Ou quand l’establishment se plante dans les grandes largeurs.
La semaine dernière, la cité grenobloise du Mistral a été au centre de l’attention médiatique jusqu’à monopoliser d’importants effectifs de police. Problème, le polémique sur la violence de ce petit coin du 38, alimentée par une vidéo partagée sur Twitter, vient du tournage d’un simple clip de rap. A Grenoble, pas de dealers cagoulés et armés qui prennent possession d’un quartier en plein jour, mais juste un artiste qui vient de bénéficier d’un sacré coup de projecteur !
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Une polémique, deux scooters confisqués…
Le mercredi 26 août, Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur et Lionel Beffre, préfet de l’Isère, paradaient devant les caméras de télévision au sujet de la supposée violence du quartier du Mistral. La cause de cette venue ? Une vidéo montrant cette cité aux mains de plusieurs dealers cagoulés et armés, visiblement pas gênés dans leur petit trafic. Rien de mieux pour voir les réseaux sociaux s’enflammer, certains internautes dénonçant une « zone de non droit » dans laquelle ils n’ont jamais mis les pieds… Mais rien de mieux également pour que se mette en place une ample opération policière. Tout un barnum qui a accouché d’une souris, les forces de l’ordre devant se contenter de deux scooters confisqués comme unique butin. Et pour cause, les images évoquées ci-dessus venaient d’un clip de rap.
… Et un clip signé COBRAK HOOD
Ce clip, c’est donc celui d’un certain COBRAK HOOD, rappeur au flow nerveux et saccadé. Intitulé Chicagre, il témoigne évidemment d’un quotidien pas toujours facile, mais opère avec humour. Ici, on croise en effet des dealers de bonbons et de Capri-sun, bien loin des fantasmes des réseaux sociaux et de la classe politique. Une opération de communication XXL à moindre frais, comme l’a fait remarquer COBRAK HOOD en remerciant BFM TV, CNEWS, mais aussi le journal local, Le Dauphiné Libéré.