Après plusieurs mois de détention provisoire, la justice américaine a statué sur le sort de la femme de celui que l’on nomme « El Chapo ».
Des « regrets sincères »
Emma Coronel Aispuro, connue pour être la femme du narcotrafiquant Joaquín Guzmán dit « El Chapo », a été condamnée ce mardi 30 novembre à trois ans de prison ferme par la justice américaine. Devant la cour, elle a reconnu sa participation au gigantesque trafic chapeauté par son mari, ancien chef du cartel de Sinaloa.
Si les procureurs avaient requis quatre ans de prison ferme à l’encontre de l’épouse, le magistrat Rudolph Contreras a pris en compte son très jeune âge lorsqu’elle a rencontré « El Chapo » et sa collaboration active avec les forces de l’ordre depuis son arrestation en février dernier. En effet, elle n’avait que 18 ans quand elle s’est mariée avec le narcotrafiquant notoire en 2007. Le couple a eu des jumelles en 2011.
Emma Coronel Aispuro a exprimé ses « regrets sincères » pour ses « erreurs » commises par le passé. Elle s’est montrée également très concernée par sa famille. « La souffrance que j’ai infligée à ma famille me fait très mal » a-t-elle déclaré à la cour en lui demandant de ne pas laisser ses filles grandir sans une mère alors que leur père a déjà été condamné à une peine de prison à perpétuité en 2019.
Peur des représailles
Libérée de sa détention provisoire qui courait depuis le 22 février, Emma Coronel Aispuro devra rester 48 mois en liberté surveillée. En outre, elle s’est acquittée d’un paiement s’élevant à 1,5 millions de dollars en guise de dédommagements à l’Etat américain. Elle a plaidé coupable de trois chefs d’accusation : participation au trafic de drogue, blanchiment d’instruments monétaires et transactions avec un narcotrafiquant étranger.
Au cours de la procédure l’influenceuse et reine de beauté a admis avoir eu connaissance de l’importation aux Etats-Unis d’au moins 450 kg de cocaïne, 90 kg d’héroïne, 45 kg de méthamphétamine et 90 tonnes de marijuana. De plus, a aussi concédé avoir aidé son mari à s’évader d’une prison mexicaine en 2015.
Son avocat, Jeffrey Lichtman, n’a pas fait appel de la décision du tribunal. Lors du procès, il a expliqué que le rôle de sa cliente dans le trafic d’ « El Chapo » était très réduit : « Elle était impliquée dans un trafic très important mais c’était un personnage minuscule. » Il a toutefois nié que sa cliente avait collaboré avec les autorités, clamant de plus que de telles allégations l’empêcheront de rentrer au Mexique de peur de représailles du cartel.
