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Le rachat de l’OM pour les nuls ! [DOSSIER]

Le rachat de l’OM pour les nuls ! [DOSSIER]

Après 20 ans de règne de la famille Dreyfus, le royaume phocéen pourrait bientôt changer de tête couronnée…

Si l’on était quelques siècles en arrière, il y aurait fort à parier que sous la pression populaire les têtes de Vincent Labrune et Margarita Louis-Dreyfus seraient tombées sur l’échafaud… Tandis que l’OM traverse l’une des plus grandes crises de son histoire, sa gouvernance doit faire face à une fronde quasi sans précédent. Le point de non-retour désormais atteint, la révolution se prépare du côté de l’institution olympienne. Etat des lieux d’une situation explosive…

En 1996 la prise de pouvoir de la dynastie Dreyfus s’est faite en succession d’un Bernard Tapie ayant laissé le trône vacant et l’édifice en ruine… Malgré des centaines de millions d’euros investis, Robert-Louis Dreyfus n’est jamais parvenu de son vivant à refaire de l’OM une place forte du football français et européen. Il a fallu attendre sa mort et le début de la période de régence de sa compagne pour que l’OM rencontre à nouveau le succès. Un championnat (2010) et 3 coupes de la Ligue (2010, 2011, 2012), les réussites phocéennes ont précipité sa chute. Vivant au dessus de ses moyens, l’OM a ainsi accumulé des dettes que Margarita Louis-Dreyfus a rapidement été lassée de combler. Loin d’être aussi concernée par la cause marseillaise que son défunt mari, la dirigeante a vite décidé d’arrêter les frais en refusant d’investir dans le club. Financièrement exsangue, l’OM a ainsi été coupé dans son élan afin de retrouver l’équilibre économique.



Une directive qui n’est pas restée sans conséquences sur le plan sportif. Si le passage de Marcelo Bielsa a pu un temps faire renaître le fol espoir de voir l’OM retrouver les sommets, la réalité a fini par rattraper tout le monde, à commencer par l’argentin. Dénué de tout projet véritable, le club a du se délester de ses meilleurs éléments à chaque intersaison, une habitude qui ne date pas d’hier (Niang, Ben Arfa, Gignac, Remi, Ayew, Imbula, Azpilicueta, M’Bia, Valbuena, Lucho, Heinze, Payet, Thauvin, Lemina…), condition sinequanone pour continuer d’exister. Un mode « survie » pourtant suicidaire qui devrait à nouveau amputer l’effectif une fois la saison terminée (Mandanda, N’Koulou, N’Koudou, Diarra, Batshuayi…) alors que l’équipe actuelle végète déjà à une piteuse 14ème place en championnat. Une position qui contraste avec le prestige d’un club au glorieux passé et à la passion débordante. Consciemment, l’OM fonce sans freins vers le précipice.

Véritable mur porteur, les supporters doivent à nouveau faire face à l’écoeurement. Véritable raison de vivre de l’OM, ses fans ont tant de fois été déçus ces dernières années qu’ils ont presque vu s’éteindre leur passion et le Vélodrome être peu à peu déserté. Progressif, ce désintérêt a pourtant rencontré ses limites. Comprenant que leur club s’orientait vers une mort lente et douloureuse, les virages ont décidé de réagir. D’abord en collaborant avec la direction pour lui restituer les abonnements afin de faciliter une éventuelle revente puis en sonnant la révolte. Si la défaite face à Rennes (5-2) restera dans l’histoire de par l’humiliation subie, elle pourrait aussi l’être en marquant le point de départ d’un soulèvement de la plèbe ciel et blanche qui voit déjà ses premières conséquences survenir.

Placé dans l’urgence par la révolution qui couve, l’organigramme s’est manifestement effrité, à commencer par son sommet. Placé à la présidence afin de faire le ménage, Vincent Labrune risque de devenir « l’arroseur arrosé ». Quelques années après avoir mis hors course Pape Diouf, Jean-Claude Dassier et José Anigo pour finir par combiner les fonctions de président et de directeur sportif, l’homme pourrait bien à son tour être écarté. Ne s’étant pas montré digne de la confiance accordée , Labrune a vu sa relation avec l’actionnaire principale se tendre au point que l’avocat de la milliardaire russe Igor Levin semble même aujourd’hui être une réelle menace. Isolé, l’homme pourrait quitter son poste à la fin de la saison quoi qu’il arrive. Méfiance, il garde souvent plus d’un tour dans son sac.

Si la communication autour du sujet est longtemps ambiguë, l’OM est désormais officiellement à vendre, mais pas à n’importe quelles conditions comme expliqué par Margarita Louis Dreyfus dans son communiqué. Club à part, il ne semble pas être submergé par les offres. Les potentiels acquéreurs se montrant souvent craintifs au sujet du « contexte marseillais ». Parmi les missions confiées à Labrune, celle de rendre le club attractif afin d’offrir des garanties aux investisseurs a partiellement été réalisée. Si beaucoup de rumeurs se sont succédées, il semblerait que les options les plus avancées semblent aujourd’hui être au nombre de trois sans que des négociations n’aient pour autant réellement été entamées Si cette fois, cela semble sérieux… A Marseille, la vérité du jour est rarement celle du lendemain.

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