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Golovkin contre Alvarez : il ne peut en rester qu’un !

Golovkin contre Alvarez : il ne peut en rester qu’un !

Ce samedi, le Kazakh et le Mexicain considérés tous deux comme parmi les meilleurs boxeurs de leur génération se feront face sur le ring pour une revanche pleine de fiel…

C’était il y a seulement un an, mais cela parait pourtant à des années-lumière.

Le 17 septembre dernier, quelques semaines après le concours de foire auquel se sont livrés Floyd Mayweather et Conor McGregor, Saul Alvarez et Gennady Gennadyevich Golovkin se retrouvent enfin face à face sur le même ring de la T-Mobile Arena de Las Vegas pour ce que la presse appelle alors de ses vœux comme le possible combat de la décennie

Chacun au top de leur forme physique et mentale, les deux hommes sont farouchement déterminés à ajouter une nouvelle victoire de prestige à leur déjà très impressionnant palmarès (37 combats, 37 victoires et 33 KO pour « Triple G », contre 49 victoires, dont 34 par KO, 1 nul et 1 petite défaite pour celui que l’on surnomme « Canelo » en raison de ses cheveux roux), mais aussi pour réaffirmer leurs positions (ancien sparring-partner du Kazakh, le Mexicain espérait bien arracher à son aîné de huit ans les ceintures mondiales WBA, WBC, IBF et IBO des poids moyens).

C’est ainsi que devant les 22 358 spectateurs présents pour l’évènement (soient 8 000 de plus que pour Money et Conor), Golovkin et Alvarez se sont livrés corps et âmes douze rounds durant avant de se quitter sur une décision nulle qui a depuis beaucoup fait couler d’encre.

Sans revenir en détails sur l’issue et la carte délirante de l’un des trois juges, nombreux estiment que GGG aurait dû sortir vainqueur, quand bien même Canelo n’a pas démérité en remportant nettement les premiers et les derniers rounds tout en marquant sévèrement son adversaire au visage.

Reste que malgré la controverse, les deux camps se mettent rapidement d’accord pour organiser une revanche qui s’annonce tout aussi intéressante sportivement que financièrement.

Prévu pour le Cinco de Mayo (un jour férié mexicain où se tient traditionnellement parmi les plus gros combats de boxe de l’année), ce Canelo versus GGG épisode 2 démarre alors sous les meilleurs auspices, Alvarez allant même jusqu’à déclarer lors de la conférence de presse du 27 févier lançant la campagne de promotion : « Nous n’avons pas besoin de mal parler l’un de l’autre. Nous n’avons pas besoin de faire ce genre de promotion. »

Les choses vont cependant prendre une toute autre tournure…

Cette fois-ci, c’est personnel

Si en boxe, il est de coutume de mettre en scène un trash talking quelque peu surjoué à mesure qu’approche la confrontation, ici les mots vont très vite correspondre aux pensées profondes des uns et des autres.

La faute à Canelo qui au mois de février se retrouve contrôlé à deux reprises positif au clenbutérol une substance à l’origine d’usage vétérinaire qui utilisée dans le sport permet à la fois de brûler les graisses et de gagner en muscles.

Contraint d’annuler le combat un mois avant sa tenue, il clame son innocence en expliquant avoir mangé à Mexico des steaks contaminés par ce produit interdit. L’explication a beau provoqué au mieux de sourires gênés, contrairement aux apparences, elle n’en tient pas moins la route scientifiquement parlant tant la viande mexicaine est imprégnée d’hormones.

Si les faibles quantités de clenbutérol retrouvées dans les urines d’Alvarez pourraient donc en théorie venir de là, rien n’indique non plus que le boxeur n’ait pas été contrôlé en fin de cycle d’une cure d’anabolisants… Et ce d’autant plus que question corpulence, impossible de ne pas constater l’évolution pour le moins impressionnante de sa masse musculaire depuis un an.

Quand dans le clan kazakh l’humeur est à l’amertume, la Commission sportive de l’état du Nevada en rajoute une couche en tardant à sanctionner Alvarez, puis pour au final ne le suspendre que de six petits mois, et encore en partie de manière rétroactive.

Loin de faire profil bas, le Mexicain fait ensuite traîner les négociations et refuse le partage 50-50 proposé par Golovkin en exigeant comme à l’aller à nouveau un deal 70-30 en sa faveur, lui qui n’est pourtant plus en position de force.

Pire une fois un accord trouvé, il refuse de participer à la tournée promotionnelle (afin d’éviter de devoir continuellement se justifier face aux accusations de dopage ?). À partir de là les déclarations les plus venimeuses vont s’enchaîner.

« Canelo et moi avons des mentalités opposées. Ce qu’il a fait est un affront à la boxe, au public et à ses fans. Ce gars ne respecte pas la boxe, je ne peux plus le respecter. »

Réponse de son adversaire via son entraîneur Chepo Reynoso : « Golovkin est un âne qui ne réfléchit pas. Il ne pense pas. Il ne fait qu’avancer en donnant des coups. »

Si l’intéressé feint alors l’indifférence en estimant dans un premier temps valoir mieux que ces provocations, il n’en contre-attaque pas moins en regrettant publiquement « le manque de classe, d’éducation, d’intelligence » du clan Alvarez, avant de finir par lâcher excédé il y a quelques jours : « Je veux le punir pour toutes les mauvaises choses que lui et son équipe ont faites, je veux le réduire à néant. »

Et le sport dans tout ça ?

Polémiques mises de côté, ce qui rend cette seconde manche passionnante réside évidemment dans le talent sans pareil des deux protagonistes, ainsi que leur style de boxe des plus explosifs. Adeptes du « style mexicain » (soit avancer sur l’autre sans craindre les coups plutôt que de jouer la carte de la défense), Alvarez et Golovkin sont aussi spectaculaires qu’efficaces.

Triple G se distingue cependant de toute la concurrence par son instinct sans pareil et son punch dévastateur. Machine à KO, il est autant capable de terminer un combat sur un coup-de-poing que de démolir physiquement et mentalement son adversaire en le frappant jusqu’à l’épuisement.

À la fois brute et esthète, les chiffres parlent pour lui : 0 défaite depuis la finale des Jeux Olympiques d’Athènes de 2004, 20 défenses de titres d’affilés (un record) et 23 KO consécutifs.

Face à une telle force de frappe, Alvarez n’est néanmoins pas dénué d’atouts lui qui en premier lieu a prouvé qu’il pouvait tenir douze rounds face au « Thunder ».

Boxeur ultra complet sans véritable défaut (s’il était un perso dans Street Fighter, il serait Ryu), il se révèle plus technique que son rival, que ce soit dans les mouvements de corps et de tête que dans les changements de garde. À l’aller il avait d’ailleurs surpris le Kazakh en se déplaçant beaucoup plus qu’à l’accoutumée, ce qui n’avait pas été sans conséquence sur la netteté de ses coups et la fulgurance de ses enchaînements.

Autre avantage enfin, Golovkin a cette fois-ci encore plus la pression pour être Golovkin : tandis qu’Alavrez peut tabler sur une victoire aux points, il devra lui aller chercher le KO afin de dissiper cette fois tout possible malentendu et rassurer ceux qui à 36 ans le prédisent sur le déclin.

Rendez-vous donc dans la nuit de samedi donc pour savoir qui aura le dernier mot.

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