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James Harden vs Russell Westbrook, qui est le real MVP ?

James Harden vs Russell Westbrook, qui est le real MVP ?

Que ce soit en saison régulière ou au premier tour des Playoffs, James Harden et Russell Westbrook se sont livrés un duel magnifique…

Russell ou James ? Harden ou Westbrook ? Pendant toute la saison régulière, les deux superstars ont crevé l’écran en enchaînant les performances de gros calibre. Ensemble, ils ont animé la course au MVP (Most Valuable Player) qui donnera son verdict le 26 juin prochain, lors d’une cérémonie qui sera animée par Drake en personne.

La campagne historique de Russell Westbrook va-t-elle convaincre les votants ? Ou est-ce que ces derniers vont plutôt suivre les critères habituels du MVP, qui favorisent plutôt James Harden ?

James Harden, leader d’un vrai collectif

En finissant sur le podium de la Conférence Ouest derrière les intouchables Golden State Warriors et les toujours très solides San Antonio Spurs, les Houston Rockets de James Harden ont surpris le monde de la NBA.

La raison de cette belle campagne ? Une nouvelle philosophie de jeu, caractérisée par l’arrivée d’un nouvel entraîneur et le replacement d’Harden au poste de meneur, lui qui avait l’habitude de jouer à l’arrière.

Ce nouveau coach, c’est Mike D’Antoni, grand adepte du jeu rapide et amoureux des tirs à trois points. En recrutant des snipers comme Ryan Anderson et Eric Gordon l’été dernier puis Lou Williams au moment de la trade deadline (date limite des transferts) à la mi-février, Houston a su trouver des joueurs parfaitement adaptés au système de Mike D’Antoni.

Au milieu de tout ça, James Harden s’est régalé comme jamais. Scoreur, distributeur, leader, le barbu était comme un poisson dans l’eau, à tel point qu’il a terminé deuxième meilleur marqueur (29,1 points de moyenne, soit 2,5 points de moins que…Russell Westbrook) et meilleur passeur de la saison régulière (11,2 passes décisives par rencontre) ! Bref, il a brillé mais il a surtout fait briller ses coéquipiers, formant ainsi un superbe collectif qui a montré sa solidité en battant Oklahoma City quatre manches à une lors du premier tour des Playoffs.

Les très belles performances individuelles de James Harden associées au bon bilan des Rockets (55 victoires pour 27 défaites) durant la saison régulière font de lui le candidat idéal pour remporter le MVP. C’est d’ailleurs ce que pense le double tenant du titre Stephen Curry, qui privilégie Harden à Russell Westbrook :
« Je pense qu’il faut récompenser le joueur évoluant dans la meilleure équipe. Cela a souvent été comme ça dans l’histoire du trophée MVP ».

Bien que Westbrook ait répondu à cette déclaration par un cinglant « C’est qui ce mec ? », le meneur des Warriors marque un point. En effet, l’aspect collectif est très important même si cela reste un trophée individuel. Autrement dit, le V de MVP vaut autant pour valuable que pour victoire.

Sur ce point-là, Harden met Westbrook à l’amende, lui qui n’a remporté que 47 matchs sur 82 lors de la saison régulière, synonyme de sixième place dans la Conférence Ouest. Dans l’histoire de la ligue, il ne sont que quatre joueurs à a voir été élus MVP en remportant moins de 60 % des matchs, à savoir Bob Pettit (en 1955-1956), Bob McAdoo (en 1974-1975), Kareem Abdul-Jabbar (en 1975-1976) et Moses Malone à deux reprises (en 1978-1979 et 1981-1982).

Russell Westbrook, un one-man show

Bien que le bilan du Thunder semble un peu short d’après les critères non officiels du MVP, Russell Westbrook a de sérieux arguments à faire valoir. Pendant la saison régulière, il a porté Oklahoma City seul à bout de bras contre le reste du monde. Avec le départ de la superstar Kevin Durant pour Golden State l’été dernier, le meneur est non seulement devenu le franchise player indiscutable qu’il a toujours ambitionné d’être, mais il est égalment rentré dans l’histoire par la grande porte.

En finissant avec 31,6 points, 10,7 rebonds et 10,4 passes décisives de moyenne, Russell Westbrook a non seulement terminé meilleur marqueur de la ligue mais il est surtout devenu le second joueur après Oscar Robertson à tourner en triple-double (trois catégories statistiques à au moins 10 unités) sur une année.

Mieux, il a même dépassé ce dernier en nombre de réalisations sur une saison avec 42 en 81 matchs ! Du très très lourd donc, à tel point que Big O lui a rendu hommage devant le public d’Oklahoma City : « Quand Russell était sur la voie du record, j’ai senti qu’il fallait que je sois ici. Je pense que ce qu’il a fait est tout simplement historique. Il a joué avec passion et fierté, et c’est incroyable ce qu’il a accompli, à sa propre manière. Les gens devraient être fiers de lui pour cet accomplissement. Donc je le félicite encore une fois et j’ai une dernière chose à ajouter : MVPPPPPPP ! »

Outre Robertson, d’autres grands noms du basket US ont tenu à rendre hommage à Westbrook pour son exploit, à l’image de LeBron James ou de Michael Jordan via une vidéo très sympathique signée Jordan Brand :

Devant toutes ces fleurs lancées en direction de Westbrook, Harden a forcément fait un peu la gueule, comme s’il sentait que le MVP lui échappait peu à peu à cause de cette énorme hype autour du phénomène d’Oklahoma City :

« Je pensais que le bilan collectif était le plus important. Je pensais que gagner était au centre de tout ça, point barre. Si vous donnez à votre équipe une chance de se battre pour l’objectif ultime, c’est le plus important. »

En battant le Thunder en Playoffs, l’équipe de James Harden a encore cette chance de se battre pour le titre NBA, contrairement à celle de Westbrook. Avec 47 matchs sur la saison régulière, Oklahoma City a fait mieux que limiter la casse suite au départ de Durant, mais les exploits de Westbrook ont souvent compensé les faiblesses du Thunder.

Lorsque que le meneur de jeu a réussi à atteindre le triple-double, le bilan de l’équipe est de 33 victoires pour 9 défaites. Dans le cas contraire, il est de…13-26. Un manque de shooteurs extérieurs, un banc limité, une défense collective médiocre et le peu de soutien offensif derrière Westbrook ont été les principaux maux du Thunder version 2016/2017. Ces problèmes et cette Westbrook-dépendance, ils sont apparus très souvent lors de la défaite du premier tour face à Houston.

Harden ou Westbrook MVP ? Une question de définition

Que ce soit James Harden ou Russell Westbrook qui termine avec le trophée de MVP entre les mains, ce sera à la fois mérité, mais surtout discuté vu la gueule du futur perdant.

Comment ne pas récompenser Harden alors qu’il a été énorme individuellement tout en faisant gagner son équipe régulièrement ? Comment ne pas donner le titre à Westbrook alors que ce dernier a écrit une superbe page de l’histoire de la NBA ?

Le choix est presque impossible, même s’il n’y a pas de mauvais choix. Les deux ont d’ailleurs été tellement énormes que les campagnes de LeBron James et Kawhi Leonard sont passées au second plan, alors qu’ils auraient pu être MVP dans n’importe quelle autre saison.

Au final, le résultat risque de se jouer sur la définition du mot valuable, qui varie selon les votants. Indiscutablement, Russell Westbrook est plus important pour son équipe que James Harden, dans le sens où le supporting cast du premier (c’est-à-dire le soutien des coéquipiers) est inférieur à celui du second. Cela a notamment été flagrant lors du premier tour des Playoffs.

Par contre, le barbu a réussi à mener les siens à un niveau plus élevé et certains votants accordent une vraie importance à cela. La série entre Houston et Oklahoma City a d’ailleurs été un parfait résumé de la saison régulière. Comme lors de cette dernière, les Rockets ont montré qu’ils étaient mieux organisés, mieux construits et plus expérimentés que le Thunder.

Désormais, il ne reste plus qu’à attendre le 26 juin prochain pour connaître le verdict de cette course au MVP, qui quoi qu’il arrive aura été grandiose de bout en bout.

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