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Ligue 1 : Ces jeunes joueurs partis trop tôt…

Ligue 1 : Ces jeunes joueurs partis trop tôt…

Chaque semaine, je vous propose d’aborder un thème d’actualité sous un autre angle, sans obligation formelle ni aucun tabou. Aujourd’hui, le sujet développé est la tendance aux exodes prématurés dans le football français.

L’herbe n’est pas plus verte ailleurs pour tous… Vieux comme le monde, le concept d’exode inhérent à toute situation de crise existe depuis bien longtemps dans le football hexagonal. Sédentarisé en deuxième division du football mondial, le championnat de France de Ligue 1 en est réduit à un rôle de centre de formation à l’échelle globale. Un statut développé années après années par des clubs ayant rapidement abandonné toute ambition sportive à long terme au profit d’une rationnalité économique on ne peut plus pragmatique. Si voilà maintenant bien longtemps que ce constat est valable, il s’avère encore plus amer aujourd’hui en raison du gouffre financier croissant qui sépare la France de ses voisins européens. Evidemment, les différences de gains reversés par les droits TV et la rigidité de la fiscalité française sont à pointer du doigt. Néanmoins, d’autres facteurs peuvent également expliquer ces envies d’ailleurs de nos jeunes footballeurs. Bercés par les aventures de leurs ainés expatriés, les espoirs actuels sont devenus des adeptes du « tout et tout de suite » quitte à prendre des risques inconsidérés pour leur carrière dès qu’une porte de sortie se présente. Partir c’est bien, pour y faire réellement carrière c’est mieux.

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On s’écarte des anges c’est mieux…

S’exiler de manière précoce est un pari à grosse cote et rares sont ceux à l’avoir gagner récemment. Si les cas d’Anthony Martial, Aymeric Laporte, Antoine Griezmann, Kingsley Coman, Paul Pogba et Raphael Varane sont autant de preuves que la chance peu sourire aux plus audacieux, ces derniers restent malheureusement des exceptions. Du duo Le Tallec – Sinama Pongolle à Florian Thauvin en passant par Jérémie Aliadière, Yoann Gourcuff, Philippe Christanval, M’Baye Niang, Gaël Kakuta et consorts, les exemples d’échecs retentissants sont légions. Si certains ont su relever la tête après être passés du rêve au cauchemar, la plupart ont vu leur carrière décliner de manière spectaculaire et leur destin prometteur être brisé net. Bien qu’ils ne soient pas vraiment réputés pour être des rats de bibliothèque, les footballeurs en devenir seraient bien inspirés de se renseigner sur l’histoire d’Icare afin de ne pas connaitre la même fin. Parfois, le mythe est rattrapé par la réalité.

Back to the future

Dénoncé de manière plus ou moins virulente par la majorité des étrangers ayant fait un bout de chemin en France, le comportement des espoirs tricolores est souvent responsable de leurs déboires hors des frontières. Absence de rigueur, manque de travail, perte des valeurs, notion particulière du respect… Les illustrations du professionnalisme limité des nouvelles générations sont nombreuses. A l’étranger, ça ne pardonne pas. Ajoutons à cela les difficultés d’adaptation de joueurs à peine sortis de l’adolescence et du cocon de leur club formateur, les profils physiques qui ne collent pas aux exigences de la culture footballistique locale (notamment en Angleterre) ou tout simplement les lacunes en terme de niveau et l’on comprend alors mieux la sinuosité de leurs trajectoires. Longtemps réservé à l’élite, le grand saut se fait de plus en plus périlleux puisqu’il s’ouvre aujourd’hui à des joueurs moyens évoluant dans des clubs de milieu de tableau qui sautent l’étape intermédiaire les envoyant s’aguérir chez un gros calibre de Ligue 1 avant de s’envoler. Une fois retombés brutalement sur terre après quelques mois voir années de galère, ils cherchent souvent à retourner vers leur premier amour. Même réduite au statut d’ex-cocu, la Ligue 1 accepte encore de leur ouvrir ses bras… Mais a-t-elle vraiment le choix ?

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