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VSO : « On veut briser les codes » ! [INTERVIEW]

VSO : « On veut briser les codes » ! [INTERVIEW]

Un trio venu du sud, mais qui s’affirme en dehors des frontières musicales…

VSO, à prononcer « vaisseau » s’il-vous-plaît, quoi de mieux comme blaze pour nous faire voyager ? Car oui, c’est ce que la formation venue de Nîmes s’évertue à faire titre après titre, nous balançant d’un univers à l’autre, en nous cramponnant à des sonorités addictives. Après le projet Southcoaster qu’ils continuent de défendre dans une tournée dantesque, notre trio revient avec l’EP Kintsugi. Un opus aux différentes couleurs qui débarquera le vendredi 29 juin… L’occasion d’une belle rencontre dans nos bureaux avec Alien, Pex et Vinsi.

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Tout d’abord, comment on se construit musicalement à Nîmes ? Ce n’est pas loin de Marseille, avec de belles réussites comme le collectif Légende Urbaine…

C’est varié, il y a ce mélange rap parisien et rap marseillais. On écoutait de tout avec nos bandes au collège, on était très rap nîmois : Section N.A, Légende Urbaine, TPA… A l’époque c’était Légende Urbaine les premiers chez nous, ils avaient même fait un première partie de Rohff et des featurings avec L.I.M et Kery James, c’était monté haut ! On a d’ailleurs travaillé avec des mecs qui étaient dans Légende Urbaine avant. C’est avec eux qu’on a fait nos premiers enregistrements, ça a duré cinq ans. Toute cette équipe-là est composée de gens bien.

Du côté de vos sons, on sent une influence venue d’ailleurs, pas forcément du rap pur et dur.

Côté influences, ça vient vraiment de partout. Il y a Manu Chao, on est d’accord pour dire que La Radiolina est un album de dingue. On peut citer également la chanteuse La Yegros et Nemir qu’on a eu la chance d’avoir en featuring, Evora, mais aussi les 21 Pilots, Migos… C’est tout un bordel (rires) ! On ne veut pas se cantonner à un style en particulier donc on a essayé de faire de tout. Au niveau des prods, c’est carte libre. Notre musique est dure à classer, mais il y a une cohérence dans ce qu’on raconte. Au fur et à mesure de nos morceaux, tu comprends notre vécu, notre manière de penser.

On a l’impression que Kintsugi peut vraiment parler à tout le monde…

On a 25 ans, à la fois jeunes et vieux (rires) ! Du coup, ce qu’on raconte peut parler à pas mal de monde, on est dans la tranche d’âge où on est juste assez matures pour se permettre certaines choses. Les anciens et les jeunes peuvent s’y retrouver. Mais c’est sûr que lorsque tu es un jeune rappeur de 19 ans, tu es plus focus sur certains sujets. Mais franchement, on n’avait pas la volonté non plus de parler à tout le monde. Le but, par rapport à notre précédent projet en compagnie de Maxenss (Southcoaster), était de parler de nous en profondeur. Donner de vrais exemples, comme dans des titres tels que Où on va et Kintsugi. Puis, plus tu te livres, plus les gens peuvent s’identifier. L’idée, c’était de parler de nous. On a voulu creuser, ne pas rester en surface. C’est une thérapie quand tu arrives à trouver des liens par rapport à ta vie de tous les jours. La musique, le cinéma ou la littérature peuvent clairement aider. L’imaginaire du public fait la différence, à chacun sa vision. Sur Genius, des mecs ont inventé une théorie : le fait qu’on ne parle que d’alcool dans un son… Alors que pas du tout !

Plus tu te livres, plus les gens peuvent s’identifier. L’idée, c’était de parler de nous. On a voulu creuser, ne pas rester en surface

Le titre de l’EP, d’où vient-il ?

Un pote en fac d’histoire nous a parlé de ça, des vases Kinsugi. Des vases brisés, recollés à la feuille d’or, qui prennent plus de valeur ensuite. C’est à Marseille en studio qu’on a décidé d’appeler le projet comme ça. Cela nous représente bien, car on a eu des moment compliqués dans nos vies, beaucoup de changements… ça collait bien avec notre état d’esprit. Cet EP, ça colle aussi avec l’idée d’un sourire triste.

Kintsugi, ça sonne comme une belle métaphore, même s’il y a une une bonne part d’egotrip.

Il y a une vraie mélancolie dans le projet, mais l’egotrip est quand même là ! On ne va pas passer tout un EP à pleurer, on vient du sud, on est de grandes gueules (rires) ! C’est une manière aussi de ne pas perdre nos bases, on a commencé par là, l’egotrip et les freestyles. On a tous une jauge, il ne faut jamais faire du ton sur ton. Dès qu’on balance un truc fragile, on se dit qu’il faut balancer une saloperie derrière (rires), c’est notre manière de voir le truc.

D’ailleurs, comment est-ce qu’on travaille à trois ?

On écrit tous ensemble. On prend un fil conducteur et on peut partir d’un seul mot comme avec Iceberg. La musique, tu peux aussi la voir par couleurs, du coup là tu te dis qu’un tel morceau peut être bleu. Nicotine blues, c’est pour décrire ce moment où t’es posé à ta fenêtre en pleine insomnie, avec une clope, en train de cogiter sur les choses de la vie. Chacun fait sa dissertation et ramène sa sauce. On n’écrit jamais les couplets des autres. Sur Toreador, on a tout écrit à trois, les flows et les rimes… Mais c’était la seule fois.

On n’a vraiment pas envie de s’enfermer dans un style, je trouve bien de pouvoir faire un Wheelin, mais aussi un Toreador. Notre public suit et c’est une chance, car ça te donne une certaine marge de manoeuvre

Même chose dans l’aspect visuel ?

On fait les clips nous-mêmes, ce qui permet de tout tenter. On s’est fait plaisir avec le clip de Wheelin. On était avec un champion du monde de FMX et sa meuf qui faisait des drifts… On était dans Need For Speed, on avait le vertige et les tympans qui sifflaient. Les fumigènes utilisés dans le visuel sont ceux des Gladiators, les ultras du Nîmes Olympique, on a frôlé le feu d’artifice dans la voiture… Du côté de notre pochette, tout le monde n’était pas fan, mais elle nous correspond bien. Quand on la regarde, on peut penser à un boys band et au final, le premier son qui part, c’est justement Wheelin. On joue sur le cassage des codes. On est un peu schizophrènes sur les bords donc ça nous va très bien. On n’a vraiment pas envie de s’enfermer dans un style, je trouve bien de pouvoir faire un Wheelin, mais aussi un Toreador. Notre public suit et c’est une chance, car ça te donne une certaine marge de manoeuvre.

Une marge de manoeuvre qui va donner quoi pour la suite ?

Pour Kintsugi, on a enregistré 40 morceaux, pour en sélectionner 9. Peut-être qu’on fera une version Deluxe, ou même travailler sur un album composé entièrement à la guitare acoustique. On ne se pose pas de question, on a encore des choses à chercher et à explorer, dans la composition notamment. A la base, on n’est pas des musiciens, donc ce sera un vrai plus d’aller sur différents chemins…

On rappelle que votre tournée se poursuit jusqu’à la fin de l’année. Vous avez des très grosses dates à venir !

On va jouer aux Arènes de Nîmes, mais aussi sur le main stage des Déferlantes Sud de France juste avant Noel Gallagher, c’est fou. La scène, c’est là où tu te rends compte que le public se prend vraiment tes projets. A la Maroquinerie, c’était par exemple une vraie communion. Là, on a fait 30 dates et il nous en reste 25 d’ici décembre. On aura deux étapes importantes à la maison, à La Paloma, qui est la grosse salle de Nîmes et le Rockstore à Montpellier qu’on a ridé comme pas possible. On ne s’est jamais dit qu’on allait le faire un jour et pourtant…

Crédits photos : Pierrick Bernard

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