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Payet : focus sur le nouvel homme fort des bleus !

Payet : focus sur le nouvel homme fort des bleus !

Pour comprendre le chemin hors du commun emprunté par le joueur, il s’agit de savoir ce qui le constitue…

Mieux vaut tard que jamais… Aujourd’hui âgé de 29 ans, Dimitri Payet a vu sa carrière prendre sa pleine mesure il y a seulement deux saisons. Longtemps considéré comme un espoir déchu, le joueur a su trouver un second souffle spectaculaire qui l’a mené à être aujourd’hui l’une des références internationales à son poste. Booska-P vous propose de décortiquer celui qui pourrait bien être la star des bleus durant l’Euro 2016.

D’un rêve

Originaire de l’île de la Réunion, Payet brille balle au pied dès son entrée dans l’adolescence. Des qualités évidentes qui ont vite été repérées par les recruteurs du Havre. A 12 ans, il quitte sa région natale et parcourt les 9000 kilomètres qui le séparent de la Métropole. De manière précoce, le jeune homme rêve d’une carrière de footballeur international sous le maillot bleu.

Pourtant, le parcours a été loin d’être simple pour le jeune homme. Après 4 ans passés en Normandie, sa formation prend fin brutalement suite à un essai infructueux pour passer dans la réserve de l’équipe première. Retour à la case départ pour Payet qui retourne alors à Saint-Pierre à 16 ans seulement. Un an plus tard, une seconde chance lui est offerte par le FC Nantes, il saura cette fois la saisir. Membre de la CFA des canaris, il est dans le même temps vendeur-stagiaire dans un magasin de prêt-à-porter afin de valider son BEP. A 18 ans, il fait ses débuts chez les professionnels sous les couleurs nantaises.

D’un mauvais caractère

Pendant près de 10 ans, Dimitri Payet mène une carrière honorable. Néanmoins, pour beaucoup, le potentiel du joueur laissait espérer bien mieux. Souvent coupable de dilettantisme, le footballeur n’a alors pas vraiment le goût de l’effort et a une fâcheuse tendance à se reposer sur ses acquis. Une mentalité qui fait de lui un joueur inconstant que ce soit au FC Nantes, à Saint-Etienne ou au LOSC (7 buts et 6 passes décisives en moyenne par saison).

Dôté d’une technique au-dessus de la moyenne, Dimitri Payet a trop souvent cherché à faire la différence seul alors qu’il lui était demandé d’être l’organisateur du jeu. Un excès d’individualisme qui a freiné ses performances et celles de ses équipes. Orgueilleux, l’homme n’apprécie pas les critiques. En témoigne son coup de tête sur son capitaine Blaise Matuidi chez les Verts en 2010 ou encore ses propos maladroits lorsque Didier Deschamps ne le sélectionnait pas chez les Bleus fin 2015.

D’oreilles à l’écoute

Si Payet est finalement parvenu à s’imposer au plus haut niveau international, il le doit notamment aux rencontres qu’il a pu faire tout au long de son parcours. Progressivement, l’homme a su ouvrir ses oreilles pour entendre et comprendre les différents conseils qui lui sont transmis. Lorsqu’il est revenu à La Reunion en provenance du Havre, Payet, dégoûté, pense alors à arrêter le football. Entraîneur de l’AS Excelsior, Hosmane Gangate lui redonne le goût des terrains et lui permet de se voir offrir une seconde chance dans l’hexagone, à peine un an après son retour.

Un premier déclic qui sera suivi d’un deuxième 12 ans plus tard. Au sortir d’une première année décevante à l’OM, Payet est placé sur la liste des transferts par le club phocéen. Attaché à prouver sa valeur, il reste sous les couleurs ciels et blanches et découvre un certain Marcelo Bielsa. Par ses méthodes et son discours, l’argentin va transformer son joueur et lui permettre d’exprimer totalement ses capacités. En lui confiant les clés du jeu et en l’obligeant à donner le meilleur de lui-même, « El Loco » a provoqué une prise de conscience chez Payet dont il a rapidement récolté les fruits. De son propre aveu, s’il en est là où il est aujourd’hui, c’est avant-tout grâce à l’argentin.

De deux pieds magiques

Officiellement droitier, son habileté des deux pieds fait de lui un véritable ambidextre, un avantage non-négligeable dans le football moderne. De par sa position sur le terrain et la précision de son toucher de balle, Dimitri Payet s’est bien plus révélé en tant que passeur qu’en tant que buteur. Rares sont ceux à qui éprouvent un plus grand plaisir à offrir qu’à recevoir, lui appartient à ceux-là.

Si c’est une tâche qui lui a rapidement été confiée dans sa carrière, ce n’est que progressivement que le joueur a su faire des coups de pieds arrêtés une arme majeure de sa panoplie. Diablement précis lorsqu’il s’agit de trouver un coéquipier sur corner ou coup-franc indirect, il l’est encore plus sur coup-franc direct avec un taux de réussite inégalé de 25% cette saison. A ce petit jeu, il est devenu la référence.

D’yeux attentifs

On peut être dôté du pied le plus adroit de la planète, sans une réelle vision du jeu, cet attribut restera tristement inefficace. Déjà bien présente à l’origine, cette qualité s’est développée avec l’expérience et lui a permis d’être un accélérateur de jeu que ce soit par des passes d’une verticalité singulière ou par des changements de rythmes dévastateurs balle au pied.

De plus en plus rapide, le football actuel nécessite d’avoir un temps de réaction et d’exécution extrêmement performant. Sans être devin, Payet possède très souvent un temps d’avance sur tout le monde de par son sens de l’anticipation. Lorsque l’on comprend que le ballon ira toujours plus vite que l’homme, on cherche d’abord à savoir où il doit aller avant de savoir où l’on doit se rendre. Question de logique…

D’un coeur bleu blanc rouge

Longtemps considéré comme une personnalité pudique qui peut parfois sembler froid et peu enclin à échanger avec les médias, Dimitri Payet a récemment tombé le masque. Sauveur des bleus face à la Roumanie, Payet a fondu en larmes lors de sa sortie du terrain. Probablement un trop plein d’émotions consécutif à un regard rétrospectif sur le chemin parcouru, légitime.

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