Note Booska-p: 7/10
Dog Pound est le second film de Kim Chapiron l’un des fondateurs du collectif Kourtrajmé, qui avait fait ses premiers pas au cinéma en 2006, avec son long-métrage : Sheitan, un film d’horreur, interdit aux moins de 16ans lors de sa sortie!
Loin de l’univers débridé et trash auquel il nous avait habitués avec son collectif d’artistes Kourtrajmé, Kim Chapiron nous plonge avec Dog Pound dans l’univers glauque d’un centre de détention juvénile du middle-west des Etats-Unis.
Coécrit avec son ami Jérémie Delon les deux hommes se sont livrés à une véritable étude sur les centres de détention pour mineurs afin de nourrir leur histoire; avec le souci de ne surtout pas tomber dans les clichés que l’on retrouve dans tous ces films ou séries traitant du milieu carcéral : « J’ai vu trop de films de prison avec des chicanos tatoués, des gangs de Jamaïcains qui s’entretuent dans des rapports raciaux caricaturaux. C’est un sujet surexploité auquel je ne voulais pas toucher (…) Je souhaitais un maximum de réalisme… «
Réalisme est justement le mot qui défini au mieux Dog Pound, à commencer par le décor âpre du pénitencier d’Enola Vale un endroit froid et sans vie qui est en réalité un patchwork de plusieurs prisons qu’ils avaient visités.
Le casting plus vrai que nature, composé d’acteurs quasi-inconnus et pour la plupart non-professionnel a été l’une des grandes forces de Dog Pound. A l’image du jeune Taylor Poulin qui joue Banks, la brute de la prison qui n’avait jamais tourné dans un film et qui sortait de prison, deux jours avant le début du tournage !
Mais la véritable révélation du film est sans conteste le comédien Adam Butcher qui joue Butch le personnage central du film. Il est juste incroyable dans son rôle mystérieux d’adolescent au visage angélique, d’apparence sans problèmes mais qui cache en réalité une violence extrême…
Violent, Dog Pound l’est incontestablement, mais on ne peut le réduire à ce simple adjectif! Teinté d’une certaine mélancolie, Dog Pound n’en demeure pas moins un film choc, porté par un casting de « gueules »! Il possède à la fois le charme de l’instinct de ces premiers films, et tous les ingrédients du film culte en devenir.
Si Dog Pound n’a pas la prétention d’être un film moralisateur, on ressent tout de même de l’empathie pour ces jeunes délinquants égarés qui se retrouvent confrontés à de vrais caïds et on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les effets réels de cette cohabitation entre véritables voyous et petites frappes à l’intérieur de ces pénitenciers…