Le brésilien spécialiste de jiu-jitsu affronte le dangereux américain Masvidal. Si ce combat ne manque pas d’intérêt, ce n’est absolument pas ce que l’on attendait pour Maia…
Samedi 13 mai à Dallas, l’UFC 211 propose la plus grosse carte depuis le début de l’année 2017. Ce n’est pas tant le combat vedette, duel entre le champion Stipe Miocic et Junior Dos Santos, qui en fait un événement incontournable. Dès la fin de la carte préliminaire, les 9 combats suivants valent le coup. Parmi eux, il y a l’affrontement entre le numéro 3 des welters Demian Maia et le numéro 5 Jorge Masvidal.
Un combat que personne n’attendait
Tout va bien pour Demian Maia. Le brésilien est sur une série de 6 victoires, dont 3 obtenues par soumission sur des adversaires de renom : Carlos Condit, Matt Brown et Neil Magny.
La logique aurait voulu qu’il obtienne une chance pour le titre des welters, dès la victoire du champion Tyron Woodley dans sa revanche contre Stephen Thompson. Sauf qu’en dépit de ses victoires impressionnantes, il va se frotter à Masvidal.
Beaucoup ont critiqué le fait qu’il accepte ce combat. Fidèle à ses habitudes, modeste et franc, il s’est contenté de répondre sur Facebook :
« C’est très simple. Ils m’ont demandé de me battre, et m’ont dit que je devais rester actif pour obtenir ma chance. Je suis et j’ai toujours été un artiste martial, un compétiteur et un combattant depuis plus de 20 ans. C’est ce que je fais pour vivre, c’est ce que je suis. J’ai beaucoup de respect pour l’UFC et Dana White, cela fait presque 10 ans et, si c’est ce que je dois faire, ce serait stupide d’attendre. »
Masvidal veut aussi une chance pour le titre
L’américain Jorge Masvidal reste sur 3 victoires dont 2 KO sur l’ancien challenger Donald Cerrone et Jake Ellenberger. Le natif de Miami s’est fait connaître par les combats de rue puis a réussi la transition vers le MMA. Il a gardé une combativité impressionnante et s’avère coriace, même pour les grapplers, grâce à une très bonne défense de takedowns (amenées au sol).
Dans cette opposition de style, il peut remporter la victoire s’il fait valoir son avantage défensif sur Maia. La clé du combat sera aussi la capacité des combattants à tenir sur le longueur.
Maia peut-il être champion des welters ?
Le brésilien est l’archétype du combattant talentueux mais trop discret pour bouleverser la hiérarchie. A chaque sortie, il ravit les fans de combat au sol, en déroulant une technique dans la plus pure tradition du jiu-jitsu brésilien.
Mais s’il plaît aux fans hardcores, qu’en est-il des spectateurs lambdas ? Les destructeurs ont la côte, en ce moment. Un KO rapide est beaucoup plus vendeur qu’un long et indéchiffrable (pour les néophytes) combat au sol. Mais Maia continue de gagner.
Il prouve dans le même temps qu’il ne faut pas tirer un trait sur les combattants dits « unidimentionnels », c’est-à-dire spécialisé dans un des 3 compartiments du MMA que sont le grappling (combat au sol), le combat de percussion debout (ou striking) ou la lutte (techniques dites de préhension).
A 39 ans, s’il remporte son combat contre Masvidal, il défiera sans doute le champion en titre. C’est le moment où jamais. Tyron Woodley paraît largement prenable pour le jiu-jitsuka.
Mais, en mal de charisme, Maia aura-t-il sa chance avec cette potentielle 7ème victoire d’affilée ? Une victoire marquante à l’UFC 211 viendrait clore le débat.
