort que les draps s’en souviennent (pardon), le petit Bow Wow figure en tête de liste.

Quelques années plus tard en 2012, il déclare en effet en direct à la radio avoir perdu sa virginité avec la video hoe l’année de ses 16 ans… ce que la principale intéressée dément quasi dans la foulée sur son compte Twitter, non sans le ridiculiser au passage en le surnommant « lil homie » et en qualifiant ses propos de « ballerific fantasy ».

Loin d’avoir retenu la leçon quand il s’agit de mentir en public, l’ex-protégé de Snoop et Jermaine remet ça en 2017 en prétendant être sur le point de voyager classe affaire via son compte Instagram. Pas de chance pour lui, quelques instants plus tard il est filmé sur Snapchat assis en classe éco.

S’en est alors suivi le Bow Wow challenge dont la cruauté n’a eu d’égal que la drôlerie.

6. Akon

Pas tombé de la dernière pluie, dans les années 2000 le chanteur aux origines sénégalaises observe que les sons aux humeurs street dominent sans partage les charts.

Ni une, ni deux, il décide de surfer sur la vague et d’appliquer sans finesse la recette au r&b avec des titres comme Locked Up ou en nommant son label Konvict Muzik.

Emporté par sa fougue, Akon va jusqu’à s’inventer une biographie, clamant avoir été le chef d’un gang de voleurs de voitures et avoir passé à ce titre trois années en prison suite à une course-poursuite avec les flics.

Une version LÉGÈREMENT exagérée des faits puisqu’il n’a en tout et pour tout été incarcéré que cinq petits mois pour le vol à la tire d’une BMW.

5. Lil Wayne

Enfant star du rap, le Ptit Dwayne fut signé à 11 ans par Birdman et sa bande sur l’un des labels les plus hot de son époque, Cash Money.

S’il va alors connaître une adolescence tout sauf lambda, celle-ci sera vécue loin de la rue, son boss, sa mère et son beau-père veillant à le protéger des tentations. Bon élève, il vendra un temps très court de l’herbe avant que sa rap money ne le mette lui et les siens à l’abri du besoin.

Du coup, lorsqu’il rime sur la vente de cocaïne, agite son bandana rouge du gang des Blood en interview ou fanfaronne que s’il se retrouvait face au président il ne lui poserait pas de question car il est un « gangster » (hein ?), force est de saluer son imagination débordante.

Après tout la seule personne sur qui il n’ait jamais tiré avec une arme, c’est lui-même.

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4. 2Pac

Sérieusement ? 2Pac ?? Un mytho ??? Alors d’un côté non pas vraiment, mais de l’autre oui un petit peu quand même tant le prince des gangstas a quand même accompli un virage à 180 degré au cours de sa trop courte carrière.

Élève bien poli, bien gentil de la Baltimore School Of Arts, il n’affiche pas le moindre début de casier judiciaire avant de rentrer dans le monde de la musique.

Quelques années de rap plus tard, les effets sont spectaculaires : arborant son célèbre tatouage Thug Life sur l’abdomen (ainsi que quelques blessures par balles), il fait régulièrement la une pour ses frasques (emprisonnements, fusillade avec les flics, guerre des côtes…).

Devenu une icône, Shakur a fini par se faire aspirer par l’image qu’il se donnait quitte à ne former plus qu’un avec elle.

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3. Soulja Boy

Petit, le jeune DeAndre Cortez Way rêvait de faire rappeur comme métier. Passé le cyber malentendu Crank That ce fut chose faite. De là débutèrent les ennuis.

Caricature d’une caricature du hip hop mainstream, pour compenser la piètre qualité de sa musique Soulja Boy s’embarque dans une spirale de la mythomanie (spirale toujours en cours) à base d’anecdotes toutes plus rocambolesques les unes que les autres.

Dans le désordre cela donne : le faux achat d’un faux jet privé à 30 millions, la signature d’un faux contrat de sponsoring à 400 millions, un faux meurtre, une faux combat de boxe avec Chris Brown, et puis des faux flingues, des faux billets, des fausses montres… Bref, ça n’arrête jamais.

Une constance aussi malaisante que divertissante donc, qui lui vaut amplement une place sur le podium.

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2. 50 Cent

Au sommet de sa gloire (ce qui dans son cas n’était pas rien), celui qui s’était promis « d’essayer à en mourir de devenir riche » œuvrait de tout son possible pour convaincre les foules que la qualité d’un disque se jaugeait au nombre de copies écoulées.

Pris néanmoins d’un moment de doute sur son hit 21 Questions, il demandait à la femme de ses rêves « Would you love me on a Bentley ? Would you love me on a bus ? ». Près de 15 ans plus tard la question prend tout son sens quand Fiddy est forcé de se déclarer en faillite.

La procédure de banqueroute va alors révéler à la face du monde une toute autre facette du storytelling patiemment élaboré par le demi-dollar : quincaillerie en plaqué, voitures louées, faux billets, dettes abyssales… tout était du flan depuis le départ.

Présenté à ses débuts comme un mélange de Biggie et 2Pac, il tient in fine plus de la fusion entre Pinocchio et Garcimore.

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1. Rick Ross

L’homme qui a changé le rap à jamais quand pendant l’été 2008 surgit une photo de lui grimé en maton.

Après avoir nié les faits accusant Photoshop, le « biggest bawse » décide de la jouer comme si de rien n’était et continue de rapper sa vie rêvée de gros bonnets du trafic de drogue international. S’il refuse catégoriquement d’aborder le sujet en interview, il n’hésite cependant pas à en rajouter une couche en se faisant tatouer sur le corps les noms de tout un tas de grossistes notoires (Wayne Parker, Brown Lee, Bunky Brown, Kenneth Williams, Pablo Escobar, Manuel Noriega…).

Transformé en une pure figure de l’entertainment, quand en 2014 il ouvre son album Mastermind avec une voix électronique annonçant un solde de 92 153 183, 28 dollars sur son compte en banque, plus personne ne s’offusque, rap et fiction marchant désormais main dans la main.

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