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LeBron James est-il meilleur que Michael Jordan ? [DOSSIER]

LeBron James est-il meilleur que Michael Jordan ? [DOSSIER]

S’il est un débat qui agite la NBA depuis une bonne décennie, c’est bien celui-là. MJ a beau continuer de rallier les suffrages, il se pourrait que la donne change assez rapidement…

POUR T’ASSEOIR SUR LE TRÔNE IL VA FALLOIR T’ASSEOIR SUR MES GENOUX

Qui sera le nouveau Michael Jordan ? Déjà du temps de sa splendeur, médias et supporters scrutaient à la loupe l’émergence d’un possible successeur : de Grant Hill à Jerry Stackhouse en passant par Vince Carter et Kobe Bryant – sans oublier les moins notoires Harold Miner ou Kendal Gill… Aucun de ces joueurs n’a cependant été pleinement en mesure de reprendre le flambeau de His Airness.

Seul celui que l’on surnomme le « Choosen One » depuis ses années lycée paraît en mesure de détrôner le numéro 23 des Chicago Bulls. Mieux, cette année il se pourrait même que LeBron James ait franchi un cap dans la course au titre de meilleur joueur de basket de l’histoire.

Comme en 2007 LBJ a emmené à bout de bras des Cleveland Cavaliers en Finales (sa cinquième… en cinq ans !) alors que l’équipe était privée de trois de ses titulaires (Kyrie Irving, Kevin Love et Anderson Varejao). Pour rappel, sans les Hall of Famers Scottie Pippen et Phil Jackson, Jordan n’a jamais franchi les Finales de Conférence. Et n’oublions pas qu’en 2015 les Miami Heat privés de James ont manqué les playoffs tandis qu’en 1994 les Bulls sans Jordan se hissaient eux en demi-finales.

L’histoire aurait pu être parfaite si les Cavs ne s’étaient pas inclinés (certes avec les honneurs) face à des Golden State Warriors en pleine bourre (Stephen Curry MVP, 67 victoires en saison régulière…), King James aurait alors rattrapé à âge égal MJ avec trois bagues au compteur chacun, gommant ainsi les nombreuses voix (dont celle de Jordan) qui avaient critiqué sa décision de prendre le chemin le plus court vers le titre en rejoignant Miami il y a quatre ans.

DES CHIFFRES ET DES CHIFFRES

Comparer les carrières respectives de deux hommes revient à ingurgiter une avalanche de statistiques toutes plus élogieuses les unes que les autres. Pour le moment honneur à Jordan qui surpasse sans hésitation son cadet avec 6 titres de champion, 10 de meilleur Marqueur, 5 fois MVP et un trophée de Meilleur Défenseur de l’Année.

Toujours est-il qu’à 30 ans tout rond James dispose encore du temps nécessaire pour dépasser le maître. Quatre fois MVP, sauf blessures, LeBron dispose d’au moins cinq bonnes années devant lui pour remporter ces finales qui manquent tant à son palmarès. Un délai plus que raisonnable sachant que les plus grands de ce sport accumulent souvent les distinctions collectives une fois arrivés à maturation.

Si en matière de scoring Jordan reste (et restera) intouchable, James tient le bon bout question passes décisives et rebonds (6,9 reb. et 7,1 pd. contre 5,3 et 6,2). Joueur ultra complet par excellence, LBJ se distingue de l’arrière des Bulls par son jeu beaucoup plus altruistesorry Kobe mais pour être calife à la place du calife, un copié/collé aussi bon soit-il ne suffit pas.

Reste que l’ego monstrueux de MJ et son désir d’écraser la concurrence ne font certainement pas de lui la meilleure personne qui soit*, mais sur le terrain c’est cet instinct de tueur qui a plus d’une fois fait la différence. À commencer par le fait qu’il n’a jamais perdu une finale…

* Dans une époque dominée par cet œil de Moscou que sont les réseaux sociaux, on peut légitimement se demander quel traitement serait réservé au MJ qui passait ses nuits à flamber au casino ou qui avait balancé un coup de poing à son coéquipier Steve Kerr ?

UNE QUESTION D’HÉRITAGE

Quelle trace les deux hommes vont-ils laisser ? Contrairement à d’autres grands joueurs qui l’ont précédé comme Bill Russell ou Jerry West, Michael Jordan a dépassé le cadre du basket pour s’imposer comme un mythe qui perdure 30 ans après son premier match NBA.

Langue tirée, dunk en partant de la ligne des lancer-francs, ligne de chaussures vénérée dans le monde entier, Dream Team de 1992… Jordan est une icône dont les plus grands exploits peuvent se résumer en quelques mots dans l’inconscient collectif (The Shot, le Three-peat, le Flu Game…). Seul ombre au tableau son deuxième comeback à Washington qui pour beaucoup entache quelque peu la légende.

LeBron James ne bénéficie pas (encore) d’une telle aura. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il est dénué du moindre atout sur ce plan. Après sa pige floridienne, son choix de revenir dans l’Ohio, l’état dont il est originaire et où il a joué ses sept premières saisons, donne une toute autre dimension à sa carrière. Si le fils prodigue réussit son pari sportif, Michael Jordan ne sera clairement plus intouchable sur l’Olympe du basket-ball.

Bien sûr l’épreuve du temps permet de patiner les souvenirs de chacun, ce qui donne pour le moment un avantage relatif à MJ. Difficile d’évaluer comment l’on se souviendra de LeBron James dans 10 ans, dans 20 ans. À titre d’exemple, qui se rappelle qu’il y a quelques années à peine le King figurait en tête des sportifs les plus détestés des États-Unis ?

Sur ce point comme sur le reste, le débat ne pourra être tranché qu’une fois l’ailier des Cavs à la retraite, lorsqu’il en sera terminé des spéculations des uns et des autres et que chaque palmarès pourra être comparé pied à pied, points à points.

Seule certitude : en dehors des parquets, l’un des deux hommes possède légèrement plus de souagg que son rival. On vous laisse deviner lequel…

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