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Ces rappeurs qui se sont fait tirer dessus (et qui ont survécu)

Ces rappeurs qui se sont fait tirer dessus (et qui ont survécu)

Souvent accusés de promouvoir la violence dans leur musique, les rappeurs en sont parfois les premières victimes…

Aussi utiles pour rimer dans les textes que pour frimer dans les clips, les armes à feu font, au même titre que la berline, les tatouages ou la chaîne autour du cou, partie intégrale de la panoplie du tout rappeur un peu street qui se respecte.

Si beaucoup aiment à confondre fiction et réalité en se baladant avec un gun, plus rares sont ceux qui ont senti la mort les frôler. Étonnamment quand tel est le cas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les intéressés se montrent la plupart du temps assez avares en détails.

Peut-être parce que comme le veut l’adage, dans le hood c’est le tireur qui est respecté et non pas la victime. Peut-être aussi et surtout parce qu’au fond se faire tirer dessus n’a au fond rien de très flatteur, et que promo mise à part, l’expérience ne leur rappelle pas que des bons souvenirs.

Voici une quinzaine d’histoires de violence qui une fois n’est pas coutume ne se sont pas terminées de la manière la plus tragique qui soit.

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50 CENT

Forcément le premier nom qui vient à l’esprit quand on parle artillerie tant ce dernier en a fait sa marque de fabrique.

Le 24 mai 2000 en fin de matinée, Curtis Jackson, 24 ans, sort de chez sa grand-mère pour se rendre avec un ami dans un salon de tatouage.

Une voiture s’approche alors par derrière avec à son bord un homme armé d’un 9 mm qui descend et lui tire neuf fois dessus à bout portant.

Touché notamment à la main (une balle lui rentre dans le pouce et ressort par son petit doigt), à la hanche, au mollet, aux jambes et à la poitrine, il en prend également une dans la joue gauche qui lui traverse la mâchoire et la langue – et accessoirement lui donne ce flow lancinant si caractéristique.

[La scène est décrite légèrement différemment dans son biopic Get Rich Or Die Trying.]

« Vous ne ressentez pas chacune des balles vous toucher, à cause de l’adrénaline. Tu essayes d’esquiver et de t’échapper. Je me suis dirigé sur le siège arrière. Nous avons conduit quelques blocs, il fallait se débarrasser du flingue, le jeter dans un égout. Ensuite nous sommes rendus à l’hôpital. Mais tout le trajet j’étais bien conscient et capable de parler. »

Neuf longs mois lui seront nécessaires pour s’en remettre – dont six semaines pour pouvoir marcher sans déambulateur.

Trois semaines après les faits, le principal suspect est retrouvé mort, un certain Darryl ‘Hommo’ Baum (qui aurait été un temps le petit copain de Lil Kim et le garde du corps de Mike Tyson). Fiddy niera toute implication, mais entretiendra l’ambigüité sur le titre Many Men (Wish Death).

Notez qu’il existe cependant plusieurs raisons de douter que Fiddy en a effectivement pris neuf dans le buffet.

Tout d’abord le rapport de police rédigé à l’époque ne mentionne que trois balles.

Ensuite en 2015, Shaniqua Tompkin, la mère de son fils avec qui il était en couple à l’époque, et avec qui il entretient depuis une relation des plus houleuses, a déclaré que il s’est en réalité fait tirer cinq fois dessus et non neuf, et que s’il a ensuite changé de version c’est selon elle pour éviter la comparaison avec 2Pac blessé lui aussi à cinq reprises en 1994 (lire ci-dessous).

Enfin dans une interview donnée en 2009 à All Hip Hop il exhibe face caméra six cicatrices, tandis que dans un portrait consacré Oprah Winfrey en 2012 il manque là encore de se souvenir de tous les impacts.

Hum-hum ?

JAY Z

En 1990, à 25 ans, le futur mogul provoque l’ire d’un dealeur concurrent en mordillant sur son territoire. Bien décidé à ne pas se laisser faire, ce dernier débarque sur son point de vente pistolet semi-automatique TEC-9 à la main et fait feu à trois reprises.

À la quatrième tentative, alors qu’il n’est qu’à quelques mètres de Jay, son arme s’enraye, ce qui lui permet de s’échapper.

Jay évoquera plus tard « une intervention divine ».

FRENCH MONTANA

En 2003, le plus marocain des rappeurs newyorkais se retrouve nez à nez avec deux hommes armés alors qu’il quitte des studios d’enregistrement situés dans le Bronx.

Si peu de détails sont connus sur le déroulement de cette affaire, French a confié qu’une balle lui a traversé de part en part l’arrière de la boîte crânienne, et que l’un des assaillants est décédé dans l’altercation.

Le rappeur s’est ensuite réveillé à l’hôpital. Il y restera plusieurs semaines pour soigner sa blessure, mais quittera les lieux dès que possible craignant que son agresseur encore en vie (qu’il soupçonne de faire partie de ses proches) ne le retrouve.

CAM’RON

Le 23 octobre 2005 au petit matin, Killa, qui a passé la nuit dans un club, conduit sa Lamborghini 2006 bleue dans les rues de Washington D.C.

Alors qu’il se trouve à l’arrêt à un feu rouge, un SUV couleur bordeaux s’arrête à ses côtes. Arme à la main, son passager descend et tente de le carjacker. Voyant le Harlem boy lui résister, il fait feu.

Touché aux deux bras, le rappeur réussit tout de même à s’échapper et finit par arriver tant bien que mal à l’hôpital Howard University. La blessure est cependant tout sauf superficielle : un nerf ayant été endommagé, son bras mettra plus d’un an à retrouver sa pleine motricité.

Le dernier jour de son hospitalisation, aux journalistes venus à sa rencontre il fera cette déclaration depuis devenue culte : « Je me suis fait tirer dessus trois fois et mon album sort le 22 novembre ».

Cam’ron reviendra plus tard en musique sur cet incident avec le premier couplet du titre You Gotta Love It.

TIMBALAND

À 14 ans, en plus de travailler comme DJ à ses heures perdues le futur producteur des Missy Elliot, Ginuwine, Aaliyah ou encore Justin Timberlake, officie comme plongeur dans un restaurant de la chaîne Red Lobster.

Un soir en fin de service, un de ses collègues sort une arme qu’il avait planquée dans son sac histoire de frimer. Un coup part accidentellement. Selon les différentes versions, la balle atterrit dans le cou de Timbaland ou dans son aisselle.

Partiellement paralysé pendant plus de 6 mois, il finira par recouvrer toutes ses sensations quand bien même des fragments de plomb sont toujours présents dans son corps.

« Bon côté » de la chose, Timbo a mis à profit ce laps de temps pour apprendre à mixer de la main gauche.

OBIE TRICE

Le 31 décembre 2005, l’ancien soldat de Shady Records voit sa voiture prise pour cible tandis qu’il conduit dans les rues de Detroit. Quatre coups de feu sont tirés, une balle l’atteint derrière la tête.

Si les médecins lui ont sauvé la vie, ils n’ont cependant pas pu extraire le projectile, la zone à opérer présentant de trop nombreuse incertitudes.

La balle est donc à ce jour toujours logée dans sa boite crânienne.

FABOLOUS

Manhattan, 17 octobre 2006. Fabolous et trois membres de son entourage quittent le restaurant Justin’s (propriété de Puff Daddy) quand ils sont victimes d’un guet-apens.

Le rappeur en prend alors une dans la jambe droite. Sur sa route vers l’hôpital, le crew est contrôlé par la police. Les agents trouvent alors deux pistolets chargés sans permis (un 9mm et un calibre .40) et décident de conduire tout ce petit monde au poste.

Fab’ ne sera ainsi transféré à l’hôpital qu’au petit matin.

Une semaine et demie après, il sera de son propre aveu quasiment complétement guéri, le trou étant « à peine plus gros que celui d’une brûlure de cigarette ».

LLOYD BANKS

Le 10 septembre 2001, le futur auteur d’Hunger For More se prend une bastos dans le dos et une dans le ventre à la sortie d’un club de Jamaica Queens, son quartier natal.

Il se précipite alors en courant vers l’hôpital le plus proche avant de s’évanouir une fois sur place.

Inconscient pendant plusieurs jours, à son réveil il apprend que les Twin Towers ont été rayées de la carte suite à une attaque terroriste.

Si Banks a décrit cette expérience comme n’ayant « rien à voir avec les films », il n’a cependant à aucun moment senti que ses jours étaient en danger.

YOUNG BUCK

G-Unit toujours, en 2000 l’auteur de Straight Outta Cashville a failli y passer après avoir pris une rafale de balle dans les jambes en pleine transaction.

Dix ans plus tard, il est revenu sur l’incident pour Nashville Scene : « J’étais dans tous les plans pour me faire de l’oseille. Un type est rentré chez moi pour me dépouiller. Je n’ai pris que quelques balles dans les jambes, mais elles étaient potentiellement mortelles car elles ont frôlé mes artères. J’ai perdu énormément de sang. À l’hôpital, il a fallu que je reçoive des transfusions. »

Cet incident a toutefois eu le mérite d’avoir l’effet d’une révélation pour Buck.

« J’ai compris là que je devais choisir entre le hustle dans la rue et le hustle dans la musique, que je ne pouvais pas continuer les deux. J’ai ensuite découvert que presser un millier de CD ne coûtait que 300 dollars. »

« Je les vendais 10 dollars pièce dans une station-service et je me faisais plus d’argent comme ça qu’en vendant des substances à la con. »

OJ DA JUICEMAN

Un dimanche d’avril 2008, le sudiste se fait canarder à huit reprises… ce qui ne l’a pas empêché de se produire en concert le samedi suivant.

Hospitalisé trois jours seulement, il se surnomme à l’époque en interview « Wolwerine ».

WAKA FLOCKA

« Au début j’ai cru que c’était une blague. Je pensais qu’un de mes potes jouait avec moi. »

Voilà quelle fut la première réaction de l’interprète de Hard in Da Paint quand ce jour de janvier 2010 un homme lui pointe sous le nez un Glock 19 pour lui dérober sa joaillerie alors qu’il était en train de laver sa voiture dans un carwash d’Atlanta.

Réalisant finalement ce qui lui arrive, au moment où il lui tend sa montre, Waka se jette sur son assaillant pour lui arracher son gun. Dans l’agitation, un coup part, traverse son bras droit, ricoche sur sa côte et termine sa course à quelques centimètres seulement de sa colonne vertébrale.

L’agresseur prend alors la fuite et ne sera pas retrouvé. Le rappeur clamera plus tard qu’il s’agissait là, non pas d’une tentative de vol, mais d’une tentative de meurtre.

BEANIE SIGEL

L’ancien soldat Roc-A-Fella a bien failli y passer, et ce à deux reprises.

En mai 2006 tout d’abord où au volant de sa voiture garé au coin de la rue 22nd and Sigel (la rue dont il tire son pseudo), cinq hommes surgissent pour le braquer. Le rappeur de Philly s’en sort avec une balle dans le bras.

Il se conduit lui-même à l’hôpital, avant d’en sortir le jour même.

Plus grave, en décembre 2014, un an à peine après avoir été libéré de prison, Beans est victime d’une embuscade alors qu’il séjournait dans le New Jersey.

Il prend alors une balle qui lui transperce le ventre. Hospitalisé près de deux mois, il est amputé d’un poumon suite à une complication survenue lors de son opération.

Sa voix et son flow s’en retrouvent modifiés à jamais.

THE GAME

Dans la nuit du 1er octobre 2001, le pas encore G-Unit s’en prend cinq dans le buffet alors qu’il écoule de la drogue dans sa planque de Compton.

Sur les coups de 2 heures du matin, un de ses fidèles clients frappe à la porte… accompagné de deux hommes armés.

Commence alors une bagarre avec l’un des assaillants, bagarre qui se conclut quand son acolyte sort un pistolet et vise Game à bout portant.

Laissé pour mort à même le sol (il a été touché au ventre, à l’avant-bras, deux fois à la poitrine et au mollet), il réussit malgré ses blessures à appeler une ambulance de son téléphone portable. Il plonge ensuite dans un coma qui durera trois jours.

C’est durant cette période de convalescence où il passe ses journées à écouter du son qu’il décide de devenir un rappeur.

GHOSTFACE KILLAH

L’anecdote est contée dans le livre The Wu-Tang Clan and RZA: A Trip Through Hip Hop’s 36 Chambers.

Aux débuts des années 90, avant que le Clan ne devienne le Clan, Ghostface et GZA étaient en vadrouille dans l’Ohio pour conduire ce qu’une lecture entre les lignes semble décrire comme un deal de drogue.

Les choses tournent mal, et Tony Starks est blessé au bras et au cou.

OL’DIRTY BASTARD

Autre membre du Wu à l’avoir échappé belle.

En 1994, le Sal’Vieux Batard en prend une dans l’abdomen suite à une altercation avec un apprenti rappeur de Brooklyn.

En 1998, l’histoire se répète. Il prend une balle dans le bras et une balle dans le dos lors du cambriolage de la maison de sa girlfriend de l’époque.

RICK ROSS

Dans la nuit du 27 au 28 janvier 2013, l’ancien maton célèbre son 38ème anniversaire au Floridian Diner, un club de la région de Miami.

Lorsqu’aux alentours de 5 heures du matin il rentre chez lui en compagnie de sa girlfriend, la designer Shateria L Moragne-el, sa Rolls-Royce est la cible d’une rafale de balles.

Si aucune ne touche sa cible, dans la panique, Ross perd le contrôle du véhicule et percute un complexe résidentiel.

La rumeur, jamais confirmée par le moindre début de preuve, veut que les Gangsters Disciples aient été à la manœuvre. Ce gang originaire de Chicago n’aurait en effet guère apprécié que le rappeur ait cité le nom de leur leader historique au refrain de son banger B.M.F. (« I think I’m Big Meech… Larry Hoover, whipping work, halleluiah… ») sans leur reverser le moindre centime.

YOUNG DRO

Bon ami de T.I. et auteur de quelques hits sur son label Grand Hustle, le Jeune Dro s’est pris une balle dans le dos et une dans l’estomac l’année de ses 16 ans.

Le rappeur n’a jamais caché ô combien l’expérience a été traumatisante. Et pour cause, la douleur était telle que pendant un an, il ne pouvait « ni rire, ni pleurer ».

Ça et le fait qu’il a aussi dû porter une poche.

LIL WAYNE

Dans le genre anecdote aussi morbide que barrée, celle-ci en tient une couche : en 2001 après avoir donné un concert à Jacksonville, deux groupies tentent de grimper dans le bus de tournée de Weezy pour dixit le rappeur « lui s*cer la b*te ».

Refoulées comme des malpropres, elles prennent plutôt très mal la chose et s’en vont poursuivre le véhicule sur l’autoroute en agitant un flingue en l’air.

Autre agression plus sérieuse cette fois, en 2015 son bus de tournée est à nouveau pris pour cible, touché à six reprises par les tirs d’un certain Jimmy ‘PeeWee Roscoe’ Winfrey.

Si jusqu’à aujourd’hui la version officielle de la police veut que l’auteur des coups de feux soit un déséquilibré en quête de « crédibilité de rue », une autre version des faits veut que Young Thug et Birdman soient les commanditaires de l’acte.

En cause un premier coup de téléphone passé par Thugger 12 minutes avant l’incident, ainsi qu’un second coup fil passé cette fois-ci en prison par Birdman dans lequel il est entendu dire à Winfrey « qu’il est temps que tu sortes et que tu viennes chercher ton argent. Tu as fait ce que tu as pu (…) C’est juste du business ».

Si Winfrey risque actuellement de prendre 10 ans fermes, aucune poursuite n’a pour le moment été engagée à l’encontre de Thug et de l’homme oiseau.

TRAE THA TRUTH

Le 20 juin 2012, une fusillade éclate sur le parking d’un strip club de Houston. Une vingtaine de coup de feu sont tirés, cinq personnes sont touchées, trois décèdent.

Parmi les victimes, se trouve Frazier Thompson alias Trae Tha Truth qui en a pris une dans le dos. Fort heureusement pour lui, la balle n’a atteint aucun organe vital avant de se loger dans son épaule.

[Enfin ça c’était jusqu’à ce début d’année où Trae s’est filmé en janvier en train d’extraire le projectile de son corps…]

Deux semaines après l’incident, le tireur est arrêté. Selon l’enquête il serait apparu qu’il souhaitait s’en prendre à l’un des proches du rappeur présent sur les lieux.

Il encourt actuellement la peine capitale.

CHIEF KEEF

Le 2 décembre 2011 sur les coups de minuit, Keith Cozart, 16 ans, quitte l’appartement de sa grand-mère. Un policier tente alors de l’appréhender pour lui poser quelques questions.

Ni une, ni deux, Keef lui pointe une arme dessus, avant de piquer un sprint. Pris en chasse, par le policier et l’un de ses collègues, selon le rapport rédigé par la suite, il se retourne à deux reprises, braquant à chaque fois son gun sur eux.

Les deux policiers « vident alors leurs chargeurs » sans toutefois le toucher.

Chief Keek est ensuite appréhendé un demi-bloc plus loin.

2PAC

C’est l’un des évènements les plus influents de l’histoire du rap, celui qui va déclencher une série de réactions sans pareil : animosité, guerre des côtes, meurtres.

Le 30 novembre 1994, 2Pac sort des studios Quad Recording de Manhattan (New-York) quand trois individus braquent leurs flingues sur lui et son crew pour lui piquer ses 40 000 dollars de bijoux.

‘Pac résiste et se fait tirer dessus cinq fois, dont une à la tête.

Transporté en urgence au centre hospitalier Bellevue de Manhattan, il quitte l’établissement le lendemain matin, trois heures à peine après son opération, et ce afin de se rendre en chaise roulante à une convocation judiciaire pour agression sexuelle.

Habité désormais par une paranoïa qui ne le quittera plus, 2Pac accuse publiquement Notorious B.I.G., Puff Daddy et Jimmy ‘Henchman’ Rosemond, tous trois présents ce même soir sur les lieux, d’avoir voulu attenter à sa vie en maquillant cette tentative de meurtre en vol.

Loin de tenir de l’affabulation, cette théorie s’est révélée partiellement vérifiée près de deux décennies après les faits.

En 2011, un associé de Jimmy Henchman, Dexter Isaacs, a en effet admis avoir conduit l’agression tandis qu’Henchman lui-même a confessé plus tard avoir été impliqué dans ce contrat en attirant sur place le Californien pour lui faire enregistrer un featuring avec le rappeur Lil Shawn.

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