Mathias C. a récemment sorti un ouvrage intitulé Hooliblack, naissance d’un Hooligan. Dans ce livre, il narre le récit sans concession d’un ancien hooligan parisien, de couleur noire.
Dans un entretien accordé au site egaliteetreconciliation, Mathias C. évoque notamment son addiction à la bagarre. « J’ai une accoutumance à la violence, je suis accro à l’adrénaline. Je me cache peut-être derrière elle. Pas envie d’en sortir. C’est une solution à la sortie de crise majeure que tous les peuples sont en train de vivre. Ce qui me surprend c’est comment les gens ne tombent pas plus dedans, comment ils supportent la saloperie sociétale », confie ce Français d’origine camerounaise, supporter inconditionnel du PSG, qui a grandi à la Grande Borne, à Grigny.
Passionné de hip hop, Mathias C. ne cautionne pas l’attitude de certains rappeurs. « La plupart des rappeurs prétendent qu’on ne les entend pas alors que le hip-hop est partout. Si tu es vraiment subversif, incontrôlable, le système ne te donne pas du temps d’antenne… Ces groupes (NTM, IAM, etc.) n’ont pas pactisé avec l’ennemi, c’est l’ennemi. Ce sont des Tartuffe, tu ne peux faire « Sacrifice de poulet » et sept, huit ans après te pointer à Capital et expliquer comme Passi, « je suis un capitaliste ». NTM, malgré ce que je leur reproche, n’a pas fait du mal aux quartiers au contraire de Booba qui a créé un nouveau paradigme. Il a poussé l’idéologie Skyrock jusqu’à son terme. Auparavant, ça n’a jamais été la fête dans les quartiers populaires bien sûr mais l’industrie du rap a engendré un formatage des esprits comme jamais, qui a fait fleurir tout un esprit caillera… », s’insurge l’auteur.
Le livre Hooliblack, c’est avant tout l’histoire de Mathias, son ressenti, son analyse de l’évolution d’une société de plus en plus violente au cours des trente dernières années.