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Tyson Fury VS Deontay Wilder : les montagnes se rencontrent

Tyson Fury VS Deontay Wilder : les montagnes se rencontrent

Entre le roi des Gitans et le sosie de Lebron James, c’est peu dire que ça risque de cogner sévère…

Question boxe et marketing de la boxe, il n’y a peut-être rien de plus attractif que de voir s’affronter pour une ceinture mondiale deux combattants au palmarès vierge de la moindre défaite, et ce d’autant plus quand tout les oppose sur le ring et en dehors.

Après s’être promis pour la première fois d’en découdre il y a cinq ans déjà, Deontay Wilder (40-0) et Tyson Fury (27-0) vont ce samedi 1er décembre proposer un spectacle de cet acabit aux 21 000 spectateurs du Staples Center de Los Angeles.

Outre le titre WBC des poids lourds qui sera mis en jeu, il s’agira de déterminer qui de l’Américain au punch destructeur ou du Britannique au style inimitable sera le visage de la boxe pour la décennie en cours.

Un choc des titans donc, et même un choc des géants, si l’on se réfère aux 2,01 mètres du Bronze Bomber et aux 2,05 mètres du Gipsy King.

Reste que si la tension est à son maximum, n’allez cependant pas croire que les deux hommes s’en veulent à mort, bien au contraire. Une fois n’est pas coutume, la tournée promotionnelle a en effet donné lieu à des échanges dans un esprit bon enfant, quitte à flirter avec la bromance.

Quand Wilder a sur la fin admis sourire en coin « apprécier (un tout petit peu) son adversaire », Fury a lui carrément franchi le Rubicon en déclarant tout de go « ne pas l’aimer, mais l’adorer ».

N’en déplaise aux amateurs de trashtalking, il leur a ainsi fallu se contenter de piques à la « Je vais te presser comme un citron » ou « Je vais te mettre au four et te cuisiner comme un muffin », quand l’ambiance n’était pas carrément pas au fou rire général.

Ceci dit que personne ne s’inquiète : dès que le gong aura retenti, les choses tiendront plus du règlement de comptes à OK Corral que de la guerre des boutons.

Wilder, le rendez-vous avec l’histoire

Sur le papier, un rapide coup d’œil à son tableau de chasse devrait suffire pour discuter de sa place dans le club des légendes la boxe US : 40 victoires pour autant de combats, 39 KO (!), une ceinture de champion du monde conquise il y a bientôt quatre ans et qu’il s’apprête à défendre pour la neuvième fois consécutive…

Et pourtant, il n’en est rien : victime de son succès, Wilder, 33 ans, n’a en réalité pas prouvé autant qu’il aurait dû jusqu’à présent.

Bien qu’il ait fait ses débuts chez les professionnels il y a maintenant dix ans, il n’a participé en tout et pour tout qu’à 125 petits rounds (soit à peine trois rounds par combat), et qui plus est face à bon nombre d’adversaires qui sans être des tocards n’étaient pas franchement des cadors (Eric Molina ou Malik Scott quelqu’un ?).

La faute à une division des poids lourds longtemps demeurée en déshérence de talents (notamment aux États-Unis où les plus gros gabarits préfèrent succomber aux sirènes de la NBA ou de la NFL), mais la faute aussi à ces bâtons de dynamite qui lui servent de bras et qui lui permettent de sécher n’importe qui au moindre début de complication.

D’ailleurs en croire Richard Towers, un ancien pro aujourd’hui reconverti en sparring partner de première classe, Wilder vient d’une autre planète : « Il frappe quatre fois plus fort que Vitali Klitschko, cinq fois plus fort que son frère Wladimir, six fois plus fort qu’Anthony Joshua, et huit fois plus fort que Tyson Fury ».

Difficile donc dans ce contexte difficile de savoir ce qu’il vaut réellement techniquement. S’il est clairement est au-dessus, est-il pour autant du niveau des légendes du noble art à la Ali, Louis, Lewis & Co. auxquelles il aspire à être comparé un jour ?

Dans ce contexte, rien de mieux pour lui que mettre les gants face au plus fantasque des boxeurs, et accessoirement ancien champion du monde WBA-IBF-WB pour en savoir plus.

Fury, le facteur X

« Tyson Fury est un pain béni pour la catégorie des poids lourds. Il a du charisme, il sait parler, il n’a peur de rien sur le ring. Il a la boxe dans le sang et tient son nom de Mike Tyson. Tout cela, c’est du pain béni. Je le respecte pour ça. »

À en écouter Wilder, on comprend mieux pour quoi la bourse du combat a été partagé à 50-50 : Fury est un phénomène.

Revenu des enfers, celui qui a avait contre toute attente détrôné le monarque Klitschko en 2015 avant de sombrer les deux pieds en avant dans ses démons (dépression, cocaïne, comportement erratique…) a en sus pas mal rassuré depuis sur ses capacités et sa condition physique.

Certes si ni Sefer Seferi, ni Francesco Pianeta qu’il a défaits plus tôt cette année n’arrivent de près ou de loin à la cheville de Wilder, et si quelques lenteurs et imprécisions ont été constatées à droite à gauche, il a démontré qu’il n’avait rien perdu de son style de boxe complètement dégingandé face auquel jamais personne n’a trouvé la parade.

Tout cela sans compter que le jour du combat, Tyson Fury aura encore pas mal fondu et devrait cette fois-ci se rapprocher de son meilleur niveau de forme.

Est-ce que cela suffira-t-il pour à nouveau créer la surprise ? Bien évidemment, la logique veut que l’Alabama boy parte ici favori, lui qui sur un même laps de temps a combattu à six reprises tout en affichant un net avantage en matière de vitesse et d’explosivité.

Là encore à en croire Towers, le moment est mal choisi : « Il vient juste de revenir. Quand bien même Tyson Fury est un bosseur et qu’il se déplace bien, il ne pourra pas échapper 12 rounds durant à Wilder. Sa tête et son corps sont bien trop gros pour jouer à ce jeu-là. »

Reste que si l’on en croit les parieurs, l’avantage concédé n’est pas si grand, et pour cause, nul ne sait jamais à quoi s’attendre avec Tyson Fury, alias le roi de la ruse et du faux rythme. Gare à Wilder de ne pas se laisser dicter la physionomie du combat.

Reste une certitude : dimanche matin, l’un des deux hommes se réveillera en ayant dit adieu à son invincibilité, tandis que l’autre s’en ira défier Anthony Joshua en 2019.

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