Dans quelques jours, Patrice Evra publiera son dernier livre en date. Dans cet ouvrage, l’ancien international français revient notamment sur le racisme qu’il a subi dans le monde du ballon rond et une discussion avec le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët.
« Mais Pat, je croyais qu’on était amis »
Le 13 janvier prochain, Patrice Evra dévoilera son livre I love this game aux éditions Hugo Sport. Dans un entretien accordé à France Inter, l’ancien latéral de Manchester United revient sur une anecdote à son arrivée en Italie, en 1991 : « C’était incroyable. J’avais 17 ans, je sortais du quartier. J’arrive en Sicile et puis je vois un monsieur avec son fils, qui n’arrêtent pas de me regarder. Je me dis : « attends, je ne peux pas être déjà connu », il me demande de faire une photo. Et puis après la photo, le petit commence à toucher mon bras, il ne comprenait pas, il pensait que j’étais sale. Il n’avait jamais vu un noir. Parfois, c’est de l’ignorance. Quand j’avais 17 ans on me jetait des bananes, mais j’étais encore plus fort sur le terrain. »
Dans des propos retranscrits par RMC Sport, le finaliste de l’Euro 2016 écrit également dans son livre : « Je n’ai jamais été dupe d’une façon dont l’opinion publique nous percevait, nous autres joueurs. Quand on gagnait, on était cette belle équipe black blanc beur symbole de l’unité nationale, et quand on perdait on redevenait les immigrés qui foutent le bordel. Ce n’est pas qu’en France, on l’a vu aussi lors du dernier Euro en Angleterre. C’est dans le monde du football, il ne faut pas pointer du doigt la France, mais c’est comme ça que ça se passe. Quand Le Graët a dérapé en disant que le racisme n’existait pas quand un black marque, tout le monde se lève, je l’ai remis à sa place. Il m’a appelé pour me dire : « mais Pat je croyais qu’on était amis. » Je lui ai dit : « président, il faut dire les choses comme elles sont. » »
