Entretien poussé de Nike Football avec Dimitri Payet au sujet de la vitesse dans le football et dans son propre jeu.
Le footballeur tricolore Dimitri Payet a bâti sa réputation sur un savant dosage de puissance, d’agilité, de contrôle et de précision. Une autre qualité l’a démarqué des autres et l’a hissé au rang des meilleurs mondiaux : la vitesse. Celle-ci a contribué à son extraordinaire réussite en club et en équipe nationale avec l’équipe de France.
Au cours de l’été 2016, Dimitri Payet a véritablement fait la démonstration de son jeu. Tout le monde s’en rappelle. Le joueur a brillé lors du match d’ouverture de l’EURO 2016 contre la Roumanie en créant opportunité après opportunité, distribuants les bons ballons, pour finir par marquer un but en dernière minute qui lui a valu le titre d’homme du match. La réussite dont il fait preuve des ces moments là peut être ainsi attribuée au régime d’entraînement suivi tout au long de sa carrière.
« Les équipes de ces matchs du tournoi contre lesquelles vous jouez sont les meilleurs d’Europe » a-t-il déclaré. « Vous devez accomplir le moment de parfaite dextérité, le tir parfait, celui pour lequel vous vous êtes entraîné pendant des jours et des années. » Après une conclusion mémorable, si la France n’a terminé qu’en deuxième position, l’expérience n’a eu pour effet que de rendre Payet encore plus avide de conquête pour les prochains matchs. « Les entraînements ont pour but d’apprendre à changer de direction ultra rapidement. Si vous y parvenez, vous serez capable d’anticiper et d’aller plus vite que les défenseurs » note-t-il.
En attendant le match de qualification de la France contre la Suède et à l’occasion d’une entretien dévoilé par Nike Football, Dimitri Payet a ainsi discuté des fruits de ses entraînements et de la manière dont il a réalisé la valeur de la vitesse et de son importance dans son style de jeu.
Je n’ai eu qu’un modèle : Ronaldinho
Quand vous êtes-vous rendu compte de votre rapidité ?
Quand j’avais entre 8 et 10 ans, j’ai réalisé que j’étais plus rapide que les autres. Je me souviens d’un mathc-test contre un célèbre club de La Réunion pendant lequel j’ai senti que j’étais plus rapide. Je savais que le meilleur défenseur du camp opposé avait été placé contre moi. Je suis parvenu, à chaque action du match, à me montrer plus rapide que lui, et je l’ai vraiment perturbé. J’ai alors réalisé que si j’étais capable de cela avec ce type de défenseur, je devais m’en servir pour faire évoluer mon jeu.
Qui avez-vous observé, en grandissant, et qui vous aurait inspiré et vous aurait aidé dans cette analyse ?
Je n’ai eu qu’un modèle : Ronaldinho. Un mélange de vitesse et d’efficacité. Le meilleur joueur du monde. Il était mon exemple.
Cela vous a-t-il motivé pour devenir plus rapide, au fur et à mesure de votre progression en tant que joueur ?
Ce n’est pas une motivation, lorsque vous jouez à mon poste, c’est une obligation. Pour faire la différence, pendant les matchs, vous devez courir plus vite que les défenseurs. Vous devez tout faire mieux et plus vite, vous devez être de plus en plus rapide, au fur et à mesure que le niveau augmente.
Un joueur rapide est un joueur capable de penser vite
Comment décririez-vous votre style de jeu ? Dans quelle mesure la vitesse conditionne-t-elle votre jeu ?
La question de la vitesse sur le terrain, pour moi, n’est pas uniquement de savoir si vous pouvez courir plus vite. Un joueur rapide est un joueur capable de penser vite et d’exécuter un geste avant les autres joueurs et, au bout du compte, de prendre la bonne décision. Des joueurs du football moderne comme Iniesta ne sont pas particulièrement rapides sur le terrain, mais ils savent, avant même de recevoir le ballon, ce qu’ils vont en faire et où ils vont le passer. Ils ont toujours un coup d’avance.
Pourquoi la vitesse est-elle si importante à votre poste de milieu offensif ?
Mon rôle est de créer. Je dois décider si je dois servir les buteurs ou si je dois marquer moi-même. Je dois être capable, si je veux passer le ballon ou marquer, d’anticiper sur le flux du jeu et d’analyser la situation très rapidement, ce qui nécessite beaucoup de travail, d’entraînement et d’expérience.
Quel exemple d’une action en particulier où votre vitesse a vraiment fait la différence pourriez-vous nous donner ?
Au cours d’un match contre Saint-Etienne, il y a cinq ans, j’ai effectué un dribble très rapide, suivi d’un tir et d’un but. Les défenseurs ne s’attendaient pas à ce que je tire, et aussi rapidement. J’ai senti, à ce moment précis, que tout le travail effectué lors des entraînements payait. J’ai ressenti une grande satisfaction. Cela m’a motivé encore davantage à m’entraîner, toujours plus, pour marquer encore et encore.
