Le football s’apprête à dire adieu à l’un de ses plus romantiques représentants…
Cette maudite horloge a encore frappé… Alors que l’on pensait que le temps n’avait pas de prise sur lui, Francesco Totti vient de brutalement rappeler à tous qu’il n’était lui aussi d’un être humain. A 40 ans, l’emblême du club de la louve s’apprête à raccrocher les crampons au terme d’une 25ème saison passée sous les couleurs des Giallorossi.
Fraîchement débarqué en tant que nouveau directeur sportif, c’est Monchi (ex Seville) qui vient d’annoncer la douloureuse nouvelle en conférence de presse, provoquant un séisme assez puissant pour être ressenti de notre côté des Alpes : « Je sais que c’est la dernière saison de Francesco Totti. Je suis arrivé ici en sachant qu’il existait un accord entre Francesco et le club pour qu’il devienne dirigeant dès la saison prochaine. Je lui demanderai de travailler avec moi pour me faire comprendre ce qu’est la Roma. » Après Jules Cesar, Auguste et Marc Aurèle, la ville éternelle s’apprête donc à pleurer un nouvel empereur…
L’héritier de Maximus
« No Totti, no party » avaient érigé en principal commandement les tifosis de la Roma, pourtant, il faudra bien que la vie continue pour le club dont il est devenu l’âme. Un simple footballeur devenu le plus grand gladiateur des temps modernes dans la péninsule. Un statut à part qu’il a construit années après années à travers des performances et une longévité exceptionnelles (307 buts en 783 matches) mais également en étant l’un des principaux symboles de fidélité en ne portant que les couleurs de son club formateur tout au long de sa carrière, malgré les nombreux appels du pied des cadors européens. S’il existe un code de l’honneur, en voilà un qui a su le respecter à la lettre.
La fierté du quartier
Francesco, c’est un talent précoce qui a réussi à muer vers l’extraordinaire, un parcours hors du commun que l’on pourrait résumer par l’une de ses phrases, depuis devenue légende : « Ma première fois, j’avais 12 ans, elle en avait 17… ». A la manière d’un Zinedine Zidane, c’est au quartier que Totti touche pour la première fois le cuir, sur les pavés Travestevere, quartier populaire du sud de la capitale italienne où tout individu se sent éperdument « Romanisti ». C’est donc dans l’amour de la Roma qu’il grandit, une tradition qui se transmet de père en fils. Supervisé par la Lazio et la Roma lorsqu’il n’évolue encore que dans le petit club de Lodigiani, cela n’a pas vraiment été compliqué à l’heure de faire un choix. Bien qu’il ait eu plus jeune une aventure chez l’ennemi laziale… Mais au sein de la section natation, selon les rumeurs qui circulent sur le web.
« Il Capitano »
A 13 ans, il intègre donc le centre de formation de la Roma pour la plus grande fierté de son entourage. Adolescent, il fait déjà preuve d’impressionnantes qualités en termes de touché de balle, de vision du jeu et de maturité. Progressivement, il gravit les échelons jusqu’à se retrouver à disputer son premier match de Série A en 1993 à l’âge de 16 an et demi ! Désormais installé, personne ne pourra déloger cet élégant numéro 10 du onze de départ. En 1998, alors qu’il connait ses premières sélections avec la Squadra Azzura à 22 ans, il se voit confier le brassard de son club par un certain Fabio Capello, un morceau de tissu qui ne le quittera plus, lui valant rapidement le surnom d’« Er Capitano ».
L’anti Beckham
La carrière de Francesco est faite de nombreux buts, de gestes de classe, de quelques titres (Scudetto 2001, Coupe d’Italie 2007,2008, Supercoupe d’Italie 2001 et 2007, Coupe du monde 2006) mais aussi de nombreuses désillusions (8 fois vice-champion d’Italie, Vice-champion d’Europe 2000…). S’il n’a jamais pu décrocher de Ballon d’Or (5eme en 2001) et n’a été élu ‘Capocannoniere’ (meilleur buteur de Serie A) et Soulier d’or européen qu’à une seule reprise (2007), son aura dépasse le simple cadre du football sans jamais devenir un produit marketing à la David Beckham. Son charisme faisant presque oublier sa belle gueule, Totti fait figure d’exemple à travers toute l’Italie. Un intouchable, digne représentant d’une espèce en voie de disparition au sein du football actuel. Prendre sa retraite en suçant son pouce, nombreux en rêvent, lui est sur le point de le faire…
